Le syndicat des pilotes algériens (SPLA) rassure et déclare qu'il n'y aura pas de grève pendant ce qui reste encore de l'été. Une source syndicale du SPLA, contactée hier par téléphone par le «Quotidien d'Oran», affirme qu'un éventuel débrayage dans les prochains jours n'est pas à l'ordre du jour et que le dialogue avec la direction d'Air Algérie est toujours d'actualité. Le ministre des Transports, Amar Tou, avait indiqué antérieurement que la situation au sein d'Air Algérie était «calme», écartant ainsi l'éventualité d'une grève des personnels de la compagnie aérienne et expliquant que le dialogue entre les syndicats du PNC et des pilotes avec la direction générale d'Air Algérie se poursuivait. Hier, le bureau syndical du SPLA tenait une réunion extraordinaire où il a été question des revendications de l'assemblée générale des pilotes, tenue le 12 août dernier, et soumises au DG de la compagnie aérienne. Rappelons que l'ordre du jour de ladite AG portait essentiellement sur la sécurité des vols. Ainsi, le syndicat des pilotes de ligne attend la remise du programme d'exploitation d'Air Algérie, prévue ce vendredi 23 août, avant de l'étudier et se prononcer sur sa conformité avec la législation en vigueur et le protocole d'accord portant sur le régime de travail signé entre les deux parties, le 18 avril 2002. Une rencontre extraordinaire est programmée, trois jours plus tard, avec la direction générale d'Air Algérie pour en débattre. Notre source indiquera qu'à l'issue de l'étude des propositions tutélaires, une décision sera prise conformément au contenu des programmes des vols des pilotes, auquel cas le SPLA décidera de saisir l'inspection du travail et demandera l'intervention arbitrale du ministère des Transports sans pour autant que l'option d'une grève ne soit privilégiée pour le moment. Les pilotes, pour rappel, dénoncent une programmation des vols disproportionnée qui ne tient pas en compte l'ensemble des contraintes et des limites de fatigue. « On n'a rien inventé », précise notre interlocuteur pour qui les critères de base en vigueur en Europe doivent être respectés par leur employeur en application du décret 10/140 du 23 mai 2010. Dans un communiqué précédent, le SPLA note que « 16 mois après la signature, la compagnie Air Algérie persiste dans sa démarche de ne pas appliquer les règles minimales du temps de travail et le repos nécessaire après chaque service ». Le syndicat révèle que la compagnie aérienne nationale « a refusé des centaines de demandes de congés aux pilotes au cours de l'année 2013 ». Invité à s'exprimer sur ce point, notre source préfère laisser le soin à Air Algérie de commenter cette question affirmant que le syndicat a reçu des assurances quant au lancement d'un programme de formation de nouveaux pilotes pour compenser le déficit existant. Quant aux revendications salariales et les informations qui ont filtré sur la demande des pilotes de ligne d'être alignés sur ceux de British Airways, notre interlocuteur les réfutera expliquant que, trois ans auparavant, le syndicat avait demandé à la direction de les aligner sur leurs collègues de la Royal Air Maroc et de Tunis Air mais qu'actuellement leur référence reste l'autre compagnie nationale Tassili Airlines dont les pilotes perçoivent un salaire plus conséquent. Le SPLA se dit également favorable à la hiérarchisation des salaires déjà programmée par la direction d'Air Algérie pour le mois dernier mais reportée jusqu'à la fin de l'année.
