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N'abandonne pas
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 10 - 2015

Lorsque trop d'erreurs ont été commises, que tout ton univers menace de s'écrouler et que, fatigué, tu sens la confiance t'abandonner...
Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.
Combien de gens ont malheureusement cessé de lutter alors qu'il n'aurait peut-être fallu qu'un petit pas de plus pour transformer un échec en réussite ?
Et, pourtant, un pas à la fois n'est jamais trop difficile.
Tu dois donc avoir le courage et la ténacité nécessaire pour faire ce petit pas de plus, en affirmant que la vie est une grande et puissante amie qui se tient toujours à tes côtés, prête à te porter secours. Mouloud Mammeri
Combien il eut été honorable de se retirer au terme du second mandat ! Avec le sentiment du devoir accompli - la mise en ordre de marche le pays - le pari du rétablissement de la sécurité - même relative - tenu. L'avoir tiré de l'abîme, en somme. Ce n'est pas peu de choses. Ainsi serait-il entré dans l'histoire. En homme de respect de soi, de la loi fondamentale, des règles établies. Le printemps de la démocratie n'aurait été que plus beau. Sorti des méthodes applicables en situation d'urgence, la difficile « reconstruction », après la lourde dépression, nous aurait éloigné, peut-être, de la mal-vie. Cette posture de référence, cette loyauté aux principes en aurait fait un modèle de sortie de crise, celle que nous vivons depuis 1962. Même si je continue de prétendre, mordicus, que le « redressement » de 1965 était salutaire. Qui ne m'a rien rapporté sinon la fierté de croire que « quelque chose était en train de se faire, qui valait la peine d'y souscrire.
Il ne fallait pas s'arrêter là. Ou avancer en reculant, comme un crabe.
Noreddine Boukrouh, dans Le Soir daté du 2 août 2015 écrit, fort justement : « Le sort des idées neuves, c'est de changer le monde en changeant les anciennes idées des hommes, les idées qui ne marchent plus, qui n'engendrent plus de réalités sociales positives et stimulantes et qui peuvent même devenir criminelles entre certaines mains ou suicidaires entre d'autres ».
A défaut de cela, dans l'euphorie des premiers succès qui ne dépendaient nullement d'une gestion rigoureuse et d'une répartition équitable des richesses nationales mais, bien au contraire, facilités par les puissances qui détiennent les cours des bourses internationales - des actions débridées, sans consistance ni vision ont conduit le pays dans l'impasse. Impasse où l'on prit soin d'élever le mur par sa voie d'accès. Depuis lors, nous sommes prisonniers du système. Comme il est notre prisonnier.
M. Ouyahia, 3 juin 2012, le reconnaissait. A El Watan, il admettait l'échec de son gouvernement. De sa gestion. «Cet échec est collectif» parce que «la responsabilité est également collective». Voire. Il prétend : «Je ne suis pas le seul responsable. Si vous pensez que le fait de changer de gouvernement, la situation sera mieux, je voterais avec dix doigts pour ce changement. Mais je vous signalerai que le train a mal démarré en 1990, lorsque l'Algérie a opté pour l'économie libérale basée sur l'importation qui a pris le dessus sur la production». J'étais prêt à le croire si …
Faux, se reprendra-t-il le 20 juin 2014, en reprenant langue avec le Président : «le pouvoir est à l'aise» et n'acceptera pas «la transition» parce que «l'Algérie d'aujourd'hui est un Etat aux institutions démocratiques et n'a nullement besoin de période de transition. L'option d'une période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter ces consultations se veut l'une des plus dangereuses formes d'opposition à l'appel de la présidence de la République à la participation au dialogue sur la révision constitutionnelle», lance-t-il. Sans ciller. Il en faut du cran pour réaliser un périlleux 180 degrés.
Comment s'en sortir, s'évader, pour utiliser un mot plus juste ?
Les partis politiques, dont la création fut facilitée pour réduire la pression populaire dans un système verrouillé, y vont de leurs diagnostics.
Dans une résolution publiée le 20 septembre, le Conseil national du FFS déclare, au terme de sa session : Cette crise « est la résultante de la faillite de toutes les politiques prônées par le pouvoir depuis l'indépendance et de son obstination à maintenir le statu quo et le rejet de toute alternative crédible»… «Tel un pompier pyromane, il impose des mesures d'austérité qui menacent les acquis sociaux des Algériennes et des Algériens».
Faute d'évasion, une sortie de crise ?
La sortie de crise, déclare M. Benflis, au Quotidien d'Oran, serait possible par la « transition par le haut », en d'autres termes par le fait d'« un accord entre le pouvoir actuel et l'opposition ». « Il sera un passage obligé lorsque viendra le moment de décider du principe de la transition et des modalités de son organisation ». Le leader politique se dit disposé à étudier, avec le pouvoir « la préparation et (…) l'ouverture du grand chantier de la transition ».
Autant dire participer, avec l'accord du directeur de la prison, à la gestion de son institution.
Car cette position de négociateur de la transition est intenable. Ni acceptable par le pouvoir, qui reconnaîtrait la faillite de sa gestion. Par les organisations politiques d'opposition. Encore moins par les instances « politiques », qu'on les reconnaisse ou pas, les mosquées qui disposent des moyens électroniques pour mobiliser. Qui votent. Et personne ne pourrait les en empêcher.
Sage, M. Benflis doute de cette solution. Dès lors, il propose « le retour aux urnes sous le contrôle d'une instance indépendante et impartiale pour que soient élues et mandatées les forces politiques chargées de donner un contenu à la transition démocratique s'agissant du choix du régime politique, des institutions à mettre en place et de la nature du gouvernement qui sera chargé de mettre en œuvre le contenu de la transition ». Projet ambition, légitime, il faut le dire - qui aurait dû être la suite logique du deuxième mandat. Il appelle, cependant, d'autres questions. De quelle instance parle-t-on ? Qui penserait, sérieusement, qu'un pouvoir, quel qu'il soit, accepte une démarche qui reviendrait à le soupçonner de manœuvre à tous les niveaux de la discussion et de l'élection des représentants ?
Le seul homme qui a douté de sa politique, et qui était prêt à céder le pouvoir, en 1968, devant les manifestations de rue, fut le Président français Charles de Gaule. Il prit un hélicoptère pour se rendre - sans prendre de mesures spéciales pour sa sécurité, sans aviser quiconque et sans se faire annoncer - à Baden Baden, en Allemagne, pour se « déverser » au Général Massu en poste, représentant la France au sein des forces alliés occupantes. Général qui lui recommanda, au cours d'un échange dramatique, de retourner à Paris. Et poursuivre ce qui lui restait de sa vie d'homme d'Etat. Qui ne fut pas longue, du reste.
Reste la possibilité de la formation d'un gouvernement de coalition, avance M. Benflis. Il dit : « Dans mon plan de règlement, je propose clairement (?), pour cette phase, un gouvernement d'Union nationale, un Pacte de la transition qui élaborerait une Conférence nationale et qui incorporerait un ensemble d'engagements contraignants mettant la transition à l'abri des dérives et des dérapages possibles, une nouvelle Constitution qu'élaborerait une commission parlementaire élue et un mécanisme de garantie dans lequel l'ANP tiendrait une position centrale ».
L'idée ne tient pas la route, malheureusement. Comment un gouvernement, le FLN et le RND accepteraient-ils de céder le pouvoir à l'opposition coalisée ? Comment cette coalition maîtrisera-t-elle les inévitables longues négociations de « qui sera en charge de quoi » ? Avec, en spectateur intéressé, l'armée ? Celle, justement, qui doit répondre à un gouvernement civil ? Est-ce bien raisonnable de penser à une telle passation de pouvoir ? Est-il sérieux d'avancer une telle solution avec, en arrière-plan, un président et ses conseillers, civils et militaires, qui continueraient d'exercer leurs fonctions ? Et le pouvoir de l'argent qui en est la charpente ?
« Il n'est pas exact de dire que l'armée est le pouvoir », nous apprend l'ancien Premier ministre, Sid Ahmed Ghozali, dans une interview à El Watan publiée le 29 septembre. « C'est plus nuancé que cela. Il y a par exemple les forces de l'argent qui n'existaient pas naguère, ou étaient peu puissantes : elles étaient donc soumises. Maintenant, elles ne sont plus tout à fait soumises, du fait qu'elles ont grossi considérablement. C'est important. Le pouvoir est donc un mix. On ne peut pas en un mot définir le régime algérien. Ce qui est certain, c'est que ceux qui exercent le pouvoir ne sont pas ceux que la loi et la Constitution désignent comme en étant les dépositaires légitimes ».
Il pense qu' « il y a un système en place, impossible à changer d'un jour à l'autre. Et il n'est pas raisonnable de penser à cela. Le seul moyen de passer cette difficulté, c'est de commencer par un Président jouissant de la légitimité populaire, un Président accepté par le peuple. Seul un Président jouissant de la force que procure la légitimité populaire est capable de conduire dans l'ordre, la sérénité et la sécurité, les changements vers un système institutionnel qui soit à la mesure des intérêts vitaux de la nation ».
Analyse sommaire. Qui peut, aujourd'hui, prétendre jouir « de la force que procure la légitimité populaire » ?
L'élection d'une nouvelle assemblée, constituante, je ne l'imagine même pas. Je verrais mal les « élus » actuels accepter cette formule, de céder leurs chaises. Et de voir les « députés » du FLN et du RND se laisser dépouiller de leurs capacités positives ou de nuisances respectives et combinées. Alors ?
Le 28 Sept 2015 « Le Soir » d'Algérie publiait une interview de Sofiane Djillali, président de Jil Jadid, dans laquelle il formulait certaines craintes, certains dérapages toujours possibles en cette phase. Il déclarait : « Aujourd'hui, considérant la dégradation générale de l'état du pays, la montée de la misère, l'inflation, le coût de la vie et surtout l'instabilité institutionnelle, les risques de dérapages lourds sont là. Je le dis humblement et honnêtement : je n'ai pas les moyens de contrôler la rue et je ne veux pas assumer un quelconque dérapage.
Je ne me sens pas le droit de pousser quiconque vers un affrontement violent. Vu l'exaspération générale, des jeunes peuvent aller à l'émeute, sans comprendre les enjeux ».
S'en sortir, sortir de la crise institutionnelle, sans casse, sans violences surtout. Cela relèverait du miracle tenant compte de la situation d'urgence dans laquelle nous nous trouvons. Celle qui exige de promptes réponses. Quand il se trouve un homme à la mer, soit on plonge pour le sauver, soit on lui jette une bouée. Mais on ne réunit pas l'équipage du navire pour s'interroger sur l'efficacité d'une méthode plutôt que telle autre. Si l'ANP doit tenir « une position centrale », cessons de vouloir habiller notre incapacité à nous gérer de litotes. Avec, en filigrane, la crainte de « qu'en penseront les ambassades et le monde entier ». Au diable tout ce monde si le péril est évitable.
Après tout, ce ne sera que le sixième coup de force.
Ce qui ne nous changera pas. Je m'y suis converti.
Car celui-là est nécessaire. Pas suffisant cependant. Parce que, tant qu'à faire, autant éviter un Baji Essebsi, 81 ans, ou un quelconque septuagénaire qui attendent leur heure. Avec tout le respect que je dois à leurs âges vénérables. Le mien. Ce mouvement exige un « troisième homme », de son temps, du XXIe siècle, celui qui usera d'un vocabulaire nouveau, qui dominera ce face-à-face et mettra tout le monde d'accord en lui substituant un autre face-à-face. Avec le futur de ce pays et de ses composantes. Avec sa jeunesse, surtout. L'écouter. Parce qu'il y va de son avenir. Faute de quoi, nous serons encore nourris au « réchauffé ». Au déjà vu. Déjà vécu. Déjà subi.
Dans une étude publiée le 21 février 2014, un politologue nous alerte en ces termes : l'Algérie, écrit-il, aura, en 2030, en somme, demain, donc, une population de 50 millions d'habitants. A nourrir, à chauffer, à employer, à soigner, à loger. L'année précise où les puits connus, les pipelines, pour le transport des hydrocarbures, seront à sec ! Sombres perspectives.
En quinze ans, les chantiers peuvent être réorientés, corrigés et, surtout, engagés. Beaucoup de travail en perspective pour éviter aux générations futures le sort qui nous attend. Et les voir cracher sur nos tombes.
Mouloud Mammeri, le poète, a dit :
Tu verras alors que cette attitude appellera, du plus profond de toi-même, des forces de vie que tu ne soupçonnais même pas et qui t'aideront à réaliser ce que tu entreprendras.
Mais surtout et avant tout, rappelle-toi bien:
Quand dans ta vie, des moments difficiles viendront...
Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.
Oui Maître. Mais il y a trop longtemps que nous nous reposons.


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