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Pensées en Pologne ou d'Europe : les réfugiés font les élections
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 10 - 2015

Cracovie. Le ciel polonais est gris comme il se doit. La ville est belle car elle est l'une des rares à avoir été épargnée par les bombardements lors de la 2ème Guerre mondiale. Pluie fine qui vous incite à l'art perdu du piéton. Pourquoi art perdu ? Parce qu'en Algérie (on s'en souvient) l'art est de s'adosser, pas de déambuler. D'ailleurs, si les routes sont mauvaises chez nous, les trottoirs sont pires : occupés, envahis, désossés, mal faits ou impossibles à parcourir. L'art du piéton est un art disparu, entre mauvais carrelage et calendrier des prières. Pour se promener il vous faut un pays et des chaussures et une philosophie douce mêlant l'attente, la contemplation et la paix intime. Choses rares. Retour à Cracovie : ici, le mur est beau mais les élections sont proches. Celle d'un nouveau parlement. Et comme partout en Europe, c'est la montée de la droite et des populismes. La campagne électorale est centrée sur la question des migrants qui arrivent : qu'en faire ? Comment faire ? Selon la réponse, on est de droite, de gauche ou d'extrême-droit ou terrorisé. Les Polonais n'échappent pas à la sur-médiatisation et à ses conséquences. «Parfois j'ai honte d'être Polonaise !», dira une interlocutrice au festival où je suis invité. Pourquoi ? «A cause du traitement de la question des migrants» : les Polonais ont subi cela il y a à peine cinquante ans et aujourd'hui il l'oublient ; comme les Italiens, les Français, les Portugais… etc. D'ailleurs, le discours est construit sur les même thème que Chourouk (chez nous) face aux Subsahariens : les migrants apportent la maladie, le crime et la violence. La propagande anti-refugié est féroce et touche l'opinion au cœur du sensible et de la peur. Surtout dans des pays sans échanges de cultures de frontières avec l'Autre, soumis aux médiatisations hystériques et géographiquement loin du monde dit «arabe». A Cologne, en Allemagne, une maire a été poignardée pour ses engagements pro-migrants. La propagande est féroce d'ailleurs : les refugiés sont accusés d'être porteurs de maladies, d'être des terroristes, des islamistes, de venir se cacher en Europe par lâcheté abandonnant femmes et enfants…etc. En face, et pour démanteler cette vision inhumaine de l'Autre, c'est le vide et le malaise. La question divise la gauche d'Europe et paralyse les esprits un peu partout : on ne sait que faire entre la peur d'être envahi et l'obligation morale d'accueillir. Dilemme loin des géographies du Sud ou la question est parfois mal tranchée : on n'accueille personne chez Allah (Alias les principautés Sud Golfe et l'Arabie saoudite) et on donne un peu de pain dans les rues d'Alger ou du Caire car les régimes ne savent pas quoi faire du migrant : le chasser est impossible mais l'aider est en contradiction avec le principe de solidarité idéologique entre les régimes. Le laisser trainer dans les rues est même bien pour faire peur à ceux qui sont tentés par la demande de démocratie ou la menace du soulèvement.
L'Occident a pour malheur d'avoir voulu incarner la Morale universelle : aujourd'hui il est accusé au nom de cette morale. Le procès est dur et vrai et faux et permet de réarmer les extrémismes même chez nous : l'anti-occidentalisme permet de la vigueur à l'islamisme et du recrutement pour les populisme chez nous. La géographie est affect et la carte du monde est une chaussure : enfilée pour fuir ou jetée pour frapper. Le Réfugié est la contradiction de l'Occident moral mais il est aussi l'incarnation de notre contradiction profonde : on crache sur l'Occident au nom de l'islam mais c'est vers l'Occident qu'on fuit pour sauver sa vie et non vers La Mecque.
La Pologne va donc voter dans une semaine pour son parlement. Le parti de Droit et de la Justice est donné favori. La «terreur des migrants» va jouer fort, comme partout dans ce continent. Souvenir d'un slogan peint en orange fluo sur la route vers l'aéroport Charles-De-Gaulle, juste la veille : «Marine, vite !». Faut-il se construire un mur des lamentations ? Non, justement ; l'Occident a peur et c'est légitime. Il est soumis aux propagandes massives et cela est une réalité. La question du migrant est une question d'humanisme, de politique, d'élections mais aussi de lentes et constantes explications. Au sud, nous ne faisons pas mieux avec les Subsahariens. Et si les Syriens se jettent à la mer, ce n'est pas parce que la Révolution est un mal. Le mal est ce qui la rend inévitable.
Cracovie. Demain Varsovie. Dans les restaurants, les gens vous regardent avec indifférence, bienveillance ou avec appréhension : votre peau est drapeau. Peut-être est-ce vous le Réfugié dont on parle partout. La vieille reste belle cependant. On y vend partout des anges car l'Eglise y est un parti et le ciel un cerf-volant pour les Eglises nombreuses. Solidarno??. Le mot était polonais il n'y a pas si longtemps.


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