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La chute du pétrole ou comment jouer avec le feu !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 12 - 2015

Le pétrole continue sa descente aux enfers. Ce lundi, premier jour de cotation dans les bourses, le Brent (référence pour le pétrole algérien) se maintenait, difficilement au dessus de 36$ le baril. C'est son plus bas niveau depuis 2004 !
En juin 2014, il cotait 115 $ le baril. Depuis, il a perdu deux tiers de sa valeur et le pays a vu ses recettes fondre de moitié en 2014 et 2015.
L'année 2016 s'annonce des plus pénibles. Les experts estiment que les risques de poursuite de la baisse de pétrole sont de plus en plus élevés : l'espoir d'un rééquilibrage à l'occasion de l'année nouvelle continue à subir de sérieux revers, écrit la banque Morgan Stanley dans une note diffusée lundi, citée par l'agence Reuters.
Les causes de la chute du pétrole sont connues : outre la résistance de la production américaine qui s'est mise, exceptionnellement, sur le marché, il y a le retour de la production iranienne avec un quota d'au moins 500 000 barils par jour ; il y a aussi l'augmentation de la production en Lybie ; il y a surtout la politique de l'OPEP dominée par le Qatar et l'Arabie Saoudite qui refusent de baisser leur production pour endiguer la chute des prix. Et si on ajoutait à tout cela l'effacement sur la scène énergétique de notre ministre du pétrole, dont on n'arrive même pas à se souvenir du nom, il y a de quoi perdre espoir en la matière ! Et comme se plaisait à le rappeler quelqu'un : « n'est pas Belaïd Abdeslem qui veut ! », manière de dire qu'autrefois, l'Algérie arrivait à peser sur les décisions de l'OPEP grâce à l'aura de ses représentants qui ne se laissaient pas compter ! Bref, à l'orée de 2016, les répercussions sociales ne manqueront pas de se faire sentir de manière dramatique, au moment même où l'on reparle de revoir le système de subvention de certains produits de première nécessité.
Les algériens ont peur et les ménages sont inquiets tant il est vrai que les perspectives de relance de l'économie ne sont pas très claires, de l'avis même des experts.
Mais, dans ce climat des plus anxiogènes, il existe paradoxalement des compatriotes qui se frottent les mains à l'idée des fortunes qu'ils vont amasser en perspective de la commémoration du Mawlid Ennabaoui Eccharif ; fête religieuse que l'on va fêter ce jeudi, qui, rappelons-le, a été instituée au 21ème siècle en Egypte ; certains la considère comme une innovation « bidâa » ; elle reste, cependant, célébrée par la plupart des pays musulmans dans le recueillement et la récitation du Coran, faut-il le dire.
Chez nous, c'est dans le brouhaha et le lancement de pétards qu'on fête, plusieurs mois à l'avance, le Mawlid Ennabaoui ! Avec tout ce que cela impacte sur les personnes et les biens.
Chaque année, ce sont pas moins de 6000 personnes, en majorité des enfants, qui sont transférées aux urgences des hôpitaux. Le professeur Khiati et beaucoup d'autres intellectuels sensibilisés sur les risques découlant de l'utilisation des pétards et autres jeux pyrotechniques, en principe interdits d'entrée sur le territoire nationale, n'ont eu de cesse d'interpeller les autorités compétentes à l'effet de prendre toutes les mesures de sauvegarde de la population et de ses biens. En vain ! Craignant le pire en cette fin d'année 2015, les mêmes lanceurs d'alerte ont déploré la « mise sur le marché » de produits de plus en plus dangereux dont les consonances et les dénominations donnent froid dans le dos : « Daesh », « el bouq », « chitana », « pirate », « benladen, « double bombe », « ezzarbout » et aussi « la tueuse » sont des appelations déposées en Algérie ! Outre leur dangerosité sur les personnes, ces pétards et autres feux d'artifice peuvent causer d'énormes dégâts sur les habitations. A ce propos, des stocks gigantesques viennent d'être découverts dans un local de la basse Casbah d'Alger, grâce à la police qui agissait suite à un appel d'un citoyen, mû certainement par son sens civique. On n'ose pas imaginer le contour du désastre si de tels stocks venaient à s'enflammer et a éclaté en pleine concentration urbaine, comme cela s'est produit en Chine, par exemple, où une ville entière a sauté, ce qui a causé la mort de milliers d'individus. Rien que pour éteindre l'incendie, il a fallu mobiliser des centaines et des centaines de pompiers et leur matériel. Les dégâts étaient inchiffrables ! Les risques sur la santé publique causés par les pétards, tout le monde les connait, même si certains s'interrogent sur la composition chimique des produits, rappelons-le introduits frauduleusement, allant jusqu'à parler de virus et autres microbes « fourrés » sciemment dans les fumigènes par exemple, dans une volonté de nuire au pays.
Comme on le voit, il y a matière à inquiétude et des experts en sécurité publique viennent à leur tour, de tirer la sonnette d'alarme pour demander aux autorités d'agir et vite, en ce moment où le terrorisme est aux aguets ; il pourrait profiter, disent-ils, de l'ambiance explosive créée par les fêtards du Mawlid Ennabaoui pour frapper !
En effet, les hommes les plus rompus au maniement des armes disent que le crépitement des balles d'une kalachnikov est difficilement discernable de celui émis par l'explosion d'un pétard, « el bouq », en l'occurrence !
Tout est dit, écrivait quelqu'un, Daesh est aux aguets pour frapper et la fête du Mawlid pourrait lui fournir l'occasion. D'ailleurs c'est connu, les terroristes ont toujours attaqué lors des fêtes et des commémorations symboliques. C'est au deuxième jour de l'Aïd El Fitr, par exemple, que des soldats ont été attaqués dans la wilaya d'Ain Defla. Outre ces scénarios terroristes, il y a aussi la petite délinquance qui profite des pétards pour faire diversion, et partant, commettre ses méfaits ; ainsi, il n'est pas rare d'entendre de fortes explosions à des heures tardives de la nuit, leurs auteurs, affirment les spécialistes de la criminalité, y recourent pour couvrir le bruit des casses de magasins et des voitures ou des rideaux qu'ils éventrent ! Bien sûr les forces de sécurité veillent au grain ; il n'empêche qu'on reste incrédules devant l'énormité des stocks explosifs qui sont exposés et écoulés partout dans le pays.
A Djamâa Lihoud, par exemple, les marchandises exposées par des « gros bras » atteignent jusqu'à 300 à 600 millions de centimes. Et ce n'est que la partie la plus visible de l'iceberg ! On parle aussi de 10 à 15 barons des pétards et autres jeux pyrotechniques ! Les vendeurs et les petites mains se comptent par milliers, ce qui a fait dire à Tahar Boulenouar, le SG de l'Union des Artisans et Commerçants Algériens « qu'il faut libérer cette activité de commerce des pétards au regard du manque à gagner de l'Etat ; les vendeurs, dit-il, brassent environ 300 % de bénéfices nets, alors que les importateurs se targuent de réaliser quelques 10 milliards de dinars voire plus dans cette activité ». Le gouvernement, bien sûr, ne l'entend pas de cette oreille. Il envisage, d'ailleurs, de sanctionner sévèrement les contrevenants à l'interdiction d'importation des produits pyrotechniques et il vient de le rappeler à l'occasion de l'établissement de la loi de finance pour 2016. Celle-ci, propose de durcir les sanctions qui peuvent aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement pour les contrevenants. Rappelons que l'importation de tels produits est punie aussi d'une amende égale à deux fois la valeur des marchandises confisquées et d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 5 ans, selon l'article 33 de ladite loi de finance. Il faut rappeler aussi que l'importation des articles pour feux d'artifices, fusées de signalisation ou paragrêles et similaires, pétards et autres articles de pyrotechnie est passible des mêmes sanctions que l'importation des armes, munitions et explosifs. Que reste-il alors aux pouvoirs publics, sinon d'intervenir et non pas se contenter, comme au ministère de la santé, de rendre public un communiqué pour dire que « l'usage des pétards représente un danger réel, que ce sont les enfants qui s'y adonnent et que les aînés doivent faire attention aux plus jeunes ! » (cf éditorial du journal l'Expression du 21.12.2015). Ou de se laver les mains, comme l'a fait le directeur général du Centre National du Registre du Commerce, qui a fait savoir « que l'activité consistant à vendre les pétards et autres produits pyrotechniques n'est ni reconnue ni recensée par son administration ». Au pays des paradoxes, on n'en a pas fini avec le ridicule. N'a-t-on pas célébré, à coups de pétards et de fumigènes, l'élimination de notre équipe de football au dernier mondial ? Ce qui a étonné le monde entier. On fêtera de la même manière la chute du pétrole, qui coïncide avec le Mawlid, à coups de pétards et advienne qui pourra ! Aux sceptiques et autres anxiogènes parmi nous de se tranquilliser, le premier ministre vient de nous rassurer depuis la wilaya de Sétif, en nous affirmant que « l'Algérie, maitrise la situation ! ».


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