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Présidentielles françaises 2017 : Juppé en tête
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 01 - 2016

Dans les sondages, Alain Juppé domine largement ses concurrents Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Mais en politique, le sûr n'est jamais certain…
Alain Juppé sera en Algérie du 31 janvier au 2 février. Sous la casquette de maire de Bordeaux, il sera d'abord à Oran, avec laquelle sa ville est jumelée. Il partira en Algérie avec du baume au cœur : dans la course à l'élection primaire de la droite et du centre, Alain Juppé creuse l'écart avec Nicolas Sarkozy. Dans un très récent sondage réalisé le 22 janvier, Alain Juppé recueille 41% des préférences contre 30% seulement pour Nicolas Sarkozy. Parmi les personnes certaines de participer à la primaire, 41 % (+ 3 par rapport à la précédente enquête) optent pour Alain Juppé, devant Nicolas Sarkozy, 30 % (+ 1), François Fillon qui résiste à, 12 %, et Bruno Le Maire, 12 % (- 2). Nicolas Sarkozy garde cependant l'avantage auprès des sympathisants du mouvement Les Républicains, qui sont 42 % (+2) à vouloir voter pour lui au premier tour, devant Alain Juppé, 39 % (+ 2). François Fillon et Bruno Le Maire sont distancés avec 9 % d'intentions de vote (- 2) chacun.
En cas de second tour, Alain Juppé devancerait largement Nicolas Sarkozy, avec 62 % d'intentions de vote, contre 38 %. Les sympathisants Les Républicains opteraient cette fois majoritairement pour l'ancien Premier ministre, avec 54 % d'intentions de vote, contre 46 % pour Nicolas Sarkozy. 90 % des proches du MoDem et de l'UDI, les centristes disent vouloir voter pour Alain Juppé, contre 10 % pour Nicolas Sarkozy.
Juppé: pourquoi est-il si populaire ?
Le vieil et talentueux écrivain de droite Jean D'Ormesson, aurait, rapporte le Canard Enchainé, interpellé Manuel Valls à propos de la déchéance de nationalité, un « enfumage » selon lui : « Vous aimeriez bien vous rapprocher de la droite. Toute la France s'est droitisée, le PS s'est droitisé, Hollande s'est droitisé, et vous, je ne veux pas vous insulter, mais vous vous êtes droitisé… ». Le 1erMinistre dit de gauche n'aurait su que répondre…
L'analyse du romancier est aussi brillante que juste. Elle peut expliquer la montée en puissance du Front national mais également la percée récente dans les sondages d'Alain Juppé. Les Français sont toujours champions du pessimisme dans tous les sondages internationaux : dans une étude américaine de 2015, 42% des Français (contre 20% de pessimistes dans l'ensemble des pays développés) pensent que 2016 sera pire que 2015 alors que 92% des Nigérians, 84% des Chinois et des Ethiopiens, estiment ai contraire, que ça ira mieux ! les Français sont plus que jamais inquiets, bougeons et méfiants vis-à-vis des politiques. Il est vrai qu'ils subissent depuis quatre décennies un chômage incompressible qui touche 10% de la population, et le nombre des demandeurs d'emploi est de nouveau à la hausse. L'Union européenne qui a longtemps présenté comme un avenir radieux et rassurant, fonctionne peu ou mal, en ayant associé trop vite 28 états membres très disparates. L'Europe étant voisine du Moyen-Orient, les Français ont vu avec beaucoup d'inquiétude, avec les attentats de Paris, exploser une vague de terrorisme impulsé par Daesh, et l'arrivée un flot de réfugiés qui fuient la guerre en Syrie et en Irak. Ces évènements ont fait croitre la xénophobie et les réactions racistes dans cet ancien pays colonial et qui de ce fait, possède une importante population immigrée ou d'origine immigrée.
Le sentiment d'insécurité est croissant : paradoxalement, les statistiques montrent que les crimes et assassinats sont en forte régression depuis un demi-siècle, l'insécurité est donc très liée en réalité, à la prégnance du chômage. Ce sentiment diffus d'insécurité et la peur de l'étranger explique en grande partie les scores du Front national qui a recueilli au second tour des élections régionales, 40% des votes des électeurs ! Marine le Pen pourra-t-elle faire mieux à l'élection présidentielle de 2017 ? Ses positions extrémistes qui nourrirait un climat de guerre civile en cas de sa victoire électorale, inquiètent jusqu'y compris dans les rangs même de ces électeurs. Le vote Le Pen est d'abord un vote sanction des partis politiques traditionnels.
Top star à 70 ans
Dans cet état d'esprit général, Alain Juppé apparait comme un homme politique rassurant.
70 ans ! Son âge même rassure. Non seulement, il ne se représentera pas mais c'est également un gage d'indépendance : il ne sera pas non plus l'otage des partis qui le soutiennent.
Il a acquis une grande expérience de l'appareil d'état. Enarque, bien sûr ! Cet inspecteur des Finances a été le proche collaborateur de Jacques Chirac qui fut un président pas toujours efficace mais très populaire. Il a même été son premier ministre de 1995 à 1997. Un très fort mouvement populaire l'obligea à quitter ses fonctions en 1997 en refus de son plan sur les retraites et la Sécurité sociale. Autres temps, autres mœurs : sa réforme paraitrait aujourd'hui gentiment de gauche à côte de celles préconisées et mises en place par Manuel Valls et son ministre de l'économie, Emmanuel Macron.
Il fut également ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy et immuable maire de Bordeaux depuis 1995 avec seulement une interruption entre 2004 et 2006. Et n'oublions pas que Maire est la seule fonction politique adorée des Français.
C'est un homme capable d'une réelle fidélité, chose rare dans la classe politique. En 2004, Il perd ses mandats électifs et quitte provisoirement la scène politique après avoir été condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. En réalité, il a protégé Jacques Chirac, ancien maire de Paris.
Contrairement aux déclarations Nicolas Sarkozy, au soir de sa défaite, il a, après l'avoir déclaré, quitté réellement la scène politique, s'exilant pendant deux ans au Québec.
Fils d'un résistant, Alain Juppé se déclare « gaulliste » ce qui ne veut plus dire grand-chose mais le général reste pour les Français de gauche comme de droite, devant Jean Jaurès ou dans une moindre mesure, Francois Mitterrand, le grand homme politique français du XXème siècle.
Certes, il est de droite. « Oui, mais au moins lui, il ne le cache pas. C'est pas comme Valls et Macron » disent de lui un nombre important d'électeurs de gauche, déçus.
Peu de gens croient aujourd'hui en la possibilité que François Hollande réussisse à faire un second mandat. La gauche est au plus mal et tous, à gauche comme à droite, s'accorde à penser que marine le Pen sera présente au second tour des élections présidentielles de 2017. Mais en politique rien n'est jamais sûr… La question de l'immigration sera néanmoins au cœur des débats. Et ce n'est guère rassurant pour les immigrés…
L'immigration au cœur de la présidentielle
Comme toujours, Nicolas Sarkozy en rajoute beaucoup dans ce domaine. La France pour la vie : l'ancien président a publié en début de semaine son livre qui préfigure peut-être son programme de campagne pour les élections présidentielles de 2017. Dans cet ouvrage plutôt bien écrit, l'ancien président de la République aborde les questions sensibles de l'immigration et de l'accueil des réfugiés du Moyen-Orient. Quelques extraits :
P.108 et 109 : « les exemples de blocages auxquels ont conduit ces faux semblants de débats sont légion. L'immigration en offre une illustration quasi caricaturale, car les décisions qu'il va nous falloir assumer n'iront pas de soi. Il s'agit ni plus ni moins refuser l'entrée du territoire national à des gens qui pour beaucoup fuient une grande pauvreté. Et pourtant leur refuser un séjour en France n'est pas une question de frilosité, de peur de la différence, d'égoïsme ou de manque de générosité, mais de bon sens, car nous ne pouvons plus faire autrement. La vérité est là, avec son incontournable brutalité. L'immigration, si elle n'est pas maîtrisée dans de très brefs délais, fera exploser notre pacte social, et de surcroît privera les pays d'émigration des forces vives dont ils auraient un grand besoin ».
Page 145 et 146, plus particulièrement sur les relations franco-algériennes : « Il faut mentionner la spécificité, en matière migratoire, de la situation avec l'Algérie. L'indépendance de l'Algérie en 1962 a conduit nos deux pays à régler les questions de la circulation et de séjour des personnes par une convention internationale en 1968, dérogatoire au droit comme des étrangers. N clair, le code de l'entrée et du séjour des étrangers, le droit commun de la politique d'immigration en France, ne s'appliquent pas aux ressortissants algériens. Nous continuons donc de gérer ces questions sur la base d'un accord conclu à une époque où les priorités gouvernementales étaient tout autres. 1 titre d'exemple, l'accès au séjour de ressortissants algériens est facilité et la carte de résident (dix ans) peut être attribuée après trois années de séjour, contre cinq ans dans le droit commun. L'accord franco-algérien prévoit par ailleurs des motifs de régularisation. Après dix ans de présence en France dès lors qu'il peut le prouver -, un ressortissant algérien en situation irrégulière a, par exemple, accès de plein droit à un titre de séjour. (…)
C'est la raison pour laquelle j'avais engagé des discussions avec les autorités algériennes en 2011, pour renégocier cet accord. Il est indispensable de reprendre ces discussions pour le mettre davantage en conformité avec les objectifs de la politique d'immigration que la France souhaite conduire. »
Sur la question de la sécurité et de l'immigration en revanche, Alain Juppé grille la politesse à Nicolas Sarkozy : en publiant début janvier son deuxième livre consacré à son programme politique, Pour un Etat fort, il empiète avec cet ouvrage sur deux des domaines de prédilection la sécurité et l'immigration de son principal adversaire, Nicolas, l'ancien président qui souhaite le redevenir.
Les vingt mesures qu'il prône témoignent d'un net virage à droite sur la question toujours sensible de la sécurité : suppression des réductions automatiques de peine, rétablissement des peines plancher, simplification des procédures pénales, moyens supplémentaires données à la police, redéfinition de la légitime défense des forces de l'ordre, développement de la « rétention administrative », rétablissement de la suspension des allocations familiales des parents d'enfants absentéistes. Une mesure qu'il souhaite étendre aux géniteurs de «petits trafiquants de drogue»…
Moins d'immigrés et choisis sur des quotas par nationalité
Même fermeté sur les questions relatives à l'immigration. Inspiré par son séjour au Canada, il prône «un vote annuel par le Parlement de quotas d'immigration et un système par points permettant de qualifier les entrants».
Il souhaite en outre durcir les conditions du regroupement familial. «Pour accueillir sa famille, il faudra avoir les revenus nécessaires, mais des revenus du travail et non une allocation chômage», considère-t-il. Pour assurer la reconduite à la frontière des étrangers en situation irrégulière, Alain Juppé souhaite autoriser le placement des familles en rétention administrative, y compris les enfants.
Le maire de Bordeaux souhaite que le droit du sol ne bénéficie plus aux enfants nés en France de parents étrangers en situation irrégulière. Ces enfants acquièrent aujourd'hui la nationalité française à leur majorité, sous condition de résidence.
On est bien loin de l'apaisement...
L'ancien premier Ministre prend néanmoins ses distances sur les dernières propositions de Nicolas Sarkozy sur l'immigration : il serait selon le Figaro, « circonspect sur le rétablissement immédiat des contrôles aux frontières. Il pense que la mesure peut être nécessaire, comme dans la crise actuelle, mais qu'elle doit être «temporaire». Tout en reconnaissant que «Schengen ne fonctionne pas correctement», il s'interroge sur le «contenu» du Schengen II souhaité par le président de LR. Il serait de même très réservé sur la suppression de l'AME (Aide médicale d'Etat, réservée aux étrangers en situation irrégulière) et sur les cinq ans de séjour légal que Sarkozy voudrait imposer avant le versement de prestations sociales aux étrangers en situation régulière.


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