« Incontestablement, il y a des problèmes qui se posent pour le dépistage du cancer du sein, dans notre société algérienne», nous a expliqué, hier, le professeur Semra, secrétaire général du Conseil de l'ordre des médecins, de la région de Constantine, qui a organisé, hier, dans un hôtel de la ville Ali Mendjeli, une conférence-débat sur le thème : «Les aspects éthiques et moraux soulevés par le dépistage du cancer du sein de la femme, en Algérie». Invitée à situer l'objectif visé à travers, l'organisation et le choix du thème de la conférence, le professeur Semra expliquera que le but que vise, actuellement, le Conseil des médecins est de dialoguer, beaucoup plus, avec les médecins et avec les associations. Surtout avec les premiers, a-t-elle insisté, pour qu'ils connaissent leurs devoirs envers la malade afin de pouvoir l'envoyer se faire dépister. «Parce que souvent, affirme notre interlocutrice, lorsque la malade se présente chez le médecin et qu'il lui propose de faire une mammographie, ou d'aller faire une ablation ou une ponction, il y a toujours une réticence, chez la famille de la patiente qui intervient. Et le médecin ne connaît pas, exactement, son droit à «obliger», quelque part, la malade à aller se soigner. Aussi, on veut lui faire apprendre ses droits et ses devoirs, envers la patiente et envers sa famille». Et pour les secondes, les associations, dira Mme Semra, le Conseil des médecins veut que celles-ci apportent leur aide dans ce sens. La conférence-débat qui a débuté à 14h, a été animée par le professeur Ghawty Hadj-Eddine Sari Ali, président de l'«Organisation citoyenne afro-méditerranéenne et des droits de l'Homme» (OCAMEDH)-France. Cette personnalité médicale, de haut niveau, établie en France, d'origine algérienne, est issue de la ville de Tlemcen et tient des conférences, un peu partout, dans le monde. Avec un de ses amis en France, le professeur Ghawty a créé l'OCAMEDH pour écouter et améliorer la situation de tous les Africains et Méditerranéens qui sont, en Europe, afin de les aider à trouver leur place, dans l'ensemble européen. A propos du thème de la conférence, les organisateurs vont aborder les problèmes du dépistage du cancer du sein, en Algérie, du point de vue moral et éthique. C'est-à-dire comment, dans notre société, sont abordés les problèmes de l'ablation du sein, chez la femme, quels sont ses droits, quels sont les droits des médecins traitants, comment la société accepte-t-elle ces choses-là, etc, pour défendre, justement, les droits de la femme, à se faire soigner et à se faire explorer dans ce cadre-là. Selon le professeur Semra, «la conférence va parler, également, des efforts développés par le gouvernement pour le dépistage du cancer du sein, qui est un des cancers le plus fréquent, chez la femme, ayant dépassé la quarantaine». «Quand il est pris, en charge à temps, ajoutera notre interlocutrice, son pronostic se modifie et des améliorations apparaissent, dans son traitement. Et quand le patient est pris à temps, les guérisons vont jusqu'à 30 % des cas. Ce qui est, quand même, très important si l'on compte que l'Algérie dépense, énormément, d'argent dans ce cadre, parce que tout ce qu concerne la cancérologie est très cher», a conclu le professeur Semra.