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A faire suivre pour Fodil
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 06 - 2016


L'apprendre tard, sur un site.
La mort d'un collègue, à l'amitié tumultueuse. A la proximité passionnante ou difficile. Une partie de soi s'en va à chaque départ de l'un des siens.
On le sait, mais peu à peu.
Je suis entré dans le journalisme à l'âge où l'on se lasse de lire les hommages aux morts, pour en sortir à l'âge où on commence à les écrire. Fodil fait partie de ma vie. De son apprentissage douloureux. Je l'avais aimé, détesté, haï et admiré. Dans la rage et la naïveté de mes premières années. Et apprendre sa mort, ainsi, dans la tiédeur d'un fait rapporté par d'autres, me ramène à la plus vive douleur : celle de la perte des siens. On passe plus de temps entre nous qu'avec nos femmes, enfants ou parents, m'a-t-il dit un jour. Premières années du journalisme, de la faim, de l'errance à chercher un lit ou à dormir sur le bureau de la rédaction. A chercher un titre, un mot ou une avance sur salaire. Souvenir de ce jour où j'ai cherché quelques dinars pour acheter une boîte de thon et une baguette à l'heure du bouclage. En vain. J'ai fini par m'asseoir et enfouir mon visage dans mes mains, usé.
Je me souviens de son approche de biais, son regard puis sa main qui me tendait 400 dinars. Il pouvait être méchant mais il avait la générosité brusque et désarmante. 400 dinars, une fortune à cette époque. Sans un mot parce qu'on venait de clasher. Souvenir des immenses disputes, de sa passion qui le faisait briller ou le ternissait, de son angoisse et des réunions homériques pour trouver un titre de «une». Tout cela est une vie. Et elle se meurt au départ de chacun. Cette fois c'est donc Fodil Baba-Ahmed. 20 ans de ma vie inexplicable. Le cœur même de mes âges. Fodil était un peu ces années 90, avec les illusions de ses élites rescapées ou décimées, ses analyses sans fin, ses préjugés et ses convictions qui tombaient en feuilles mortes face aux catastrophes banalisées. Il incarnait ce que j'en aimais et ce que j'en détestais absolument. Eloigné maintenant, je découvre que ce journal, cet homme, d'autres qui y travaillent ou qui en sont morts ou s'en sont lassés, tous sont justement ma vie, la seule que je possède et que j'ai partagée. Avec la force de ses illusions et la solidité de ses mirages. C'est la seule fortune incomplète et définitive pourtant. Parfois j'ai imaginé ne jamais lui pardonner, et parfois j'ai lentement compris que cet homme était une facette de moi-même. Je veux dire qu'il est ma jeunesse et que, partant, je les croyais tous deux immortels et sans fin. Et là je suis trahi par une disparition.
J'ai appris chez cet homme un peu la nécessité du dandysme, l'esthétique, la parade, ce qu'il y a de beau, parfois, dans la mise en spectacle d'une vie entière. Il était tourmenté mais savait jouer la moquerie perpétuelle. Il s'est trop protégé de l'amour par la méchanceté parfois, ou par le rire, mais il aimait briller et avait l'art discret de quelques tendresses brusques.
En fait, je découvre que l'aventure de l'éternité de ma jeunesse au journal est finie. Alors oui, j'ai pleuré longuement en écrivant ce texte. J'ai pleuré la mort de Fodil.


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