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Forum d'investissements et d'affaires algéro-africain: Retour sur un «rendez-vous» crypté
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 12 - 2016

La trajectoire qu'avait prise l'ouverture, samedi dernier, du forum Algérie-Afrique a déteint sur les deux journées qui ont suivi et risquerait de provoquer des changements, des lâchages et des renversements de situations.
Bien que les organisateurs ont tenu à faire comprendre à tout le monde que la sortie du Premier ministre de l'auditorium pendant que le président du FCE prenait la parole était prévue, personne n'y a cru et les supputations ont pris une ampleur considérable, durant les deux jours qui ont suivi et continuent depuis, d'enfler dans le microcosme algérois. Comme rapporté dimanche par l'ensemble des médias, Abdelmalek Sellal avait prononcé, samedi, en fin d'après-midi, une petite allocution à l'occasion de l'ouverture du Forum Algérie-Afrique qui s'est tenu au Centre international des Conférences (CIC) ‘Abdelatif Rahal', de Staoueli. Et dès que Ali Haddad est monté à la tribune et a commencé à parler, le Premier ministre est sorti de la salle, en entraînant les ministres dernière lui. Seule et unique explication «officielle», que la présentatrice avait oublié d'annoncer aux participants qu'il allait quitter la salle pour «des obligations d'agenda.» En dehors du fait qu'une diplomate n'a rien à voir avec l'animation d'une scène, le volet combien important de la préparation de l'événement a fait jaser parce que le FCE a recouru, à une boîte spécialisée en événementiel, bien connue des sphères du pouvoir pour appartenir à un fils d'un haut responsable. Mais là n'est pas l'essentiel ni l'important. Ce qui avait mis les nerfs en boule de pratiquement tous les représentants des médias et mêmes des invités du «rendez-vous d'Alger», c'était le grand cafouillage qui avait régné dès la veille de la manifestation, entretenu par un excès de zèle effarant des jeunes filles et jeunes hommes appelés à encadrer les mouvements au CIC. Un encadrement qui semblait ne connaître personne ni des médias, encore moins des animateurs de la sphère économique, financière et commerciale de l'Algérie. Du coup, toutes les gaffes étaient permises.
Lâchage ou déclassement forcé d'un «empire» ?
La sortie inélégante du Premier ministre suivi de ses ministres ne peut être une simple erreur de protocole. Ce n'est pas non plus une faute «d'aiguillage». Prévu et inscrit dans le programme, Lamamra n'avait pas non plus pris la parole. Le parrainage officiel accordé à l'événement, dès son initiation, semble avoir été retiré brutalement. Il ne pouvait l'être que sur instruction du président de la République. Le Premier ministre ne peut se permettre de mettre mal à l'aise un «allié» aussi puissant du pouvoir qu'est Haddad, sans qu'il n'y ait été encouragé. Si tel est le cas, l'acte Sellal pourrait signifier le début de l'effritement de l'emprise «Haddad» sur les milieux décisionnels. Bouteflika n'a jamais aimé que ses «alliés» d'un temps, le restent tout le temps. Il a, toujours, retaillé leurs dimensions aux mesures qui l'agréent. De l'électricité dans l'air entre pouvoir politique et pouvoir de l'argent? «Il y en avait depuis 5 jours,» nous répond un responsable pour ce qui concerne la tenue du Forum. Mais, nous précise-t-il «c'est à cause de problèmes organisationnels, pas plus.» Les ratages sur ce plan et même de toute la manifestation sont, certes, importants. Le FCE n'était, bien sûr, pas d'accord de travailler sous l'autorité du MAE. Cette suprématie de Lamamra n'aurait pas été du goût de Haddad, lui qui a l'habitude de recevoir ministres et diplomates nationaux et étrangers. La question du financement était, aussi, au centre des frictions. Des responsables d'institutions de l'Etat déplorent le fait que «le plus gros du sponsoring a été assuré par les entreprises publiques, près d'une centaine de millions de dinars, 79, disent certains, ceci, même si les privés ont payé 50.000 DA chacun.»
Quand l'argent tourne en cercles fermés
Ces mêmes responsables avancent précisément «600 millions de dinars collectés dont les trois tiers auprès des entreprises publiques, pour le paiement de toutes les dépenses du Forum, des plus petites aux plus grandes.» Ils rappellent au passage, que «ça été la même chose pour l'emprunt obligataire, les entreprises publiques y ont participé à hauteur de 80% dans les avoirs collectés par le Trésor public, ce n'est pas normal.» L'autre grosse surprise est que les hommes d'affaires africains n'ont apparu que très rarement dans les grands espaces du CIC. «Pourtant, à la dernière réunion tenue entre certains ministres et Haddad, le MAE avait dit que 999 représentants africains de divers horizons avaient confirmé leur participation,» nous fait savoir un responsable du FCE. L'on affirme qu'à peine 200 étaient venus de 7 pays africains «en dehors du Maroc et de la Tunisie.» Les nombreux ateliers prévus pour être animés par des panels d'experts, étaient pratiquement vides. Samedi, jour de l'ouverture du Forum, les invités d'Alger n'ont pas pu manger faute de restaurant ouvert au CIC. «C'est bien après qu'on est venu nous dire qu'il y en avait un d'ouvert,» nous a dit un jeune entrepreneur. L'information manquait cruellement. Des hommes d'affaires venus de loin se sont nourris de dattes et de petit lait auprès de stands du hall du CIC. Le centre de presse était équipé uniquement de… chaises. La boîte privée ne savait pas qu'il fallait contacter le Centre international de presse (CIP) pour ramener les équipements nécessaires au travail des journalistes. «Les organisateurs ont préféré laisser l'argent tourner entre eux…,» nous disent nos sources.
«Le rendez-vous d'Alger» comme ses organisateurs se plaisent à l'appeler, nécessite ainsi un décryptage dont les référents pourraient se situer dans les hautes sphères du pouvoir. «Un rapprochement utopique, un délire,» pensent certains hauts responsables. Mais le pouvoir a ancré des habitudes de recoupements qui s'avèrent rarement faux. Entre le politique, les grosses fortunes et des comportements «imprévisibles» de décideurs, il y a des liens qui sont faits et défaits, à chaque fois que le pays s'apprête à changer des équilibres, au sein du pouvoir.
Des têtes de listes RND-FCE pour les législatives ?
A ce propos, les élections législatives et locales de 2017 en sont la plus probable opportunité. L'on s'empresse de ressasser au CIC que Sellal pourrait être remplacé soit par Tayeb Belaïz ou Nouredine Bedoui. D'autres pensent à Ouyahia comme c'est le cas de certaines chancelleries. Le remplacement du Premier ministre est, d'ailleurs, depuis de longs mois, assimilé à toutes les conjonctures, conventionnelles et non conventionnelles. L'on pourrait penser que ceux des «encadreurs» qui avaient poussé, il y a quelques mois, à son passage, les habitants de «la cité heureuse», bas-fonds de la ville de Saïda, à scander «djeich, chaâb maâk ya Sellal», voulaient précipiter les choses. Lui, a préféré faire oublier cette «extravagance» en s'abstenant depuis, de se déplacer à travers le pays. Sellal est rompu à la chose officielle et aux intrigues du pouvoir. Enfant du système qu'il est, il ne se permettra pas de commettre des fautes aussi grossières. D'autant qu'il sait qu'il assume ses fonctions de Premier ministre dans une conjoncture où tous les coups sont à attendre. Autres supputations d'actualité, ces réunions secrètes militaro-civiles, à Annaba, à Oued Souf et autres villas cossues des hauteurs d'Alger. Les temps sont trop importants pour que les milieux «d'affaires» ne se concertent pas sur d'éventuelles alternatives, à tous les niveaux. Un élément nouveau de recoupement, les partis du pouvoir ont déjà choisi les têtes de listes des législatives. L'on nous affirme du moins, que le RND y a déjà mis de richissimes hommes d'affaires, affiliés au FCE, dans leur majorité. Le lien Ouyahia-Haddad n'est pas à prouver. La jonction entre le politique et la chkara n'est plus à dissimuler. En même temps, des responsables du FLN estiment qu'Ahmed Ouyahia doit partir de l'un ou de l'autre poste qu'il occupe «parce qu'il ne peut être juge et parti dans les prochaines élections.» Directeur de cabinet de la présidence et secrétaire général du RND, il peut, certes, être encombrant. Ses dissidents reprennent du souffle mais rien n'est dit qu'ils pourront le faire partir si le président de la République ne le décide pas. «Bouteflika a besoin de lui,» nous dit-on. Non, sans retenir à l'esprit, qu'avant de quitter El Mouradia, Liamine Zeroual avait affirmé qu'Ouyahia était le seul capable de lui succéder au poste de chef de l'Etat.
Un 5ème mandat et des changements ?
Un tel souhait doit être bien d'actualité à un moment où un nouveau mandat présidentiel pointe à l'horizon. Le nouveau SG du FLN en a déjà placé le 5ème pour Bouteflika, en tête de ses priorités. Le départ de Saâdani pourrait en être un premier signe. (Voir ‘Le Quotidien d'Oran' du 2 août 2016). Un éventuel remaniement du gouvernement est susurré pour une «désaadanisation» du parti et des instances de l'Etat. Il faut croire qu'elle a déjà commencé, au niveau de l'hémicycle de l'APN, après la prise de bec publique entre son président et le chef du groupe parlementaire FLN. Si elle continue, elle devra entraîner l'éviction de ministres et aussi de responsables d'institutions nommés grâce aux bons offices de Saâdani.
Au-delà du fait que beaucoup pensent qu'un remaniement du gouvernement, avant les élections législatives, n'est pas très recommandé, l'on rappelle qu'imprévisible qu'il est, «le président de la République peut tout faire mais au moment où l'on s'attend le moins.» L'alliance entre Bouteflika et l'ancien patron du DRS, Mohamed Mèdiene qu'on dit renforcée, ces derniers temps «pour des raisons de recomposition de pouvoirs civils et militaires et de gestion des alternatives», ne devrait pas être étrangère à l'éviction de Saâdani. Le spectre des sales affaires risquerait, même, d'être agité «s'il le faut» comme le laisserait croire, entre autres, le récent changement de main (de juge) du dossier de la GCA (Générale des concessions agricoles). En principe, le pouvoir ne juge pas ses serviteurs même si parfois il lui arrive de jeter en pâture des boucs émissaires pour la bonne gestion de la cause sociale.
Le forum Algérie-Afrique aura été un ratage mais pas sur tous les plans. Il a, quand même, permis à quelques hommes d'affaires présents de nouer des contacts «pour l'avenir». Prévu pour intervenir en fin de travaux, Ramtane Lamamra n'a été, hier, au CIC que pour accorder des audiences à des responsables africains. Il s'est envolé, tout de suite après, vers un pays étranger. Il a assisté au dîner de gala du dimanche que le FCE a offert. Fin diplomate qu'il est, il a voulu par sa présence, rassurer ses invités.


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