L'Algérie veut renforcer sa présence en Espagne, porte d'entrée de l'Europe, en matière d'approvisionnement en gaz. Selon Reuters, qui cite une source proche de Sonatrach, l'Algérie s'attend à augmenter ses exportations de gaz naturel en 2017 vers l'Espagne, l'Italie et le Portugal avec des prévisions portant sur 57 milliards de m3 alors qu'elles ont été de l'ordre de 54 milliards en 2016. Pour l'Italie, les exportations ont plus que doublé au cours de l'année dernière rapporte Armelle Lecarpentier, économiste à l'IFP énergies nouvelles. L'Algérie, précise la même source, a approvisionné l'Espagne de 20 milliards de m3 de gaz couvrant ainsi 55% de ses besoins. Elle a aussi couvert 15% des besoins portugais en gaz. L'Algérie garde ainsi sa place de leader en Espagne où en 2014, elle couvrait plus de 55% de la consommation intérieure espagnole en gaz avec 6,51 milliards d'euros. Selon Reuters, l'Algérie, concurrencée notamment par le GNL américain sur le marché européen, voudrait renouveler les contrats de livraison avec des pays comme l'Espagne, la France ou l'Italie qui arrivent à leur terme à partir de 2018 à 2021. Et c'est là que la dernière polémique née entre Sonatrach et son client français Engie rentre en cause puisqu'on affirme du côté de la compagnie nationale des hydrocarbures que le recours d'Engie à Sonatrach pour augmenter ses livraisons gazières s'explique par le retour à la hausse des prix de gaz sur le marché spot puisqu'il est indexé sur les cours du pétrole brut. Une source de Sonatrach, citée par l'APS, avait rappelé que la compagnie algérienne avait subi des pressions de la part des sociétés françaises et européennes pour réviser les prix contractuels de gaz dans le sillage de la chute des prix de pétrole. «La partie française voulait renégocier les contrats gaziers à long terme avec Sonatrach lorsque les prix (de gaz) étaient bas. Ils (les Français) voulaient faire pression sur Sonatrach pour renégocier ces contrats», avait fait savoir la même source. L'Agence britannique indique en outre que la production du gaz algérien a atteint les 132,2 milliards de m3 en 2016, alors que celle-ci était de 128,3 milliards en 2015. Sonatrach prévoit désormais une plus forte production cette année, avançant le chiffre de 141 milliards de m3 en 2017. Le directeur général adjoint de la commercialisation à Sonatrach, Omar Maliou, avait déclaré que Sonatrach table sur des exportations de 56 milliards m3 pour cette année en gaz naturel et liquéfié, soit une hausse de 5,5% par rapport à 2016. Pour le GNL, les exportations attendues pour 2017 devraient atteindre 17 milliards m3 équivalent gaz, contre 39 milliards pour le gaz naturel. Selon Reuters, toujours, les responsables de la compagnie affirment que l'Algérie est en mesure de répondre à la demande de l'Union européenne (UE), même sur le long terme. En effet, et lors d'une réunion tenue l'année dernière entre Bruxelles et les responsables algériens de l'énergie, l'Algérie a été exhortée à s'adapter à des marchés de l'énergie plus concurrentiels pour permettre à davantage de gaz de circuler vers le nord.
