C'est la rentrée des classes en championnat de Ligue 1 Mobilis. Après une intersaison quelque peu mouvementée suite à l'affaire RCR, qui a finalement eu l'effet d'un coup d'épée dans l'eau, l'élite nationale de football reprend en effet du service ce week-end à l'occasion de la première journée. Comme à l'accoutumée, il y aura seize équipes sur la ligne de départ, mais les objectifs diffèrent. Si certaines formations ayant une grande expérience et un vécu en Ligue 1 vont jouer naturellement pour le titre, d'autres, en revanche, viseront des places honorables au classement, tandis que celles aux moyens financiers limités et aux effectifs tout justes moyens se contenteront de jouer pour leur survie. Pour cette nouvelle saison 2017-2018, aucun changement sur le système de compétition n'a été apporté par les instances dirigeantes du football national, puisque les trois derniers au classement rétrograderont en Ligue 2. L'on ne sait pas encore si le championnat passera à 18 équipes comme annoncé précédemment par ces mêmes instances mais, pour l'heure, aucune nouvelle mesure n'a été prise. Pour cette première journée, le calendrier propose déjà quelques belles affiches, à l'image des CRB-USMBA, CSC-NAHD, JSK-JSS, ESS-USMH ou encore USB-MCA. Le dernier nommé, qui a raté de peu le titre la saison écoulée, devrait faire partie, aux côtés de l'USMA, de l'ESS, du CSC, du NAHD et de la JSS, des équipes favorites pour arracher une place sur le podium d'ici le mois de juin 2018. Pour les autres formations, cela dépendra de plusieurs paramètres qui pourraient intervenir en cours d'exercice car, si certaines formations pourraient monter en puissance avec le temps, la majorité des équipes de l'élite ne sont pas épargnées par les problèmes et les conflits, ce qui pourrait leur jouer un mauvais tour. Les prétendants veulent s'afficher d'entrée Si l'on prend en considération plusieurs paramètres d'avant-saison, on pourrait imaginer que la décantation risque d'intervenir très tôt cette saison, car seuls l'ESS, l'USMA et le MCA sont annoncés comme des valeurs sûres, alors que toutes les autres formations partent plutôt dans le flou. Par ailleurs, il n'est pas interdit de penser que des formations ayant souffert le martyre la saison écoulée pourraient émerger du lot. En tout cas, au MCA, si le nouveau coach français Bernard Casoni n'aura que l'embarras du choix pour composer son onze-type, il risque de subir la pression des exigeants supporters, qui veulent voir leurs favoris jouer les premiers rôles en championnat. De son côté, l'USM Alger espère pouvoir revenir au-devant de la scène en championnat, mais aussi et surtout en Ligue des champions, qui demeure l'un des principaux objectifs de Paul Put et sa direction, alors que l'ESS va devoir défendre crânement son titre. Les Sétifiens ont conservé l'ossature de l'exercice écoulé et se sont renforcés par des joueurs dont on dit le plus grand bien. C'est donc au team de Madoui de confirmer en championnat, mais également sur la scène africaine où on espère un retour en force de « l'Aigle noir ». Pour sa part, le CRB version Ivica Todorov, le Franco-Serbe qui a remplacé Badou Zaki, sera dans l'obligation de rester dans la lignée de ses dernières performances, notamment en coupe d'Algérie, qu'il a remportée aux dépens de l'ESS. Bien que le Chabab ait enregistré le départ de plusieurs éléments, l'équipe a fait de belles pioches, avec l'arrivée de joueurs susceptibles d'apporter l'équilibre au groupe. C'est aussi le cas de l'USMBA où, après le départ de nombreux joueurs titulaires, Chérif El Ouazzani sera confronté à un nouveau défi: celui de monter une équipe compétitive avec une nouvelle configuration de l'effectif pour espérer faire mieux que la saison écoulée. Pour sa part, la JSS a été bien «sage» en conservant la plupart de ses joueurs, même s'il y a eu les départs de Maâziz, Sayah et Legraâ. Côté recrutement, le club a mis la main sur d'autres bons éléments, dont l'ancien attaquant du MCA, Djemaâouni et le transfuge du CRB, Yahia Cherif. L'entraîneur Fouad Bouali a également été recruté dans l'espoir de mener cette équipe vers le haut du tableau. Le NAHD, le MCO, avec l'arrivée respectivement des entraîneurs Neghiz et Bouakez, veulent revoir leurs ambitions à la hausse après avoir joué plusieurs saisons le rôle de figurants. C'est également le cas du CSC, où l'entraîneur Amrani abordera sa seconde saison sur le banc du Chabab. Une stabilité, qui pourrait donner ses fruits. D'autres formations seront attendues avec impatience, à l'image de la JSK et l'USMH, qui ont tout intérêt de tirer un trait sur le passé et de se projeter sur l'avenir pour mieux rebondir. La JSK, sans l'emblématique président Mohand Chérif Hannachi poussé vers la porte de sortie, mais avec le duo Moussouni-Rahmouni, n'aura pas d'autres choix que de sortir le grand jeu dès les premières journées pour éviter encore une fois la confusion et la crise. L'USMH, qui a enregistré l'arrivée d'un nouveau président, à savoir Bensemra et un nouvel entraîneur en la personne de Younès Ifticène, devrait repartir sur de nouvelles bases. C'est le même objectif tracé par le DRBT et l'OM, qui ont l'intention de revoir leurs ambitions à la hausse. Or, à Tadjenanet, la valse des entraîneurs a commencé avant le championnat (Ighil, Mahdaoui, Bira puis Bracci). Ce dernier aura du pain sur la planche, car le Difaâ a perdu ses meilleurs éléments pendant le mercato. C'est dire que si le DRBT arrive à assurer son maintien, ce serait déjà une bonne performance. A Médéa, l'entraîneur Slimani est tout aussi soucieux de l'avenir de l'équipe, dont l'effectif s'est « vidé » cet été. L'Olympique, considéré comme une véritable révélation la saison écoulée, pourrait se heurter à de nombreuses difficultés. Pour ce qui est des promus, le PAC, l'USB et l'USMB connaîtront certainement des fortunes diverses. Le Paradou de l'entraîneur espagnol Josep Maria Noguès retrouve l'élite après plusieurs années d'absence et tentera de décrocher une place honorable parmi les nombreux candidats, alors que l'entraîneur Omar Belatoui vise le maintien avec l'USB pour son retour parmi l'élite. Enfin, l'USMB, qui a traversé une véritable crise avant l'entame de saison, a tout intérêt à retrouver son équilibre très vite pour éviter de passer à côté. Pour ce faire, le technicien Boudjaârane compte sur les joueurs pour mener l'équipe au plus haut possible. La crise, le recrutement et la préparation à l'étranger Comme chaque saison, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, en dépit de la crise financière qui touche l'ensemble des clubs de Ligue 1, nombreux sont les clubs qui ont été actifs dans le recrutement. La plupart d'entre eux se sont également préparés à l'étranger, particulièrement en Tunisie, qui demeure la destination la plus privilégiée des formations algériennes, même celles des paliers inférieurs. Cette fois, dix équipes sur les seize composant l'élite ont opté pour la Tunisie et ses complexes de loisirs, qui offrent toutes les commodités nécessaires pour effectuer une bonne préparation. Seuls le PAC et l'USMB sont restés ici en Algérie, alors que l'USMA a préféré se rendre en Turquie, tandis que le MCA est parti peaufiner sa préparation en France. En revanche, le CRB et la JSS n'ont pas changé leurs habitudes en se rendant au Maroc. En tout cas, qu'ils soient dirigeants, entraîneurs ou joueurs, ils ont tous affirmé qu'ils sont d'attaque pour la nouvelle saison. Pour ce qui est du recrutement, il est à noter que c'est le promu, l'US Biskra, qui a cassé sa tirelire pour engager carrément une nouvelle équipe, soit 21 nouveaux joueurs, un record ! Le NAHD qui a recruté 15 éléments, a emboîté le pas aux Biskris, alors que le DRBT et l'OM se partagent la troisième place avec 14 nouveaux joueurs. En revanche, l'USMA, le MCA et l'ESS, qui ont terminé sur le podium la saison écoulée, ont logiquement opté pour la stabilité en engageant respectivement 5, 6 et 7 joueurs seulement. Retour en force des entraîneurs étrangers Contrairement au précédent exercice, où seulement trois clubs de la Ligue 1 ont choisi de faire confiance à des techniciens étrangers, cette fois, ils seront six sur le banc. Les techniciens en question sont Ivica Todorov (CRB), François Bracci (DRBT), Bernard Casoni (MCA), Moaz Bouakez (MCO), Paul Put (USMA) et Josep Maria Noguès (PAC). Il est à préciser que seule l'USMA et le PAC ont reconduit leurs entraîneurs, en poste depuis deux ans déjà. Ces techniciens étrangers, bien que présents en force par le passé dans le championnat algérien, n'ont pas empêché de jeunes coachs locaux de leur voler la vedette. Mais la stabilité ne rime pas souvent avec championnat de Ligue 1. Tous les entraîneurs qui exercent en Algérie savent qu'avec les dirigeants actuels, ils sont toujours sur un siège éjectable. Au moindre faux pas, ils risquent d'être limogés. A eux donc d'obtenir de bons résultats s'ils veulent demeurer en poste!
