La fête du sacrifice demeure une occasion propice aux commerçants « occasionnels » qui poussent comme des « champignons ». Depuis quelques jours déjà, les ruelles marchandes et les marchés de la ville d'Oran foisonnent de jeunes et de moins jeunes spécialisés dans la vente des accessoires de l'Aid El Adha. Chacun dans son créneau. A M'dina Jdida, El Hamri, Petit Lac ou au marché de la rue de la Bastille et autres coins de la ville, ces jeunes exposent leurs marchandises, essentiellement du charbon, couteaux, des barbecues traditionnels (brasero), cordes, crochets de boucherie pour accrocher le mouton, et petite pompe à vélo, très pratique. On trouve de tout. Outre les instruments tranchants, on se rue aussi sur les bassines, récipients métalliques et même la vaisselle. Les vendeurs proposent, toutes sortes de produits, en rapport avec le rituel du sacrifice de l'Aïd El-Adha. Si certains ont jeté leur dévolu sur la vente de charbon, d'autres proposent tout l'attirail de boucherie avec la gamme complète de coutellerie et des accessoires indispensables au sacrifice. D'autre proposent les barbecues, charbon. Les ustensiles sont à tous les prix et pour tous les goûts. Selon les vendeurs et certaines ménagères, les prix ont connu une hausse par rapport à l'année dernière. Cette hausse varie entre 15 et 25 dinars, pour les couteaux, 10 et 15 dinars pour le charbon et entre 50 et 100 dinars pour les barbecues. A titre d'exemple les braseros sont cédés entre 450 et 1.000 dinars, selon la qualité de la tôle et les options, surtout le support qui permet de préparer les grillades à l'aise. Le kilo de charbon est passé de 80 dinars, l'année passée, à 100 dinars cette année. Chaque année, à l'approche de la fête de l'Aïd El Adha, les marchés, places publiques, les rues sont investis par des jeunes et des moins jeunes qui proposent, divers outillages et matériels de boucherie destinés au sacrifice du mouton. Allant du simple canif en passant par les poignards et les haches, ces ustensiles de cuisine considérés, aussi, comme armes blanches, sont en vente libre, dans tous les coins de la ville. En effet, aucune loi n'interdit la vente de ces couteaux et haches, considérés comme articles de ménage et ustensiles de cuisine. Ces armes blanches malgré le danger qu'elles représentent, ont inondé les étals de fortune qui exposent divers outillages et matériels de boucherie, en prévision de l'Aid. Concernant la prolifération des commerçants informels qui investissent ce créneau, chaque Aïd El Adha, la direction du Commerce n'a aucune prorogative pour intervenir, sauf si un arrêté de wilaya est promulgué. Questionné, un vendeur installé à M'dina Jdida, déclare que quelques personnes viennent s'enquérir des prix des couteaux et autres haches, sans acheter. Ils vérifient la qualité des produits mis à la vente, et s'en vont. De leur côté, certains pères de famille nous ont déclaré : « on essayera d'acheter le mouton d'abord, puis on verra pour le reste ». Car beaucoup ne sont pas encore sûrs de pouvoir offrir à leurs enfants le mouton du sacrifice. Un autre petit boulot réapparaît juste le temps de l'Aïd, c'est celui d'affûteur-rémouleur. Installés devant leurs machines fonctionnant à l'électricité ou au gasoil, équipées d'une meule, les jeunes aiguisent les haches, les couteaux, et autres instruments indispensables au sacrifice et à la découpe du mouton. « Les prix d'affûtage vont de 20 à 150 DA, la pièce à aiguiser et on fait un rabais quand il y a plusieurs instruments » a affirmé un jeune homme, installé à Yaghmoracen . « Je me suis installé, il y a 2 jours, mais la demande est très faible», a-t-il précisé. D'autres emplettes sont à prévoir. Aux marchés populaires, des vendeurs proposent pots de moutarde, harissa, mayonnaise, champignons, maïs et toute la panoplie d'épices indispensables aux ménagères pour la cuisson de plats traditionnels. Ras el hanout', carvi, cannelle, piment, safran, cumin, paprika et coriandre représentent l'essentiel des condiments demandés par les ménagères.