Au moment où le sélectionneur de l'équipe nationale, l'Espagnol Lucas Alcaraz, refuse de démissionner, le groupe est disloqué puisque M'bolhi a invité les joueurs ne voulant pas mouiller le maillot de ne plus venir en sélection. Les propos d'Alcaraz et de M'bolhi, en sa qualité de capitaine d'équipe, dénotent du malaise profond qui couve au sein de l'équipe nationale, laquelle ne dispose plus d'un groupe, mais d'un nombre d'individualités. Alcaraz dont le bilan est plus que négatif a annoncé en conférence de presse qu'il n'avait pas l'intention de partir. «Je ne démissionnerai pas», a-t-il lancé, précisant toutefois que l'objectif pour lequel il a été engagé c'est «la qualification à la CAN-2019». Il a ajouté qu'il n'était «pas responsable de l'élimination de l'Algérie». Avant le match Algérie-Zambie à Constantine, il avait aussi indiqué que «l'Algérie était déjà éliminée avant la double confrontation contre la Zambie». Alcaraz s'exprimait avec une grande assurance quand il parlait de son avenir en sélection, a fait savoir qu'il était «capable de mettre en place une équipe compétitive pouvant réaliser de bons résultats dans deux années». Les propos d'Alcaraz laissent croire que le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, ne lui avait jamais exigé la qualification au Mondial-2018 de Russie. Il faut préciser à ce propos qu'avant les deux matches contre la Zambie, l'Algérie avait encore des chances de se qualifier au Mondial. Ce qui ne semble pas être le cas pour Alcaraz qui affirme sans aucun regret qu'il n'est «pas responsable» de cette élimination». Or, il a une part de responsabilité car si l'Algérie avait récolté six points lors des deux matches contre la Zambie, elle se serait relancée dans la course à la qualification. Même le président de la FAF caressait cet espoir. Cette situation a créé un malaise au sein de l'équipe nationale, dont le groupe est désormais divisé. Les excuses présentées par les joueurs aux supporters à la fin de la rencontre contre la Zambie contrastent avec le comportement et les propos d'Alcaraz. C'est Soudani qui a pris l'initiative pour encourager les joueurs à se diriger vers les gradins et demander pardon aux supporters. Soudani figure parmi les joueurs ayant contesté les choix tactique d'Alcaraz, lequel persiste et signe que «l'Algérie n'a pas été battue tactiquement». En effet, les choix des joueurs et la tactique d'Alcaraz ont été fatals à l'équipe nationale vaincue à deux reprises en une semaine par la Zambie. Auparavant, c'est l'équipe nationale des joueurs locaux qui avait connu le même sort. Il est vrai que le niveau du championnat national n'est pas relevé, que les joueurs de l'équipe A étaient démobilisés, mais le sélectionneur a une grande part de responsabilité dans ces échecs. Du fait de ces contre-performances, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, est sous une forte pression. Les plus hautes autorités du pays et les pouvoirs publics lui auraient demandé d'engager un entraîneur à la hauteur de la stature et des ambitions de l'équipe nationale, mondialiste en 2010 et 2014. Il est sommé de trouver un accord avec le technicien espagnol pour le limoger puis engager un nouvel entraîneur capable de rebâtir une équipe nationale digne de ce nom ! Cependant, Zetchi aurait refusé de se séparer d'Alcaraz, sachant que cet entraîneur est un choix personnel du président de la FAF. Son limogeage signifierait un échec pour Zetchi. Il faut relever que l'élimination du Mondial et du CHAN pénaliseront lourdement la FAF. L'équipe nationale étant la vitrine de la fédération, Zetchi risque de s'affaiblir d'autant plus qu'il fait face à la grogne des présidents de club, lesquels pourraient profiter de cette brèche pour s'attaquer à lui. Les prochains jours s'annoncent tumultueux du côté de la FAF, la double élimination de l'équipe nationale (A et A') ainsi que la prestation des joueurs ne plaidant ni pour Zetchi et encore moins pour Alcaraz Pour rappel, l'équipe nationale a été définitivement écartée de la course au Mondial-2018 après ses deux défaites contre la Zambie, respectivement samedi à Lusaka (3-1) et mardi à Constantine (1-0).
