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Dérapage criminel
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 06 - 2018

«Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant, ne parlaient qu'au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel», la citation de l'écrivain et philosophe italien Umberto Eco n'a jamais été vraie que dans le cas de figure qui nous intéresse. Si le contexte n'était pas aussi criminel, on se serait surpris à sourire de ces commentaires, à la limite de l'internement psychiatrique, mais les appels à vitrioler les femmes qui ne portent pas le voile, ainsi que les réactions les acclamant, les encourageant même, sont à prendre réellement au sérieux.
Le dérapage a lieu, nous rappelant les plus sombres heures de l'intolérance de cette société et le discours étant le même, ne diffèrent que les relais de transmission. Si au début de l'émergence de l'islamisme politique et radical les mosquées et autres cercles religieux clandestins faisaient office de gardiens du temple, aujourd'hui, ce sont des internautes, se cachant derrière le pseudo d'un faux profil, qui jouent aux chiens de garde de la morale. Les conséquences sont identiques et confortent l'opinion publique dans cette incapacité chronique officielle à apprendre des erreurs du passé. Les Algériens sont en droit de s'attendre à une réaction de la justice et s'interrogent sur cette impunité inquiétante qu'ont ces gens à menacer et à mettre en danger la vie des autres.
Cet appel, même s'il faut le circonscrire dans la case de la débilité, est dangereux dans la mesure où il peut provoquer un effet boule de neige et pousser certains étroits d'esprit à commettre des actes irréversibles. La nature même du message posté sur Facebook, assassin et lâche : «vitriole-la et enfuis-toi», après la campagne de solidarité à Ryma, affichée sur les réseaux sociaux, est, à elle seule, passible d'emprisonnement puisqu'il s'agit tout bonnement d'un appel à la haine et au crime. Pourtant, on aurait pu faire l'économie de tout ce cirque si, dès le départ, les services de sécurité ont réagi après que la jeune joggeuse ait décidé de porter plainte contre son agresseur.
Un épisode qui doit pousser à réflexion si d'aventure la version de la victime venait à se confirmer. La situation est telle, aujourd'hui, qu'il est impératif de traduire les auteurs de ces posts devant la justice et de médiatiser l'affaire pour afficher clairement les lignes rouges à ne pas dépasser. La société algérienne tend de plus en plus à se radicaliser, faute de mieux, et des frustrés maniaco-dépressifs s'érigent en donneurs de leçon et en justiciers zélés, s'imaginant mandatés par le clergé pour imposer leur loi en l'absence de toute réaction de l'Etat. Ce dernier a l'obligation de défendre les citoyens et, dorénavant, l'histoire de Ryma n'est plus un cas individuel mais une affaire publique.


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