En quelques semaines, Oran vient de perdre trois grands footballeurs qui ont marqué leurs époques. Après Beddiar Lahouari et Cheraka Benyebka, c'est Habi Hasni qui a quitté ce monde mercredi. Ce fut un choc pour tous ceux qui connaissent ce père admirable, unanimement estimé par ses voisins et tous les habitants du quartier de la cité administrative. Cette disparition a ébranlé sa famille, ses proches et ses nombreux amis. Habi Hasni avait un problème au niveau du cœur certes, mais il n'était pas alité et a toujours participé aux matches des vétérans avec ses coéquipiers Tasfaout Hamida, Karim Hamida, Megherbi, Mebarki, Boutkhil, Bendida, Bensalem et bien d'autres. Parfois, il occupait le poste de gardien de but pour assouvir sa passion du football. Un football dont il a travaillé la technique dans le couloir de l'immeuble où sa famille résidait, mais également sur le terrain vague du quartier Sananes. Ses premiers pas en club, il les a effectués en minimes au GCO avant d'évoluer à l'ASE dans les catégories des cadets et juniors. Après l'indépendance, il fut l'un des cadres de la grande équipe du CAP, avec les Allel, Sabi, Ali Embarek, Seddik, Youcef Habib, Missoum, Amimeur, Benyoucef et Houari. Sa renommée, il l'a connue à l'ASMO aux côtés des Pons, Gasmi, Bendida, Bouziane, Nourredine, Medjahed, Moussa, Djillali, Amar et Bekhloufi. Puis, ce fut le NARO qui a bénéficié de son admirable technique et la puissance des ses tirs. C'est à l'USMO qu'il a terminé sa carrière, avec un jubilé convivial et marqué par la présence de Khelifa, Hacheli et les regrettés Fréha, Beddiar, Ould Bey, Sayeh, Kacher, un jubilé auquel s'est consacré le défunt arbitre international Bendjahen Abdelhamid à titre de président de l'USMO. Si ce fin technicien n'a revêtu qu'une seule fois le maillot de l'équipe nationale (1er novembre 1968 à Oran contre l'URSS), c'est en raison de deux paramètres. D'abord, Habi était d'une nature réservée et casanière, refusant même un contrat professionnel proposé par l'inoubliable Kader Firoud et son club, le FC Toulouse. Ensuite, il faut le reconnaître, la concurrence était très forte avec les grands joueurs tels Amirouche, Lalmas, Kalem, Fréha, Aouadj, Benturki, Salhi, sans oublier les pros tels Mekhlouf, Tayeb, Lekkak et Natouri. Son choix de vie était tranché : il voulait couler des années paisibles, n'ayant d'autre ambition que celle d'élever dignement ses cinq enfants. Son unique loisir, c'était la pêche sur les côtes oranaises, en compagnie de Bouziane Belaroui et Ahmed. Sur le plan moral, on a rarement vu un homme aussi doux et respectueux d'autrui. Aussi, nous ne fûmes guère surpris de voir à son enterrement la grande famille sportive, avec les anciens joueurs et coéquipiers, ainsi que les dirigeants de l'ASMO, de l'USMO, du MCO, du CAP et du CSUO. La ville de Sidi Bel-Abbès et l'USMBA étaient bien représentées par Khelladi, Abdi, Fodil et Mehdad. Une chose est sûre : ce grand joueur et homme exemplaire ne laissera que de bons souvenirs.