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Gouvernance électronique : gare à la fracture numérique !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 11 - 2018

De tous les ministres de l'Intérieur qui se sont succédé depuis l'avènement d'Abdelaziz Bouteflika, Noureddine Bedoui est, incontestablement, celui qui a permis à l'administration algérienne de faire un bond remarquable en matière de gouvernance électronique !
Pour autant ,il ne faut pas oublier que le projet de modernisation des documents d'identité, de voyage et de l'état civil, a été initié sous la férule de Yazid Zerhouni, le ministre de l'intérieur et des collectivités locales d'alors, dans le cadre d'objectifs stratégiques d'amélioration de l'efficacité de l'administration et de modernisation des méthodes et des procédures administratives, d'une part, et d'adaptation aux exigences internationales, d'autre part. De plus, l'homme a veillé à la mise en place d'un numéro d'identification nationale unique (NIN), pour chaque citoyen ou ressortissant étranger, régulièrement installé sur le territoire national, ce qui garantira à moyen terme l'interopérabilité avec l'ensemble des systèmes de gestion.
En termes d'échéances, Si Yazid avait annoncé que le passeport biométrique électronique serait prêt au cours du premier semestre de l'année 2010, la carte nationale d'identité biométrique électronique étant prévue pour la période 2010-2011 et enfin, le registre national de l'état civil et sa numérisation pour 2013. Conscient de l'approche de la date butoir, fixée par l'Organisation internationale de l'aviation civile exigeant le passeport biométrique, son successeur Daho Ould Kablia, s'est attelé à «l'allégement et l'harmonisation» de certaines procédures administratives. À ce titre, il a notamment mis en avant la «simplification» du dossier à fournir pour l'établissement du nouveau passeport biométrique et de la carte d'identité.
Tayeb Belaiz est arrivé au ministère de l'intérieur au moment même ou régnait une «joyeuse pagaille» dans les consulats et consulats généraux algériens à l'étranger qui ont été dotés en conséquence d'un matériel nouveau pour faciliter l'obtention des passeports biométriques pour les enfants de la communauté algérienne.
Mais sinon, c'est Noureddine Bedoui qui a accéléré la dotation du citoyen de documents d'identité biométrique (carte nationale, passeport, permis de conduire, et prochainement, d'immatriculation de véhicule) sécurisés et à la pointe de la technologie.
Ne comptant pas s'en arrêter là, il vient de dévoiler à l'occasion des travaux de la dernière assemblée populaire nationale(APN) le «lancement prochain d'une administration virtuelle offrant des services 24/24h », et ce dans le cadre d'un « ambitieux projet dont toutes les conditions de mise en œuvre ont été réunies ».
A commencer, a-t-il dit, par la mise en place du « numéro d'identité nationale » (N.I.N) figurant sur la carte d'identité nationale biométrique « ultra sécurisée » qui, de par les nombreuses applications qu'elle offre, permet au citoyen d obtenir tout document administratif sans avoir pour cela à présenter d'autres pièces justificatives.
Et grâce à la puce électronique qu'elle recèle, cette carte contient toutes les informations utiles sur la santé de son titulaire.
Ces allégements et autres facilitations n'ont d'autres objectifs à dit le ministre que la « décentralisation » de l'établissement des documentes biométriques et la généralisation de l'administration électronique ». Ce qui fera économiser à l'Etat quelque 200 milliards/ an !
- Mais cette « gouvernance électronique » a un autre coût qui gagnerait à être identifié !
Notre quotidien, disent les experts, est de plus en plus rythmé par des procédures numériques, que ce soit dans la sphère privée professionnelle ou publique : e-administration, recherche d'emploi, de logement, réservation de billets de train ou d'avion, virements bancaires, applications mobiles, etc...
Cette tendance à la « e-organisation » ne cesse de se développer ce qui risque de marginaliser, un peu plus chaque jour, ceux qui ne savent pas utiliser un terminal de télécommunication ( Smartphone, tablette, ordinateur etc…..), et ceux qui n'y ont pas accès!
En Algérie, dans la foulée des réformes nous avons peu conscience de ce danger identifié par ailleurs sous l'appellation d' « illectronisme » ! Ce mot un peu barbare est un néologisme venant de la traduction de «information illiteracy » qui transpose le concept d'illettrisme dans le domaine de l'information électronique.
C'est le fait de ne pas maîtriser les outils numériques. Sinon personne dans l'entourage de Noureddine Bedoui, parmi ses proches conseillers ou les informaticiens de son département, n'a réfléchit au moyen d'attirer son attention sur ce risque qui ira s'aggravant jusqu'à devenir, à dieu ne plaise, un facteur d' «exclusion sociale»
- Que restera-t-il alors de sa politique d' « humanisation » de l'administration algérienne si, en définitive, elle devrait mener à une «fracture numérique » d'où en seraient exclues de larges couches de notre population ?
L'illectronisme cousin de l'illettrisme toujours selon les experts de la chose est un fléau qu'il faut combattre activement, à l'heure où l'utilisation des services web devient un passage obligatoire. Appellation effarante faut-il le préciser, que nous avons découvert en même temps que nous la livrons au lecteur et surtout à ceux qui ont planifié pour le pays « la gouvernance électronique à pas de charge », faut-il le dire !
On ne peut parler de gouvernance électronique sans s'y intéresser. A fortiori au ministère de l'intérieur qui en a fait son cheval de bataille !
Noureddine Bedoui et son staff doivent d'ores et déjà réfléchir aux moyens d'identifier tous ces Algériens qui sont dans le dénuement face à l'informatique et aux outils électroniques en général.
Beaucoup d'entre nos concitoyens sont même conduits, aujourd'hui, à renoncer à une requête, une démarche administrative ou commerciale par le fait de cet illectronisme !
Ces personnes disons-nous, se privent, alors, d'une aide ou d'un remboursement auxquels, elles ont droit. Certains même ont le sentiment que leurs chances d'accéder à un travail étaient limitées on annulées à cause de l'emploi indispensable d'internet ou ce qu'on appelle communément l'usage de l' « outil informatique » !
Une difficulté qui risque de prendre de l'ampleur dans la perspective de la « dématérialisation totale de l'administration » voulue par Noureddine Bedoui et partant le gouvernement !
Que faut-il faire alors ?
Identifier comme cela s'est fait ailleurs, les profils des usages de l'internet :
- Les « aguerris » qui n'ont aucune difficulté
- Les « volontaires », qui ne maitrisent pas l'outil mais qui souhaitent y arriver.
- Les « décalés » qui ne se servent pas d'Internet tous les jours et se dont aider d'un proche.
- Les « réfractaires » qui font carrément sans.
- Les « occasionnels », souvent jeunes et ne disposant pas d'une connexion permanente. Faute de moyens personnels (Smartphone, tablette, Pc) ou faute de connexion ou de débit.
Et il y a aussi et surtout ceux que les spécialistes ont nommés les « abandonistes » (encore un néologisme) qui renoncent aux démarches en ligne, car ils peinent à naviguer sur le net pour causes de complexité des mots de passe, de langage administratif rédhibitoire sur sites web etc…
Comment éviter la facture numérique ?
1. Prendre le mal par la racine, à partir de l'école; en avançant la formation dès le plus jeune âge de la compréhension du monde informatique, on peut augmenter le niveau d'exigence et donc former de meilleurs informaticiens. Pour l'heure, à tous les niveaux scolaires il y a, clairement, un manque de compétences en matière de maitrise de l'univers informatique.
En plus des moyens et de l'équipement quasi-inexistant dans les établissements d'enseignement !
2. La particularité de l'Algérie est de disposer d'un réseau étendu permettant une connexion à qualité égale de l'ensemble des zones urbaines et rurales, y compris celles jouxtant les frontières nationales. La ministre de TIC, Houda Imène Feraoun consciente de cet atout vient d'annoncer une baisse des coûts de l'internet en parallèle à une hausse de son débit à partir de l'entrée en service de deux câbles sous marins à partir de l'Europe.
D'autres efforts sont attendus de la ministre :
1. Obtenir la révision à la baisse des prix des PC et autre tablettes en supprimant quelques taxes.
2. Et surtout amener les opérateurs de téléphonies mobiles qui engrangent d'énormes bénéfices grâce au marché algérien très porteur, à financer un « plan de formation » pour ne plus laisser sur le carreau du numérique les usagers notamment ceux concernés par la e-administrations qu'on a qualifié supra d'« abandonistes » ?
Et du budget de l'Etat et des collectivités locales :
A travers l'acquisition, par exemple, de bus équipés d'ordinateurs pour faciliter l'initiation à l'informatique aux usagers des zones rurales et éloignées.
C'est à ce prix, peut-être, que nous éviterions, la fracture numérique.


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