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La rue n'a pas humilié Bouteflika mais les apparatchiks du système
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 02 - 2019

Le vendredi dernier, à Annaba, Constantine, Touggourt, Adrar, Oran, Tiaret, Relizane, Tizi Ouzou, Bouira et Bejaïa et principalement Alger, des milliers d'Algériens ont manifesté, dans le calme et sans aucun débordement contre l'option du pouvoir de maintenir Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, malgré son état de santé fragilisé par un AVC en 2013. Bouteflika qui, pendant ce temps, s'apprêtait à quitter le pays pour prendre la direction de Genève pour un «court séjour» médical, selon un communiqué de la présidence de la République.
A Alger, donc, dès la fin de la grande prière de l'après-midi, femmes et hommes de différents âges et d'opinions diverses sont descendus vers les grands axes de la capitale, certains groupes ont marché sur le Parlement pour y tenir un sit-in contre «la maffia» au pouvoir, selon les slogans chantés à tue-tête. Face à la police, les Algérois chantaient «chorta khawetna» (la police est nos frères) ! D'autres, plus nombreux, ont décidé de marcher vers le palais d'El Mouradia, siège de la présidence de la République, sur les hauteurs d'Alger. Avant d'entamer leur marche, les manifestants ont décroché un poster géant de Bouteflika de la devanture du siège algérois du RND, parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ils ont ensuite été stoppés par un impressionnant cordon policier à hauteur de l'hôtel El Djazair, ex-Saint-Georges, non loin du siège de la télévision étatique. Cette dernière continuait à diffuser ses programmes du vendredi après-midi tranquillement, ignorant ce qui se déroulait à quelques centaines de mètres de ses studios. Devant la pression des manifestants, la police a recours aux bombes lacrymogènes et au canon à eau. Mais les manifestants résistent. Des tirs de pierres fusent de la foule contre la police. La police charge. Des blessés, des cris, la panique. La foule se disperse. Alger plonge dans le soir et ses rues se vident, sauf des camions des antiémeutes et des unités spéciales de la police qui se redéployent un peu partout dans le centre de la ville. Selon les témoignages des activistes, il y aurait 100 000 manifestants que la police minimiserait à 7000. Mais quelque soit le chiffre, le tabou est levé et le ras- le- bol de la population est exprimé sans passer par un intermédiaire politique mais sous la forme d'un appel anonyme sur les réseaux sociaux. Il est clair que Bouteflika s'il est en état de suivre l'évolution de son intention de se porter candidat à l'échéance présidentielle de 2019 tirera les conséquences de ce raz- de- marée visiblement inattendu par les pouvoirs publics pour envisager le retrait de sa candidature. C'est lui-même qui a dit lorsqu'il était dans sa forme lors de son premier mandat « Si je n'ai pas un soutien franc et massif, je rentrerai chez moi». Il devient évident que pour le soutient de ce cinquième mandat, il n'est du moins pas massif. Les slogans scandés par les manifestants sont éloquents : «ouvrir la porte à d'autres personnes», vous, les voleurs, vous avez mangé le pays», «ils nous méprisent», pouvoir assassin» etc. Maintenant en mettant la passion de côté, de telles manifestations spontanées, aussi légitimes que ce qu'elles revendiquent, régleront elles le problème de succession ? Que signifie cette absence sur le terrain d'intermédiaires politiques ? Font ils partie eux même de ces apparatchiks insultés ? Quel est le scénario de moindre mal pour sortir le pays de cette crise de succession ?
1-Le retrait de Bouteflika ne résout pas le problème de succession
Fake news, manipulation, caricatures humiliantes pour un candidat qui a reconnu lui-même son incapacité physique de poursuivre son mandat et qui le faisait par «un grand sacrifice et un engagement au service de la Patrie se nourrissent d'un attachement indéfectible au serment que j'ai fait aux glorieux Chouhadas et partager avec les vaillants moudjahidine, mes compagnons dans la lutte de libération nationale», cachent désormais un dessein de désordre et brouille quelque peu cette échéance électorale qui continue de se focaliser sur la personne Bouteflika sans présenter une alternative rassurante pour sortir le pays d'une crise de succession, devenue maintenant certaine et pourrait affecter la cohésion sociale pour permettre aux virus de s'incruster pour semer la pagaille pour une population meurtrie par une décennie noire qui a fait des centaines de morts. Aujourd'hui, des forces occultes poussent le gouvernement vers la tolérance au nom du principe de liberté de manifester, mais pourrait si elle n'a pas un objectif précis déborder pour affecter sérieusement l'unité nationale. En général, c'est dans ces mouvements spontanés que les opportunistes ancrent leurs ventouses pour dévier une revendication sincères et légitimes. C'est une occasion favorable à l'islamisme par exemple de refaire surface. Fortement soutenu de l'intérieur comme de l'extérieur, ses partisans attisent le feu pour se focaliser sur la personne de Bouteflika et progresser ainsi dans le flou sans stratégie de succession appropriée pour prendre en charge les soucis des citoyens et d'aller vers des changements véritables. Il faut peut être prendre en compte que Bouteflika n'est pas le Maduro vénézuélien pour plusieurs raisons facile à en déduire du parcours même de ce personnage. La légitimité révolutionnaire n'est pas une idéologie mais un mode de gouvernance en vigueur depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Il ya une frange importante de la population qui continue à croire que ceux qui ont participé activement à la révolution du premier novembre, ne peuvent trahir les Chouhadas pour mettre en péril leurs acquis et rendre vain leur sacrifice. Malheureusement en 2019, plus de 40% de la population Algérienne à moins de 25 ans et n'ont connu avec Bouteflika que le chômage, la Hogra et la Harga. Ont-ils fait l'objet d'une fertilisation de ce patriotisme de la part de leurs ainés ? Ce n'est pas sûr, et ce genre de réaction fortement populaire le démontre. Mais ce qui est certain, dans le cas où deux franges importantes de la population s'affrontent dans la rue pour le «oui» et le «non» à la continuité, Bouteflika, dans la position qui est la sienne, ne s'imposera pas même à la minorité et donc se retire carrément de la course présidentielle. Pourquoi ? Parce que de sources concordantes et crédibles, ni lui ni sa famille n'ont désiré ce cinquième mandat qui leur a été contraint par défaut. Pour la première de ces 57 ans de carrière politique de l'Algérie indépendante, cet homme vaniteux et fier se montre dans sa lettre de candidature conscient de sa faiblesse maladive, dévoué à l'appel qui lui a été lancé par les ailes du pouvoir et reconnait «ne pas concrétiser la totalité de ses engagements envers d'autres, ni encore moins satisfait toutes ses attentes et ses ambitions qui sont grandes». Lorsqu'il rappelle et, ceci vient sans aucun doute de lui-même que ses difficultés physiques «liées aux ennuis de santé auxquels chacun peut être un jour confronté», il fait allusion aux caricatures humiliantes que la presse nationale et internationale font de lui et qui le blesse ainsi qu'à toute sa famille. Qu'est ce qui oblige quelqu'un aussi charismatique de continuer cette mascarade si ce n'est pour la bonne cause et une sollicitude sincère « pour poursuivre ma mission au service de la patrie». Mais un «non» populaire va certainement l'abaisser à la fin de sa carrière politique. Ces citoyens, justement dénoncent ceux qui par leur lâcheté l'ont mis au devant de la scène pour tout lui mettre sur le dos alors qu'il est peut être lui-même pris en otage.
2- De l'intérieur, le soutien à Bouteflika n'est plus franc
Les Etats Unis par exemple, leurs multinationales ont fait une percée considérable depuis l'arrivée de Bouteflika qui leur a réservé sa première visite, préparée soigneusement par son ami Chakib Khellil, depuis leurs experts sont là à chaque grande occasion notamment la loi sur les hydrocarbures. Les manœuvres que certains ambassadeurs qui étaient présents en Algérie pour recevoir les leaders de l'opposition comme Sid Ahmed Ghozali ou Ali Benflis n'est qu'une forme de pression pour accélérer le traitement de certains dossiers en instance que le pouvoir a bien compris. Pour les pays européens, ils font dans leur majorité confiance à la France qui connait très bien l'Algérie en tant qu'ancienne colonie. Les politologues aguerris qui ne peuvent se fier au jugement de la jeunesse macronienne en état d'euphorie mais de la France profonde imprégnée des réalités de la relation historique France /Algérie, telle que détaillée par Frantz Fanon dans son livre « les damnés de la terre» , pensent que Bouteflika est le seul qui est capable de tenir tête à l'armée et mettre au pas les anciens combattants qui confisquent le pouvoir au nom de la légitimité révolutionnaire. Bernard Kouchner qui a crée un incident diplomatique en répondant à la question des journalistes lors la visite de Sarkozy en Algérie « que va-t-on trouver en Algérie ? Il dira « la génération de l'indépendance est encore au pouvoir, après se sera peut être plus simple» Aujourd'hui, lui et nombreux sont les socialistes qui sont impressionnés par son aval de mettre cinq généraux majors d'un seul coup en prison alors qu'il suivi depuis l'indépendance la puissance de l'armée dans le pouvoir. Bouteflika se soigne chez eux, Boumedienne a préféré la Russie, Chadli Bendjedid, la Belgique, Zeroual, l'Algérie. A ce dernier certaines sources lui collent un check up en Espagne mais reste invraisemblable de part le patriotisme de l'intéressé, éduqué dans une famille révolutionnaire père chahid et la majorité des frères dans l'armée. Cette histoire de l'approche Macron de vouloir dépassionner la relation France/Algérie en regardant l'avenir « et oublier le passé sans l'enterrer» n'est que pure utopie et dénote une exaltation de jeunesse qui s'éloigne du pragmatisme et de la réalité .Même si avec les autres pays, la mondialisation est seulement économique, celle des anciennes colonies restera encore sociale pour plusieurs générations. Peut être qu'Abdelaziz Bouteflika, de par son parcours politique et le nombre important de dirigeants avec qui il a eu affaire, est le seul à avoir compris cette situation et donc s'impose même diminué de ses capacités. Le seul problème qui reste posé à sa candidature est strictement interne en fonction de l'ampleur de ce «non au cinquième mandat» qui semble certain mais fortement contesté par le FLN qui voit en cela une traitrise et une manipulation de l'extérieur. Mais au-delà de la polémique, de la colère et de l'indignation, c'est aux rétropédalages que l'Algérie se cantonne car elle ne sait pas encore comment sortir du drame fondamental qu'avait constitué, il y a plus d'un demi-siècle, le remplacement du pouvoir colonial par l'armée nationale qui l'avait vaincu mais n'était nullement prête à gouverner. Issus des campagnes, le plus souvent sans formation et parfois même sans grande culture, ses cadres se sont contentés de confisquer la liberté à leur profit et de se partager les richesses pétrolières et gazières à l'abri d'un théâtre démocratique qui ne trompe plus personne depuis au moins trente ans. Elle ne veut pas de révolution mais ne veut plus de sa dictature de l'ombre. La voie est étroite mais, nécessité fait loi, elle devra la trouver car ce pays est totalement indispensable à la stabilisation de la Méditerranée et à l'affirmation du Co - développement euro-africain sans lequel les djihadistes continueront de prospérer, les jeunes Africains de chercher leur salut dans l'immigration et l'extrême-droite européenne d'élargir ses rangs.
3-l'atomisation de l'opposition favorise cette incertitude
Les élites de l'opposition se présentent comme des «barons sans base» sinon comment expliquer ce ras-la bol spontané des citoyens pour sortir eux même dénoncer à voix hautes la mascarade de cette échéance électorale que la coalition au pouvoir voudrait vendre à tout prix. Si ces nombreuses formations politiques avaient une base solide, elles l'auraient appelé à ne pas voter Bouteflika et les urnes en parleront sans recourir à la rue devenue par la force des choses nécessaires. A moins de deux mois de l'élection présidentielle, l'économie Algérienne est de plus en plus dans l'impasse alors qu'aucun parti en activité ne livre la moindre solution. Le programme annoncé la semaine dernière par le MSP dont le leader est candidat, ne contient aucun paragraphe sur les voies et les moyens pour diversifier l'économie nationale, les alternatives aux hydrocarbures et encore moins l'arrêt du fonctionnement de la planche à billet. Au contraire, le plagiat de cette conférence à la recherche d'un consensus devenue depuis son invention par Amar Ghoul un fond de commerce pour tout le monde. Le pays se referme sur lui-même. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ne cessent d'alerter sur l'absence de diversification de l'économie algérienne. Celle-ci reste totalement dépendante aux hydrocarbures, qui représentent toujours 95% de ses exportations et plus de 50% de ses recettes budgétaires. Dans son rapport sur les perspectives de l'économie algérienne publié le 16 juillet, le FMI déplorait notamment que la chute des cours pétroliers, en 2014, ait été compensée par un recours massif à la planche billets - création monétaire ce qui a contribué à creuser le déficit budgétaire à plus de 8% du Produit intérieur brut (PIB). Un choix fortement défendu par le pouvoir en place au nom de la souveraineté. Pour le candidat libre joint quant à lui par plusieurs personnalités et pas des moindres, les grandes lignes de son programme ne sont pas non plus concordantes avec les préoccupations du moment. Ait Larbi dénombre quelques lignes du programme électoral du candidat Ghediri : «transparence de la vie publique, indépendance de la justice, égalité de tous devant la loi, rapport apaisé avec l'identité plurielle des Algériens, dépolitisation de la religion et désacralisation de la politique, traitement égalitaire des deux langues nationales et officielles, promotion des langues étrangères et décentralisation». Même dans leur détail, aucun aspect économique ne ressort clairement à part des axes «bateau».
4- Les partis reconnaissent eux-mêmes que la succession est difficile
Ahmed Bentitour qui jouit d'une grande expérience dans la gestion des affaires de l'ordre d'un Etat, a décliné le souhait de ses partisans qui l'incitent à se porter candidat au présidentielle 2019. Pour cela, il a motivé sa décision entre autres par les conditions économiques difficiles dans lesquelles se trouve le pays notamment en marge de manœuvres par «par l'épuisement du stock de réserves de change et les pénuries généralisées qui en découleraient». Les autres membres de l'opposition se sont donnés rendez vous sous le seau de la chaine Al Magharibia connue pour sa virulence envers l'Algérie et sa nostalgie envers le Front National du Salut (FIS) dont on dit qu'elle leur appartient, du moins on cite le fils de Abassi Madani. Pourtant, le leader du parti d'El Adala, Abedellah Djaballah les a conviés pour un consensus d'un candidat unique représentant l'opposition mais peu se sont présentés sinon les autres ont envoyé des représentants pour discuter d'un sujet aussi vital pour la destinée et les changements politiques dans le pays. Pour l'activiste connu pour sa position lors du quatrième mandat, le cinquièmes est pour lui une «évidence. Il confirme de nombreuses analyses, «la question ne s'adresse pas au pouvoir mais à l'opposition et en son sein», sommes nous dit- il capables de créer la rupture et avons-nous assez de moyens pour le faire, faisant allusion certainement à la base éparpillée de l'opposition. Il a appelé donc à l'unité. Le RCD et le FFS persistent et signent leur position de boycott alors qu'ils participent au système de gouvernance mais ne veulent en assumer la moindre responsabilité. Le MSP par contre voit dans le boycott, une absence totale de résistance et d'équilibre de pouvoir alors que depuis bien longtemps tout le monde sait que ses députés chauffent les sièges dans les instances législatives et exécutifs en s'intéressant plus à l'avantage matériel qu'aux préoccupations de ceux qui les ont portés. Ce qui est curieux est que syndicalistes, activistes, petits partis agrées ou non, élites politiques ont appelé depuis Paris à l'unité de l'opposition et lorsque la possibilité leur a été offerte en Algérie, elle n'a désormais pas abouti ? Ce qui certainement fait dire à Karim Tabou que finalement nos amis recherchent dans le champ politique «une situation de confort» dans laquelle la présidentielle au nième mandat n'est en fait qu'un tremplin pour «un repositionnement stratégique futur» en termes simples bouffer avec le système.
5-Conclusion
Il a fallu que la rue s'enflamme pour que pouvoir et intermédiaires politiques prennent conscience de la gravité de la situation sinon un bilan chiffré des quatre mandats de Bouteflika tout à fait complaisant était en préparation pour convaincre la population de voter alors qu'elle revendique le futur. Ainsi, à part l'échec reconnu du système de santé, le taux de scolarisation par exemple est 98,6% dans des salles de cours de 40 élèves. On a construit 4,07 millions de logements pour une demande évaluée au triple. Enfin 7 millions d'emplois ont été crées de 1999 à 2018. Combien même ces chiffres soient dans le vrai, cela voudra dire que prés de 350 000 emplois sont crées chaque année, ce qui ne couvrent même pas ceux qui sortent annuellement des universités. Le problème est donc ailleurs : comment diversifier l'économie pour la faire sortir de sa fragilité liée à la dépendance des hydrocarbures ? Comment redynamiser l'économie nationale pour la rendre d'abord créative ensuite compétitive ? Quand faudra t-il arrêter la planche à billet pour éviter le scénario vénézuélien ? Cela voudra dire que ce sont là des priorités pour éteindre le feu même s'il faut orner le tout par un rêve de la démocratisation du système de gouvernance, la justice sociale, l'équité, les remparts contre la politique du copinage, népotisme etc.
*Consultant, économiste pétrolier


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