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Les marches se poursuivent: Les Algériens exigent des comptes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 04 - 2019

Inlassables, les citoyens algériens ont investi en force les espaces publics, à travers les wilayas du pays, en ce 9ème vendredi consécutif avec le mot d'ordre « l'Algérie unie et indivisible ! Soyons ensemble », pour le départ du système, pour le changement pacifique et pour l'édification d'une deuxième République.
Bien que certaines forces anti-révolution ont, encore une fois, joué la carte identitaire et de régionalisme pour casser le hirak, quelques jours avant ce vendredi, la conscience des citoyens a déterminé la voie de ce mouvement populaire en marche. Le drapeau national a été brandi avec fierté par les manifestants à Alger, comme partout ailleurs à travers le pays, à côté du drapeau amazigh. « Khawa, khawa », «Silmiya, silmiya» (Pacifique, pacifique) scandaient les manifestants qui ont investi tôt le matin la Grande Poste d'Alger et la place Maurice Audin ainsi que la place Emir Abdelkader. Les manifestants affluaient vers la capitale au fil des heures, en dépit des barrages filtrants mis en place par les services de la gendarmerie, notamment du côté Est d'Alger, à Dar El Beïda et au niveau du point de contrôle des Bananiers.
Et pour éviter le scénario « catastrophique » du vendredi dernier, où des gaz lacrymogènes ont été lancés dans le Tunnel des facultés entraînant des blessures et des étouffements dans les rangs des manifestants et de la police, les éléments anti-émeute ont carrément barricadé l'entrée et la sortie du tunnel pour empêcher les manifestants d'y passer. Il faut le reconnaître, les services de la police étaient plus « cléments » que le vendredi dernier. Un retour à la normale si on ose dire, des sourires affichés sur les visages de certains policiers qui ont juste veillé à assurer la sécurité des manifestants et à les encadrer.
Les pancartes brandies résumaient les aspirations du peuple et qui attendent d'être exhaussées. Sur des banderoles et des pancartes on pouvait lire : « de 1999-2019, normalement c'est l'heure de la vidange », « on doit s'organiser au niveau de chaque commune, douar ou quartier pour élire des représentants du peuple ». Sur d'autres banderoles s'est écrit « le peuple vigilant face à l'intox », « le système doit dégager dans son ensemble ». Les manifestant grands et petits scandaient ensemble « c'est le balayage, Bensalah dégage » ou « Gaïd Salah t'est où, le gang est toujours en liberté ».
Il faut préciser que mis à part les jeunes secouristes volontaires présents en force lors de cette marche, il y avait aussi des jeunes bénévoles portant des gilets oranges sur lesquels il est écrit « silmiya » qui ont dressé des fils ou un barrage entre les manifestants et les services de sécurité pour empêcher toute confrontation. Contrairement au vendredi passé, aucun incident n'a été enregistré hier à Alger jusqu'à 17h30.
Une transition sans les symboles du système
A Oran, ni la baisse du thermomètre ni les pluies qui ont commencé à tomber depuis la veille n'ont ébranlé la mobilisation des manifestants à cette marche du neuvième vendredi du hirak. Pourtant, durant les premières minutes ayant suivi la fin de la prière du vendredi, rien ne semblait indiquer une affluence comme celle des semaines précédentes. Beaucoup de citoyens ont ainsi choisi de manifester en famille mais circulant en voiture. A la rue Larbi Ben M'hidi, de petits groupes composés de trois à quatre personnes attendaient patiemment l'arrivée des premiers convois de manifestants en provenance de la place du 1er Novembre. Une arrivée qui a quelque peu tardé, laissant présager une mobilisation plutôt timide pour cette semaine, à cause des mauvaises conditions météo. Mais une demi-heure plus tard, la marche commence à montrer le bout du nez et les chants se font entendre au loin. Au fur et à mesure que le temps passe, la foule commence à grossir, et pour couronner le tout, la pluie cesse enfin de tomber, laissant place aux premiers rayons de soleil qui font leur apparition.
La marche emprunte son itinéraire habituel : Place d'Armes-Larbi Ben M'hidi-Miramar-Pont Zabana-Front de Mer- Place du 1er Novembre. Côté slogans, le fameux « yetnahaw gaâ » (Qu'ils dégagent tous) est toujours de mise de même que le célèbre chant « la Casa d'El Mouradia » devenu au fil des semaines l'hymne officiel du mouvement. De nouveaux slogans font en revanche leur apparition. Beaucoup font référence au corps magistral comme celui qui « appelle les juges à s'occuper des enquêtes sur la corruption plutôt que d'annoncer leur boycott d'éventuelles élections ». Cette dernière question a justement constitué un vrai débat improvisé dans la rue de certains groupes de manifestants avant le début de la marche. Si pour certains une élection présidentielle à la date du 4 juillet prochain est un scénario tout à fait envisageable pourvu que les symboles de l'ancien régime ne fassent pas partie de la transition, pour d'autres, en revanche, une solution viable à la crise nécessite un assainissement en profondeur des institutions, de l'administration et des textes, donc forcément plus de temps avant d'envisager véritablement des élections libres et transparentes.
« Ni Bensalah ni Bedoui, nous ne voulons pas de la gouvernance des symboles de Bouteflika », criait, à Constantine, une foule immense en ce 9e vendredi consécutif de manifestations. Aux environs de 14h30, le centre-ville de l'antique Cirta grouillait de monde, avec l'emblème national qui flottait au vent là où on pouvait jeter un œil. Organisés dans des carrés, les manifestants reprenaient en chœur les slogans chers au mouvement populaire, en l'occurrence « système dégage ». Sur une large banderole, on pouvait voir les photos des responsables de partis politiques de l'ex-alliance présidentielle, Ouyahia, Bouchareb, Ghoul et Benyounes, ou encore de Bensalah et Bedoui, avec des croix rouges qui barraient leurs portraits. Le message est clair, « dégagez tous autant que vous êtes », certains iront jusqu'à les conjurer au nom de Dieu, « par Dieu partez, ne restez pas plus longtemps », pouvait-on lire sur une large banderole. Un autre manifestant habillé en tenue représentant un diable portait une pancarte sur laquelle il était écrit « je ne vous ai pas demandé de voler l'argent du peuple, moi le diable je suis innocent de vos méfaits ».
Dans un carré, on a pris le temps de s'arrêter devant un dispositif de sécurité pour rappeler le caractère pacifique de la manifestation, lancer devant les policiers « Chorta, chaab, khawa khawa » (police et peuple frères), et d'autres fois chanter l'hymne national Qassaman, avec des enfants en tête qui mènent le chant. La mobilisation populaire ne faiblit pas malgré les tergiversations face aux revendications, le départ des principaux ‘2B', Bensalah et Bedoui. On ne manquera pas également de dénoncer à gorges déployées les voleurs qui ont dépouillé le pays (klitou labled ya sarakine). Les milliers de citoyens, toutes catégories confondues, qui, comme d'habitude, ont afflué de tous les quartiers vers le centre-ville pour participer à cette 9e marche, maintiennent la pression pour changer radicalement le système politique.


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