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Football national: Lorsque la rue exige des comptes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 06 - 2019

  Matches arrangés, accusations à la pelle, révélations d'une extrême gravité, violence, absence de contrôle financier des clubs, des SSPA en faillite, dopage et cocaïne. Tout un arsenal de faits contradictoires avec une discipline considérée comme un sport-roi.
Plus grave encore, les révélations faites par le président de l'USM Annaba, Abdelbasset Zaïm, relatives à l'achat de matchs pour accéder en Ligue 2 et l'affaire Mellal-Arama, qui a surpris plus d'un, sont restées sans suite et ce, en dépit des promesses des hauts responsables de l'Etat pour l'ouverture d'une enquête. Ce sont là les véritables raisons ayant mené le football algérien à subir des répercussions du mouvement populaire et de contestation. Pour le public algérien, qui n'est plus dupe, ce sont là des agissements encouragés par l'ancien système, qui a fini par être bouleversé depuis le 22 février dernier. Comme quoi, le «hirak» du football s'est installé pour mettre fin à des pratiques malsaines et pour dénoncer des affaires de corruption encouragées, d'une manière ou d'une autre, par le système décrié par tout le peuple algérien. Sans doute inspirés par le mouvement populaire du 22 février dernier, les supporters de plusieurs clubs de football montent au créneau depuis la fin du championnat de l'élite, en particulier pour réclamer à leur tour des changements. Les supporters, se sentant leurrés et trahis, ont décidé de sortir dans la rue dans un « hirak » footballistique, revendiquant le départ des dirigeants et des changements radicaux au sein de leurs clubs favoris. Ce phénomène de protestation risque de déboucher sur la confusion dans la gestion des clubs.
Supporters et dirigeants, des objectifs opposés
La réaction du public algérien n'est pas à blâmer, dans la mesure où nous n'avons jamais pensé inculquer à nos jeunes supporters une véritable culture de football. Le respect des textes, la loi et l'instauration des critères adéquats au rôle de dirigeants, de présidents de club et même de journalistes n'ont pas été respectés. A-t-on enseigné les véritables valeurs du football à notre jeunesse ? A-t-on inculqué à nos jeunes que seul le projet sportif et la patience sont les deux voies possibles menant au développement de notre sport-roi ? Ne dit-on pas que « la culture est un moyen d'échapper à la stupidité ? » A présent, c'est la confusion, et il ne se passe pas un jour sans voir des supporters d'un club envahir la rue pour revendiquer des changements et exiger des sociétés étatiques. C'est dire que la plupart des dirigeants actuels ne font plus l'unanimité et n'inspirent plus la confiance du public. Les clubs algériens sont devenus sources d'argent facile. On parle, selon une étude, de plusieurs centaines de milliards qui ont été injectés dans le football depuis l'instauration du professionnalisme sans qu'aucun club ne soit soumis à un contrôle des autorités compétentes. Est-il concevable de dépenser autant d'argent au moment où les clubs n'arrivent même pas à produire un joueur aux critères d'international ? La faute incombe au système qui a préconisé la paix sociale au détriment du développement du football national pour préserver certains intérêts. Ce qui explique les marches et les sit-in qui sont devenus une marque déposée chez les clubs algériens. Un phénomène nouveau qui semble bien ancré dans la gestion des clubs. C'est ce qui arrive quand on persiste à outrepasser la loi et les règlements. Des présidents qui démissionnent sans rendre des comptes à qui de droit et se retirent le plus normalement du monde. Et pourtant, une telle procédure au sein d'une société par actions est soumise à des lois bien explicites dans le code du commerce et dans les décrets exécutifs régissant les clubs professionnels de football.
Des sociétés sportives en faillite
Où est passé le projet relatif à la mise à la disposition des clubs professionnels des partenaires économiques pour des investissements durables ? Pour contourner la loi interdisant la distribution des subventions aux clubs professionnels, nos décideurs ont trouvé une autre astuce, celle du contournement du versement de cet argent au club sportif amateur (CSA) qui s'empresse ensuite de l'injecter dans le compte de la société sportive par actions (SSPA). Que dire alors lorsque des walis donnent de l'argent à des clubs et que d'autres ne le font pas ? Le MCA a bénéficié de l'apport de la Sonatrach qui reste, qu'on le veuille ou non, une « propriété » de tous les Algériens sans exception. Comment interpréter le fait qu'un club donne à un joueur une mensualité dépassant les 200 millions de centimes au moment où les autres équipes se livrent à de la mendicité pour démarrer la saison ? Certaines entreprises exigent des bilans, mais tout le monde sait pourquoi la Sonatrach, qui a rappelé Ghrib Omar, certainement sur des directives « d'en haut » tout en bénéficiant d'un faramineux apport financier, ne le fait pas. Ce manque de considération, ou plutôt cette politique de deux poids et deux mesures, est l'une des causes du « hirak » footballistique. C'est tout de même l'argent des deniers publics et la répartition devait se faire en fonction de certains critères de priorité et de hiérarchie. Ce procédé a fini par susciter la polémique face à cette injustice. En tout cas, l'heure des changements a sonné comme l'atteste la révolte des supporters. « Quand la médiocrité règne, l'incompétence est une règle, la tromperie une culture », dit un proverbe. Aujourd'hui, le public algérien connu par son attachement a été trompé. Ce qui explique cette montée au créneau des milliers de fans de plusieurs clubs algériens. Ce qui va certainement influer négativement sur le développement du football national et la déperdition d'une autre génération de jeunes footballeurs.
Les présidents et le jeu des chaises musicales
En outre, et pour compléter ce sinistre constat, un nouveau phénomène a fait son apparition dans le paysage du football algérien. C'est le « transfert » des présidents de club, une pratique ayant commencé il y a quelques années mais qui n'a guère donné les résultats escomptés. Ce jeu de chaises musicales risque de se propager sans tenir compte de l'effet du rejet qui existe dans le football. Cela confirme la confusion et la méconnaissance des règlements régissant les sociétés sportives. Chez nous, on persiste dans le bricolage sans savoir que la gestion d'une société sportive, tel un club de football, a ses propres spécificités avec un projet et des compétences requises pour la mise ne place des mécanismes nécessaires permettant aux clubs d'exister financièrement et sportivement. Or, ce n'est pas ce qui intéresse certains « meneurs » qui manipulent et exigent des changements que pour leurs intérêts personnels et sans se soucier des conséquences que peut engendrer ce genre de transactions. Plusieurs aventures ont été vouées à l'échec. Là, les exemples ne manquent pas. L'expérience a mal tourné à l'USMBA et l'USMA avec Abdelhakim Serrar, ancien président de l'ESS. Lahlou (NAHD) n'a pas réussi à mettre de l'ordre à l'USMB et s'est vu contraint de mettre la clé sous le paillasson pour ne citer que ces deux cas. Ce ne sont pas ces « transferts » de présidents de club qui vont permettre à ces derniers de s'illustrer sur le plan national ou international. On doit également savoir que Abdelbasset Zaïm, l'ex-président de l'USM Annaba, s'est dit intéressé pour investir à l'USMA et est également annoncé comme le sauveur du NAHD après le départ de Ould Zmirli. Toutes ces tracasseries ont permis au mouvement populaire de se «révolter» contre une gestion de plus en plus contestée. Ni politique de développement, ni projet sportif, ni fair-play financier pour éviter les crises ne figurent dans l'agenda de nos dirigeants. Notre sport-roi est victime d'une mentalité malsaine intentionnellement inculquée pour préserver certains intérêts. On ne le répètera jamais assez, le football algérien est gangrené par la corruption, une réalité que personne ne peut nier.
Le rôle prépondérant de la justice
L'intervention de la justice est plus que nécessaire, pour ne pas dire obligatoire, pour mettre fin à cette confusion dans la gestion, les dépassements et la dilapidation des deniers de l'Etat. La guerre des clans et les luttes pour le pouvoir ont fini par « tuer » le football algérien par certains dirigeants encouragés par la tolérance politique. Résultat : un football à la dérive avec l'absence de la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs (DNCG), instance qui va de pair avec l'instauration du professionnalisme et qui est censée veiller à une réelle organisation administrative et financière des clubs. Des dettes à la pelle. Non-respect des règles élémentaires de la mise en place du professionnalisme et des cahiers des charges. Des incohérences et des entorses à la loi. Des stades devenus des lieux de terreur et de violence. Des dirigeants se proclamant au-dessus des lois par leurs déclarations incendiaires et insultantes. Polémiques entre la LFP et les clubs. Anarchie dans la gestion des clubs professionnels gérés avec un esprit d'amateurisme. De pseudo-recruteurs ou agents de joueurs ignorant totalement les règles élémentaires de la politique sportive des clubs ou leurs projets et ce, pour assurer des commissions. Des joueurs superbement rémunérés sans aucun critère de performance. Le tout bien pimenté par des déclarations tendancieuses pour tromper l'opinion publique et jouer avec la sensibilité des supporters. A présent, seul une décision politique pourrait sauver le football algérien de ce gouffre et protéger les jeunes footballeurs et supporters en inculquant les véritables valeurs pour une nouvelle Algérie où nul ne sera au-dessus de la loi, car le football est devenu un «enjeu» économique et politique important. « Le football est un producteur de richesses et véhicule l'image des entreprises et aussi celle des nations. Le football peut être le ciment d'une nation », dixit Saïd Haddouche. Pour cela, il faut inévitablement des compétences et des critères de base.


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