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Affaire Saïd, Toufik, Tartag et Hanoune: Poursuite d'un procès inédit
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 25 - 09 - 2019

«L'affaire est un peu compliquée, les questions sont très longues,» a déclaré lundi, Maître Farouk Ksentini, l'un des avocats des quatre accusés pour «atteinte à l'autorité de l'armée et complot contre l'autorité de l'Etat.»
L'affaire est non seulement compliquée, complexe mais aussi inédite de par les zones d'ombres qui la caractérisent. Elle est ainsi parce que les inculpés étaient de hauts responsables de l'Etat. Ils étaient l'Etat même pour avoir détenu des pouvoirs absolus dans un pays où les institutions se confondent dangereusement avec le pouvoir civil et militaire. Compliquée et complexe, l'affaire de Saïd Bouteflika, du général à la retraite Mohamed Médiène dit Toufik, du général Bachir Tartag et de Louisa Hanoune est la trame, par excellence, de la confrontation des pouvoirs civils et militaires et d'intérêts occultes que seuls ceux qui ont bâti le système politique et détiennent les moyens de sa préservation contre les tentatives les plus minutieuses de sa mise à mort, peuvent cerner. Ce sont notamment Saïd frère et conseiller du président déchu, les deux anciens patrons du DRS ainsi que le chef d'état-major, vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah qui savent eux seuls, de quoi il s'agit exactement. Pour des observateurs les plus avertis, le rappel de l'animosité qui opposait les trois anciens responsables à Gaïd Salah est mis en avant pour expliquer le dérapage qui a poussé à leur incarcération pour des chefs d'inculpation d'une gravité absolue. Pour rappel, les informations qui ont suivi leur comparution devant le Tribunal militaire de Blida faisaient état d'une réunion secrète entre eux, Louisa Hanoune comprise, et des agents français de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure). Cette dernière a démenti la présence de ses éléments.
Le complot contre l'autorité de l'Etat dont ils sont accusés est, quand même, émaillé d'intelligence avec l'étranger, précisément avec la France. Rompus au jeu de l'ombre en tant que spécialistes du renseignement et des arcanes de tous les pouvoirs, les ex patrons du DRS se seraient ainsi comportés comme des novices.
De «rab edzaïr» au barbouse de bas étage
Si le complot se confond étroitement avec le secret, dans cette affaire, les deux généraux auraient été des barbouses de bas étage pour s'être réunis avec des agents français sans prendre la moindre précaution pour éviter d'être épiés. Une telle situation ne cadre pas avec la personnalité de Toufik, ce «rab edzaïr» qui a enrôlé dans les services de renseignement qu'il commandait avec une main de fer, la moitié des Algériens, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes. Par son embrigadement du pays pendant près de 25 longues années, il a laissé tout le monde douter de tout le monde mais aussi de sa personne en raison dit-on, «de sa proximité avec des puissances étrangères». Il est connu que ses éléments ont noyauté les activités les plus anodines de l'ensemble des secteurs, sans distinction aucune. Elles le demeurent à ce jour. La première idée qui vient à l'esprit des observateurs est que Toufik et ses acolytes ont sous-estimé la personne de Gaïd Salah au point de ne jamais penser qu'il réagirait aussi violement. Ils se retrouvent, aujourd'hui, à faire face à une véritable machine de vengeance et de représailles.
Ils l'ont compris depuis mars dernier où l'on a avancé qu'ils ont pensé à le déchoir de son poste des hauts des Tagarins et de patron des casernes. La justice a la lourde tâche d'apporter les preuves concrètes qui permettent le déroulement et l'aboutissement de leur procès comme l'exige la loi et le droit. Jusqu'à hier, la comparution des accusés n'a ressemblé à aucune autre de par son caractère inédit. M. Ksentini a fait savoir que le général Tartag a refusé lundi, premier jour du procès, de comparaitre devant le Tribunal militaire de Blida. Il ne dit pas si l'accusé a été sorti ou pas de sa cellule de la prison militaire pour être ramené au tribunal. Il a seulement expliqué que le juge a décidé, dans ce cas d'appliquer la loi en considérant Tartag comme présent dans la salle d'audience. Autre fait inédit, le refus de Saïd Bouteflika de répondre aux questions du juge parce qu'a expliqué Ksentini «il a dit que des documents ont été remis à la justice mais la défense n'a pas eu le droit de les consulter.» Saïd a demandé alors de quitter l'audience, ce qui lui a été accepté mais «il sera jugé de la même manière que Tartag.» La défense a demandé à ce que le procès soit reporté parce qu'a dit Ksentini «Toufik et Hanoune sont malades, mais le report a été refusé.» L'avocat a fait savoir que «le tribunal a désigné trois médecins militaires qui ont examiné les deux accusés et ont établi un rapport dans lequel ils disaient qu'il n'y avait aucune raison qui justifierait le report.»
«Le Tribunal militaire est incompétent»
L'inédit est que ce sont les militaires qui gèrent le procès de bout en bout, même quand il s'agit de préciser si les accusés sont malades ou pas. «Toufik ne peut pas se mettre debout, il est un peu fatigué,» a déclaré M. Ksentini. Il fera savoir aussi que le général Liamine Zeroual ne sera pas appelé à la barre en tant que témoin comme voulu par Toufik «parce que le tribunal a jugé que son témoignage n'apportera rien de nouveau», a-t-il précisé. Pourtant, l'ancien président de la République a été le premier à déclarer publiquement qu'il s'était réuni avec l'ex DRS qui lui a demandé de présider une instance de transition. Mais dans cet épisode précis, l'on dit que Zeroual avait refusé parce qu'«il s'était rendu compte que Saïd Bouteflika était partie prenante dans le projet de Toufik». Ce n'est donc pas ce que voulait l'homme au cigare qui le dérangeait mais uniquement parce que ce dernier s'était entendu avec Saïd pour le faire. Il est avancé depuis quelques jours que Toufik a aussi demandé que le président Bouteflika soit ramené devant les juges parce que dit-on, «il considère qu'il est le premier responsable de tout ce qui a été fait.» L'ex DRS n'est pas le seul à le faire, de nombreux politiques, d'anciens hauts fonctionnaires de l'Etat et intellectuels veulent qu'il soit entendu. «Ils veulent tous que Bouteflika soit interrogé par les juges parce qu'ils pensent que c'est le seul moyen de le dépourvoir de la couverture de président qu'il a quand même gardée parce qu'il est considéré comme démissionnaire,» nous renseignent des responsables. C'est une hargne sans limite qui s'est prise de certains milieux à cet effet. «S'ils arrivent à imposer une telle réclamation, ils seront certainement étonnés de la réaction de Bouteflika, ce qui est sûr, c'est qu'il n'enfoncera jamais son frère,» nous disent des sources qui lui sont proches. Dans sa rencontre avec la presse, Maître Ksentini a paru lundi dernier, certes serein, disponible à répondre à toutes les questions, mais contrarié. C'est probablement pour n'avoir pas en main tous les éléments nécessaires (documents cités par Saïd Bouteflika, entre autres) pour défendre ses clients. «6 ou 7 témoins ont été entendus dans cette affaire, entre autres Tayeb Belaïz, Mohamed Rougab (ex secrétaire particulier du président ndlr), Boughazi,» a noté M. Ksentini. Avant toute chose, il a affirmé que «la défense a déclaré le tribunal militaire incompétent parce que tous les accusés sont des civils.» Il considère que la question n'a pas été tranchée. «Les choses sont restées en l'état, elles n'ont pas été jugées, ça n'a même pas commencé.» Il indiquera que le procès durera jusqu'à aujourd'hui (mercredi) «parce qu'on a pris trop de retard.» Il pense que le verdict sera pour demain, jeudi.


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