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Gouvernement-Entreprises privées: Plaidoyer pour des mesures d'accompagnement
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 03 - 2020

Mobilisés pour, disent-ils, «participer fortement à l'élan de solidarité contre la propagation du Covid-19», les gestionnaires économiques privés en appellent au président de la République et au Premier ministre pour «prendre des mesures fiscales, parafiscales et financières, afin d'éviter la faillite de nos entreprises».
«En deux jours, on a distribué dans l'entreprise 400 masques de protection, parce que leur utilisation ne dure pas longtemps, et on continue pour le bien de tous», nous disait hier une chef d'entreprise privée. «La priorité est pour la campagne sanitaire déclenchée pour prévenir contre le Covid-19, les membres de la CGEA sont en train de mener de nombreuses actions pour aider le gouvernement dans ce sens, beaucoup ont mis à la disposition du ministère de la Santé d'importants moyens de protection, certains ont ouvert leurs hôtels pour le confinement (à Mostaganem et à Oran), leurs cliniques pour la prise en charge des malades (Boumerdès)», nous dit le secrétaire général de la CGEA (Confédération générale des entrepreneurs algériens). Mahfoud Megalati nous informe que «d'autres de nos membres se proposent d'importer à leurs frais des moyens de protection, mais ils attendent toujours les autorisations du ministère de la Santé.
Ils souhaiteraient que le gouvernement prenne au moins en charge les frais de dédouanement et leur facilite la sortie des marchandises». Il fait savoir qu'«il y a un grand élan de solidarité qui se met en place, mais il faut que les autorités publiques nous permettent de coordonner toutes les actions dans ce sens». C'est ce que pensent des membres du FCE (Forum des chefs d'entreprises) qui affirment qu'«on participe grandement à cet élan extraordinaire de solidarité. Les gens veulent aider en matériel médical, en logistique, mais on n'a personne en face». Nos interlocuteurs reconnaissent qu'«à l'intérieur du pays, ça marche très bien, les autorités locales répondent toujours présents, mais au niveau central, on a des difficultés à coordonner toutes nos actions de solidarité». Tous déplorent «l'absence d'un comité de coordination, de gestion des aides qui sont importantes» et rassurent quelque peu en soulignant que «nos délégués interviennent chacun dans son quartier ».
Les chefs d'entreprises veulent de l'aide
Ceci étant dit, au plan économique les inquiétudes des hommes d'affaires et chefs d'entreprises privées sont très fortes et leurs appels pressants. «On est tous d'accord pour l'application des mesures de confinement aux fins de prévenir la propagation du coronavirus, on place la santé du citoyen et notre propre santé et celle de nos proches avant toute chose, mais si en parallèle nos entreprises font faillite, ce sont de nombreuses familles qui vont aller au chômage, leurs conditions de vie vont très vite se détériorer, le pays va aller à la dérive. L'Etat doit nous aider à payer les charges fixes et variables ; on ne peut le faire avec nos moyens qui rétrécissent de jour en jour ; on prend exemple sur nos voisins. Il faudrait que les banques accompagnent les entreprises», soutient la chef d'entreprise privée. Elle affirme ainsi que «les mesures de confinement décidées par le président de la République pèsent lourdement sur les équilibres financiers et la trésorerie de nos entreprises, on ne sait pas comment compenser le manque à gagner qui sera très lourd si on ne travaille pas durant quatorze longs jours». Demande exprimée par nombre de ses confrères du secteur privé, «il faut que le président de la République décide de mesures d'accompagnement au profit des entreprises privées en difficultés, qu'il prenne des décisions pour nous alléger les charges financières, les cotisations auprès de la CNAS, le paiement des impôts, les salaires des personnels qu'on doit libérer pour éviter toute éventuelle contamination(...)». Pour tous nos interlocuteurs, «qui dit arrêt du travail, dit diminution de la production et manque à gagner. Comment va-t-on continuer à payer les employés sans l'aide de l'Etat ?».
Le secrétaire général de la CGEA n'en pense pas moins. Des mesures d'accompagnement des entreprises privées par l'Etat «c'est tout à fait ça !», nous dit-il. Mahfoud Megalati avoue que «c'est un peu délicat d'en parler ou de poser cette question au gouvernement en ces temps difficiles de pandémie du Covid-19, la chose sanitaire passe avant». Mais, explique-t-il, «si le président de la République décide d'un confinement général, il faut qu'on en discute avec le gouvernement». D'ailleurs, il affirme que «les toutes dernières mesures décidées par le président posent de véritables problèmes aux entreprises privées».
«On doit négocier avec le gouvernement»
Le SG de la confédération nous fait savoir que «nous avons fait une étude sur l'état de l'entreprise privée pour la remettre au gouvernement, mais nous avons décidé d'inclure ce volet des conséquences de la baisse du prix du baril de pétrole à 25 dollars et aussi celles des mesures de prévention sanitaire». L'étude en question sera prête, nous assure-t-il, «d'ici une semaine ou deux tout au plus». Il pense tout autant que beaucoup de ses confrères qu'«on doit négocier le manque à gagner avec l'Etat pour que l'entreprise privée ne disparaisse pas, sinon c'est la faillite !». Megalati estime qu'«on n'invente rien dans ce sens, de nombreux pays aident leurs privés financièrement. Nos voisins le font sans complexe». Il évoque le BTP où «on ne peut arrêter les chantiers des commandes publiques. On a un chef d'entreprise à Guelma qui construit un hôpital, il est obligé de renforcer ses équipes pour aller vite». La responsable d'une boite de communication, membre de la CGEA, nous indique : «j'ai beaucoup diminué du nombre des personnels, je n'ai gardé que le service technique, je peux payer tout le monde pour mars, mais si le confinement va aller à avril, j'aurais des difficultés financières(...)». Elle affirme que «l'ANEP nous a prévenus qu'hier (dimanche) c'était le dernier jour de remise de la pub, je me demande pourquoi elle ferme et comment on va faire sans publicité !?!»
Dans une lettre qu'il a adressée le 17 mars dernier au Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, le président du FCE affirme qu'«il m'appartient, dans ce contexte caractérisé par une crise économique aigue aggravée par une crise sanitaire sans précédent, de vous exprimer les préoccupations des membres de notre association mais aussi de leur engagement de solidarité avec leurs concitoyens et d'adhésion aux mesures prises des pouvoirs publics pour faire face aux problèmes et difficultés induites». Si, écrit Sami Agli «au Forum, nous sommes conscients de l'importance de la cohésion sociale et de la mobilisation de tous (acteurs politiques, société civile et acteurs économiques) autour des autorités publiques pour faire face à cette situation de crise», il fait savoir à Djerrad que «déjà des pans entiers de notre économie sont touchés suite à l'arrêt total de leurs activités. C'est le cas notamment du système de formation et d'enseignement, des hôtels, des agences de voyages, des organisateurs d'évènements de loisirs ou commerciaux, des transports aériens et maritimes et des services qui leur sont rattachés ainsi que certaines filières industrielles».
Faillite des entreprises et licenciement des travailleurs ?
Conséquence immédiate de cet état de fait, «la mise en situation de chômage de plusieurs milliers de personnes (qui) nous préoccupe bien entendu». Il le prévient que «nous voulons vous alerter sur l'imminence de l'arrêt d'activités de plusieurs autres entreprises». Le patron des patrons souligne dans sa lettre qu'«il est aujourd'hui d'un intérêt national de maintenir en activité nos entreprises, et ce conformément aux dispositifs qui seront mis en place par le gouvernement».
Dans cet ordre d'idées, note Agli «le forum des chefs d'entreprises suggère des mesures préventives afin de juguler, ou à tout le moins en atténuer la nuisance, toute menace qui empêcherait la continuité de l'activité des entreprises et dont les conséquences seraient la mise en chômage massive des travailleurs, la rupture d'approvisionnement des marchés nationaux et la réalisation d'infrastructures ou équipements indispensables». Il propose à Djerrad de «reporter le paiement des échéances fiscales et sociales (CNAS, CNR, CASNOS, CACOBAT....), rééchelonner les échéances des dettes bancaires pour les entreprises en situation de difficulté de trésorerie, accélérer les procédures d'accès au crédit d'exploitation au profit des entreprises au cas par cas avec un taux d'intérêt «0» pour les entreprises affectées par l'épidémie Covid-19, reconduire la durée de validité d'utilisation des crédits déjà autorisés, sécuriser l'approvisionnement des entreprises et des marchés sur l'ensemble du territoire national, surseoir à l'application des pénalités de retard au profit des entreprises activant dans le cadre des marchés publics, mettre gracieusement à la disposition des entreprises le haut débit Internet pour encourager le travail à distance et réduire les déplacements des personnes, une tacite-reconduction de toutes les autorisations, homologation, agrément, concession, permis, licence qui viendraient à échéance avant son exploitation, instruire les collectivités locales à l'effet de faciliter les démarches administratives au profit des entreprises».
Et ajoute-il, «pour assurer le suivi de ces mesures et leur actualisation en fonction de l'évolution de la situation, nous proposons la mise en place d'une structure ad hoc de veille, d'évaluation et de proposition qui serait placée sous votre autorité».
Le patron du FCE suggère au Premier ministre que «cette dernière sera composée de représentants des différents acteurs institutionnels, des entreprises et des organismes dont vous jugerez l'implication nécessaire».


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