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Par-delà l'image
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 10 - 2020

Regardons par-delà l'image, ou plutôt la séquence d'images qu'offre la vidéo de la désormais célèbre école d'Oran. Ne nous laissons pas berner. La vidéo qui a fait le buzz sur la toile, montrant une simple maîtresse d'école faisant face à un grand commis de l'Etat et le poussant à lui tourner le dos, dit plus long et plus profond que ce que le sensible nous a permis de voir. Faisons appel à l'intelligible et discernons le non dit, le non vu, le non perçu. Au temps de l'instantanéité de l'information et de la presse alternative qui échappe à la censure, les miracles peuvent se produire; les pots de terre peuvent casser les pots de fer et, par une simple vidéo, une simple image ou un simple tweet, les David peuvent terrasser les Goliath.
Les Goliath étant l'Etat et tous ses démembrements. Nous avons vu le wali tourner le dos à l'institutrice et nous avons vite conclu qu'il lui a manqué de respect et qu'il l'a humiliée, et à travers elle tout le corps auquel elle appartient. Cette interprétation superficielle de la vidéo a pour effet d'accentuer, peut-être injustement, la responsabilité personnelle du commis et d'absoudre, tout aussi injustement, l'Etat qu'il représente et au nom duquel il agit. En réalité, et au-delà de ce qui nous a frappé à première vue, c'est la modeste maîtresse d'école qui a coincé le puissant chef de l'exécutif.
Durant un bon moment, celui-ci est resté coi devant tant de vérités assenées sur le manque horrible de moyens et de personnel. Il cherchait une issue, il n'en trouvait pas. Et la preuve irréfutable, le coup de grâce lui fut donné quand, par une main de maîtresse, la dame enleva le voile rouge qui couvrait pour la circonstance une table miteuse sous laquelle couvaient tellement de mensonges. Acculé, le commis de l'Etat ne pouvait plus nier, le jour d'une entrée solennelle, la vérité sur l'état de délabrement avancé d'une école d'une grande ville algérienne. Devant cette mise à nu, il ne pouvait que fuir.
L'occasion lui fut donnée dès le prononcé du mot France: l'alibi étant sorti de la bouche de la maîtresse, le commis simula l'énervement et s'en alla derechef. Et, bien sûr, en partant à la hâte, en fuyant, il tourna le dos à son interlocutrice, risquant de subir les balles que l'on tire généralement dans le dos des fuyards. Au fond, la dame n'a pas crié sa rage contre la personne du wali, mais contre sa fonction et ce qu'il représente. Beaucoup d'autres walis sont passés par là, et par ailleurs, avant lui. Certains ont sévi, se sont servi et ont laissé les écoles à l'abandon, au moment où l'Etat était riche et pouvait fournir toutes les institutions du pays du meilleur matériel. La désormais icône des écoles a crié, en son nom propre et au nom de tous ses collègues, des élèves et de leurs parents, sa rage et leurs rages, contre un Etat riche que la rapine a ruiné et a rendu incapable de répondre à certaines urgences. Grâce au web, son cri de rage a fait écho et a réuni autour de lui l'adhésion de tous ceux qui ont vu ou entendu. L'Etat a failli; tel est le vrai message que la maladresse du wali d'Oran a involontairement diffusé virulemment et qui a fait frémir, puis réagir, jusqu'au haut sommet de la pyramide. Taisez-vous, aurait crié le protocole à la face de la rebelle. Taisez-vous et taisez cette vérité que nul ne devrait entendre, ce malheur que nul ne devrait voir. Laissez le voile sur cette table de misère. Laissez-nous en paix. Non ! Le courage d'affronter Goliath, la modeste maîtresse d'école l'a puisé quelque part. Certainement du mouvement salvateur global, de ce vent de liberté qui a soufflé depuis un certain jour du 22 février et qui a touché tellement de cœurs devenus vaillants. Et comme la bonne graine prend quand elle est jetée en bonne terre, le courage de cette grande dame prendra et se multipliera de sorte que, espérons-le, aucun responsable ne pourra désormais tourner le dos aisément à la vérité qui lui est dite en face.


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