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Point de vue : Ghaza la martyre et le réveil de l'humanité
Publié dans El Watan le 30 - 08 - 2014

Ils ont opéré avec une «précision mathématique», disent leurs experts. Ils ont tout détruit et tué sans distinction : femmes, hommes, vieillards et même des enfants qui tentaient de se réfugier dans des mosquées, des hôpitaux ou des écoles, fussent-elles sous l'égide de l'ONU. Adeptes de la stratégie des Huns, des vandales ou des partisans de la solution finale, rien ne doit survivre à leur passage. Le résultat est tout simplement hallucinant. Plus de victimes que lors de la tuerie de Sabra et Chatila, une majorité de civils, et particulièrement de jeunes enfants, parfois surpris en plein sommeil, dans les bras de leur mère ou tétant un biberon.
Le comportement de ce pays, dont on sait depuis De Gaulle qu'il est fier et conquérant, est encouragé dans son arrogance et ses sales besognes par des alliés solides, quand il ne s'agit pas des maîtres du monde. Garants de leur impunité devant les instances internationales, ils couvrent de leur silence les cris des enfants qu'on assassine et se rendent complices de ce crime contre l'Humanité qui reste impuni. Ils sont suivis par nos amis les Humanistes, nos colonisateurs et civilisateurs qui crient la bouche cousue.
Nos riches enturbannés ne sont pas en reste, ils sont handicapés, ils ne peuvent pas marcher car leur pantalon est baissé, ils ne peuvent lever la main car elles sont croisées derrière leur dos, ils ont perdu leur raison si tant est qu'ils aient un cerveau. Castrés par leur protecteur, leur voix est inaudible. Les intellectuels de service n'ont pas été très bavards, à l'exception de BHL pour qui la mort des enfants palestiniens est imputable au Hamas qui les a obligés à creuser des tunnels.
Cependant, les «intellectuels» doivent redoubler de vigilance et d'à propos, car l'armée israélienne s'est surpassée en barbarie et doivent savoir qu'au moindre dérapage ils seront mis au pilori, comme l'abbé Pierre, Charles Enderlin, Jean Genet (qui a osé interviewer Yasser Arafat) et bien d'autres. Tarik Ramadan l'affirme : il a été approché par beaucoup de personnes qui lui ont fait comprendre qu'il verrait s'ouvrir devant lui tous les médias s'il consentait à ne pas parler des sujets qui fâchent.
Finkielkraut, qui était à Tel-Aviv le 9 juillet pour parler de la paix (sic), a reçu sa feuille de route. Il recommence à nous ressasser ses éléments de langage habituels. Pour résumer : tout ce qui arrive s'explique par la haine des Arabes envers les Juifs. Ce philosophe (re-sic) sait que les Juifs ont été mieux traités dans les pays musulmans qu'ailleurs — si l'on excepte la période déclinante de l'empire ottoman —, les Séfarades peuvent en témoigner. Il ne nous apprend rien sur la violence des banlieues parisiennes, dont les origines se trouvent ailleurs, sinon comment expliquer les actes de vandalisme au cours des fêtes de fin d'année avec les voitures brisées et les magasins saccagés.
Leurs motifs ne sont pas religieux, cherchez ailleurs monsieur Finkielkraut. Vous avez induit en erreur Jean Daniel qui a répété la même chose que vous. Pauvre Jean Daniel, lui jadis si mesuré, le voilà qui «zigzague» (expression empruntée au directeur de l'Express). François Hollande, par mauvaise conscience, soumission ou intérêt, s'arrime à la station d'Israël. Monsieur Hollande, comment osez-vous vous abstenir aux Nations unies lors d'un vote de résolution demandant une enquête sur ces crimes ? Comment pouvez-vous soutenir sans réserve Israël alors que des enfants sont assassinés tous les jours ?
Enrico Macias affiche nettement son soutien à Israël et son armée. Qu'il nous soit permis de rappeler à cet honorable ambassadeur de la paix qu'il a participé à une manifestation aux Champs-Elysées pour la défense des enfants israéliens. Louable initiative certes, mais qui l'aurait été d'autant plus s'il avait été solidaire et soutenu une autre manifestation qui se tenait presque au même moment pour dénoncer la mort d'un jeune Palestinien, une des rares à avoir suscité de l'émotion puisqu'il avait été tué en direct dans les bras de son père. On comprend mieux que les Constantinois ne souhaitent pas votre présence dans leur si belle cité. De grâce, monsieur Macias, un peu de dignité. Rendez votre tablier d'ambassadeur de la paix et remettez-le à Patrick Bruel qui, tout en manifestant son affection pour Israël, s'est prononcé contre cette guerre, pour la paix et pour un Etat palestinien.
Et vous, Sainteté, on ne vous a pas entendu sur Ghaza, alors que sur l'Irak — et on ne vous donne pas tort — votre voix sonne bien plus fort. Gardez-vous d'être rattrapé par l'histoire comme le fut votre institution et Pie XII à qui l'on a reproché de n'avoir rien fait au cours de la Deuxième Guerre mondiale, voire pour certains, d'avoir même été complices. Monseigneur, des enfants meurent tous les jours à Ghaza. Des enfants Monseigneur ! Faites quelque chose ! Vite. Faites quelque chose. Maintenant. Car demain il sera trop tard. Cette guerre a déjà donné son verdict.
Les opinions publiques, dont celles émanant de pays où le pouvoir était aux mains des Vichyssois, des collaborateurs des nazis ou des fascistes de Mussolini, ont crié haut et un peu fort pour changer, pour condamner Israël et son armée. Il faut saluer l'attitude des pays latino-américains qui ont dans l'ensemble condamné le bellicisme et la barbarie d'Israël. Il est vrai qu'eux n'ont aucun complexe de culpabilité envers les victimes de la Shoah. Les gens ne sont plus dupes. Ils savent d'où vient le vent de la justice et de la vérité. Ils savent qui est l'agresseur et qui sont les opprimés. Ceci témoigne d'un réveil des consciences dans le monde. L'humanité entière est à l'écoute des souffrances des Palestiniens. Le recul du soutien à Israël est net dans les médias lourds et la presse écrite, même s'il faut regretter que certains organes habituellement favorables aux idées progressistes, comme le Nouvel Observateur, n'aient pas soutenu les valeurs qu'ils ont longtemps défendues.
Une fois que les plumitifs auront terminé leur mission perpétuelle de réhabilitation et de lifting de l'image de l'Etat sioniste, qu'allez-vous faire Monsieur Netanyahu pour attirer la compassion que beaucoup de gens vous accordaient aveuglément auparavant ? Vous ne pouvez plus dire que vous êtes sérieusement menacés. Vous êtes la 4e armée du monde désormais, tandis que la 1re est à vos bottes. Vous êtes les seuls dans la région à posséder l'arme atomique, tout en interdisant aux autres d'en disposer. Vous n'êtes plus le petit David, vous êtes Goliath désormais. Votre drapeau englobe la bannière étoilée.
La Shoah ne suffit plus pour attirer sans réserve la compassion du monde. Le monde ne doit certes jamais oublier l'horreur subie par les Juifs. Tout comme il ne doit pas oublier ce qu'ont subi d'autres martyrs de l'humanité, comme les Tsiganes qui ont subi les mêmes atrocités à l'intérieur des camps nazis. Et il n'oubliera pas les victimes d'autres génocides plus récents, comme au Rwanda hier et à Ghaza aujourd'hui. Monsieur Netanyahu, vous êtes passé du stade d'agressé à celui d'agresseur. Le monde a le devoir de demander des comptes à Israël et ses complices pour tous leurs crimes.
D'exiger que vous cessiez d'écraser impunément le peuple palestinien, dont le martyre dure depuis plus de 60 ans. De vous empêcher de poursuivre votre hallucinante politique de peuplement. De vous sommer de partager les eaux du Jourdain avec vos voisins et de cesser de lorgner et d'exploiter à votre seul profit les richesses minières et énergétiques de la région. De vous demander de cesser avec votre arrogance et votre prétendu rôle messianique. Toutes les religions ont cette mission.
Alors que l'on pensait «l'humanité débarrassée de ses démons» depuis la Seconde Guerre mondiale, nous sommes devant les mêmes maux qui remettent l'existence de l'humanité en danger. Les avancées, que l'humanité a mis des siècles à acquérir, sont en péril. Tout comme le sont les vertus et les valeurs héritées de nos sages, de nos philosophes, de la meilleure exégèse de nos religions, de nos intellectuels, des Années Lumières, de nos révoltes, de nos révolutions, des expériences, des affreuses batailles. Nous sommes menacés par nos querelles mesquines, par notre narcissisme, par nos intérêts économiques égoïstes. L'ambition de dominer exacerbe rivalités et chauvinismes et rend le danger d'un choc des civilisations réel et probable.
La guerre de Ghaza nous montre que l'homme retrouve ses instincts guerriers et barbares. Heureusement, elle a quelque peu réveillé les consciences et nous permet de toucher du doigt ce qui nous menace. Mais il ne faut pas se contenter de ce constat. Cela doit nous inciter à combattre par tous les moyens pacifiques. A dénoncer les médias complices et les pourfendeurs d'intellectuels intègres, exclus des plateaux de télévision sous le prétexte fallacieux qu'ils sont antisémites. Il faut boycotter tous les produits israéliens et ceux qui les protègent. Les enturbannés doivent déployer leur aide et délocaliser certains stades européens dans les pays qui ont soutenu Ghaza, en Amérique du Sud par exemple, ou en Afrique.
Et, pourquoi pas, construire un grand stade à Ghaza et financer les matchs internationaux qui s'y dérouleront. A nous de nous rassembler pour créer un Ensemble. Un Ensemble solidaire, résolu à défendre notre planète et ses opprimés. En excluant les belliqueux, les va-t-en-guerre, en nous indignant, en combattant les chevaliers de l'Apocalypse. Ce réveil des opinions est une chance. Saisissons-la pour former une coalition décidée à ne pas se soumettre aux diktats, d'où qu'ils viennent. La conscience mondiale est telle qu'on peut espérer faire reculer puis battre toute puissance hégémonique, voulant avoir la mainmise sur les richesses mondiales en piétinant ce que l'humanité a mis des siècles à imposer.
Si nous y arrivons, nous barrerons le chemin à toutes les dictatures.
Si nous y arrivons, nous gagnerons la bataille de la Paix.
Si nous y arrivons, le martyre de Ghaza aura au moins servi à dissiper la peur qui nous habite.
Et nous y arriverons. Car «la lutte que nous menons a la certitude de la victoire puisqu'elle a l'obstination des printemps».


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