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Pandémie: La «deuxième vague», la prise en charge et des questionnements
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 11 - 2020

Le président de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) a affirmé hier que «pour parler de deuxième vague, il faut que le virus fasse des mutations génétiques et change ses caractéristiques afin que le système immunitaire du patient infecté puisse l'enregistrer comme nouveau ».
Tout en précisant qu'il se réfère à des paramètres scientifiques, le Professeur Kamel Senhadji a expliqué sur les ondes de la radio nationale chaîne 1, que « malgré la hausse des cas contaminés, on n'est pas dans la 2ème vague, pour qu'on y soit, il faut que le virus se développe et mute (...) ». Il avoue que « certes, le virus a muté mais pas au point d'avoir changé de caractéristiques et faire les mutations génétiques ». Il fait remarquer que ces derniers temps, les mutations sont plutôt légères, le virus réinfecte plus mais tue moins, il s'est adapté d'une manière intelligente pour que lui-même puisse vivre ».
Il mettra plusieurs fois en avant le caractère scientifique de son analyse pour insister sur le fait que « je ne suis pas d'accord pour qu'on appelle cette recrudescence une 2ème vague ». Il lancera encore « d'une manière scientifique, fondamentalement, il est vrai que le nombre de cas contaminés a augmenté, mais ce sont des clusters seulement (...) ». Le président de l'ANSS ne partage donc pas l'avis du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière qui lui a déclaré jeudi dernier que « nous sommes dans la 2ème vague qu'on dit plus virulente (...) ». Qui a tort, qui a raison, du Prof. Kamel Senhadji ou du Prof. Abderahmane Benbouzid en ce qui est d'une 2ème vague du Covid-19 ou pas, la question serait mal posée alors que la pandémie augmente de jour en jour de férocité. « L'avenir pourrait être dangereux, on est inquiet (...) », a souligné jeudi le ministre de la Santé. « On va arriver à 700 cas de contamination par jour », a estimé hier le président de l'ANSS. Ce dernier a relevé toutefois que «le plan d'urgence adopté par le gouvernement pour faire face à la pandémie du coronavirus est méthodique et positif (...)».
Vérité, contre-vérité ?
Senhadji a noté comme tous les responsables que « la récente recrudescence des cas de Covid-19 après la stabilisation observée au mois de septembre est due au relâchement de nombreux citoyens qui ne respectent pas les mesures barrières ». S'il en est ainsi, c'est que «les autorités algériennes n'ont pas réprimé les contrevenants comme il se doit, il faut qu'elles soient plus sévères », a-t-il dit. Senhadji a cependant estimé qu' «une amende de 3.000 DA au lieu de 10.000 DA comme c'est le cas pour non-port de bavette a plus d'impact psychologique».
Des chefs de service de l'hôpital de Blida, Beni Messous et autre hôpitaux à travers le pays, ont affirmé ces derniers temps que « les services de réanimation du pays sont saturés », « la situation est catastrophique aux services d'urgence »... Ils appellent à « la réorganisation de la gestion actuelle de la pandémie, par la mise en place d'un centre où doivent être dirigés les patients atteints de Covid-19, il faut qu'ils soient pris en charge par des compétences (...) ». Le manque de lits pose de sérieux problème de prise en charge au niveau de l'ensemble des établissements hospitaliers du pays.
Hier, un professeur chef de service dans un hôpital d'Alger criait au scandale parce qu'il s'est fait refuser l'admission de patients atteints de cancer devant être opérés en urgence. Et ce n'était pas la première fois. Il n'est pas le seul à décrier une situation aussi délicate et aussi complexe notamment pour les malades lourds qui sont renvoyés chez eux parce que les hôpitaux ne reçoivent que les cas contaminés par le coronavirus. Un chef de service à l'hôpital de Blida a bien dit à l'APS que « samedi, il a été procédé à l'ouverture du centre de greffe rénale, du service de cardiologie, d'orthopédie, de traumatologie et de neurologie aux patients atteints de Covid-19 ». Des professeurs chefs de services dans plusieurs hôpitaux nous ont fait part de cas de dépression nerveuse au sein de leurs équipes médicales «parce qu'ils sont exténués, on les a transformés en surveillant du Covid». Ils déplorent tous le fait que «la transformation de services importants en services pour Covid ne nous permet plus d'opérer des malades qui en ont vraiment besoin, on n'a plus où opérer les cas urgents d'autres maladies ». Ils font remarquer que « les citoyens peuvent ne pas mourir de Covid-19 mais meurent des maladies qui se compliquent».
Le cri d'alarme des médecins
Les patients atteints de cancer, de maladies cardiovasculaires, d'autres neurologiques ne peuvent pas attendre, «ceux qui ont été renvoyés alors qu'ils nécessitaient une prise en charge urgente, la plupart meurent chez eux, ce n'est pas juste (...), c'est une flagrante non-assistance à personne en danger », soutiennent-ils. Nos interlocuteurs avouent que le coronavirus ravage le pays comme le monde entier « mais les autres malades ont le droit d'être soignés, nous avons obligation de les prendre en charge ». Ils pensent que « la gestion actuelle par le ministère de la Santé est plus politique que médicale (...)».
Des chefs de services chirurgiens indiquent qu'ils ont demandé « un endroit de pas plus de dix lits, pour opérer les urgences mais on nous l'a refusé ». L'opposition est des directeurs d'hôpitaux dont certains ont même envoyé des mises en demeure aux chefs de service récalcitrants. L'un parmi eux activant dans un hôpital sur les hauteurs de la capitale nous lit celle qu'il a reçue: « Constatant à ce jour votre refus de mobiliser votre service à la prise en charge des patients atteints de Covid-19, (...), je vous mets en demeure de vous exécuter (...)». Les responsables hospitalo-universitaires appellent avec insistance à l'ouverture « d'hôpitaux de campagne, des «chapiteaux» médicalisés, de nouvelles structures en préfabriqué, le plus rapidement possible pour soulager les établissements de santé et permettre aux autres malades d'être soignés (...) ». Ils en appellent au sens de la responsabilité «de ceux qui peuvent décider en l'absence du président de la République pour débloquer de l'argent et procéder à leur mise en place dans les régions les plus peuplées du pays et dans les plus brefs délais».
Face à ses cris d'alarme et au-delà de cette déferlante qui défie tous les systèmes de santé, le plus dangereux est qu'au plan national, les institutions chargées de la santé publique et la sécurité sanitaire ne s'entendent pas sur les dispositifs à mettre en place et les mesures à prendre pour tenter d'y faire face. «Et s'il y a mésentente ou mauvaise appréciation scientifique sur l'état de santé du pays, la machine risque de coincer sérieusement», attestent des chefs de service. A priori, c'est bien le cas puisque le diagnostic ou la description scientifique de l'évolution du virus établie par le président de l'ANSS diffère de celle du ministre de la Santé. Benbouzid doit pourtant s'appuyer sur les constats de la commission nationale scientifique pour s'avancer sur une telle situation.
«La sécurité sanitaire nécessite une volonté politique»
En juillet dernier, après son installation à la tête de l'ANSS, Senhadji a précisé que « l'épidémie du Covid-19 a révélé que le secteur de la santé est étroitement lié à la stabilité nationale, voire à la sécurité du pays». La réforme du système de santé, a-t-il souligné «est une affaire de sécurité sanitaire qui nécessite une volonté politique ». Réforme qui a-t-il ajouté « nécessite une indispensable coopération entre l'agence et l'expertise scientifique (...), avec une gestion de la part de l'administration centrale représentée par le ministère de la Santé».
Ceci un condensé de la nécessaire concertation qui doit exister pour la prise en charge de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Depuis quelques mois, le secteur se retrouve avec plusieurs états-majors à la fois qui semblent plus se concurrencer que coopérer ensemble sur des questions d'ordre crucial. L'on ne sait depuis, qui du ministère de la Santé, de l'ANSS, du ministère de l'Industrie pharmaceutique, de l'agence de production pharmaceutique, s'occupe de la réforme. La question de la sécurité nationale prend toute son ampleur et sa profondeur dans une conjoncture complexe. L'absence du président de la République du pays depuis près d'un mois ne facilite pas les choses. Plusieurs points noirs apparus ces derniers temps nécessitent un examen du Haut Conseil de Sécurité. Mais en son absence, il ne peut se réunir puisqu'il en est le président. Les urgences qui doivent être décrétées pour la prise en charge de la pandémie, l'atteinte par le Covid-19 de cadres de la présidence de la République, de ministres, de leurs staffs respectifs, de nombreux clusters détectés un peu partout dans le pays, les 41 foyers d'incendie qui ont pris pratiquement à la même heure dans la nuit du samedi au vendredi, les errements des responsables politiques de plusieurs secteurs obligent pourtant à une prise en charge des affaires de l'Etat avec une main de fer. Première urgence, la mise en conformité des institutions de l'Etat qui doivent se mettre au premier rang pour parer à tout imprévu.


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