A partir de Hassi R'mel, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakar, a déclaré à l'ENTV que la compagnie a repris le dialogue avec le partenaire social fin 2020 et a abouti, en ce mois de février, à des «accords» qui «renforcent les acquis des travailleurs». Selon lui, il a été convenu après «plusieurs semaines de négociations» de revoir le «système des primes qui date de deux décennies», ajoutant qu'en matière de salaires, «les travailleurs de Sonatrach ont (déjà) bénéficié d'une hausse de 20% en 2019». Interrogé sur les mesures sanitaires prises depuis le début de la pandémie, le PDG de Sonatrach rappelle que la compagnie a été «parmi les premières entreprises à mettre en place des mécanismes et une organisation dont le but principal était de garantir la santé des travailleurs». «On a été jusqu'à suspendre le système des permanences. Et je tiens à remercier ici les travailleurs qui sont restés jusqu'à dix semaines sur leurs lieux de travail, alors que d'habitude ils travaillent un mois et se reposent un mois. Nous avons pu, en collaboration avec le secteur des transports et de la santé, reprendre le système des permanences (équipes de travail, ndlr), tout en respectant les mesures sanitaires liées à cette pandémie», ajoute le PDG du Groupe. Sur le même sujet, M. Hakar a fait état du «décès de 20 travailleurs et cadres de Sonatrach» en raison de la pandémie Covid-19. Il a également rappelé que malgré ces difficultés, «nous avons pu maintenir la production énergétique pour approvisionner le marché national, que ce soit en électricité, en gaz et en dérivés pétroliers, et à assumer nos contrats avec nos partenaires étrangers». Interrogé également sur les «pertes» enregistrées par Sonatrach depuis le début de la pandémie, le PDG de la compagnie préfère parler de «manque à gagner». «La crise sanitaire a eu des répercussions sur toutes les grandes entreprises mondiales, et pas seulement Sonatrach. Certaines entreprises, comme les compagnies aériennes, ont énormément souffert de la crise. Les compagnies pétrolières ont souffert du recul de la demande et du prix (du baril)», affirme encore M. Hakar, précisant que les revenus des hydrocarbures à l'exportation «ont reculé de 33 à 20,2 milliards de dollars» en 2020, ajoutant que pour le marché national les recettes ont atteint «2,5 milliards de dollars». A noter, selon le PDG de Sonatrach, environ 20% du recul des revenus pétroliers est dû à la baisse de la production décidée par les pays de l'Opep+ (dont les producteurs non membres de l'Organisation) pour «résorber le surplus de pétrole sur le marché mondial». «Résultats positifs» Selon Toufik Hakar, «si de grandes compagnies pétrolières ont terminé l'année 2020 avec des pertes, Sonatrach a clôturé son année financière avec des résultats positifs». «Les résultats préliminaires sont positifs, avec plus de 100 milliards de dinars (MDA), ceci grâce à Dieu et aux recommandations du président de la République qui a ordonné de réduire les dépenses d'investissement et d'exploitation que nous avons pu diminuer de 6 MDA», a-t-il ajouté. Toufik Hakar a exprimé son optimisme «pour un retour à la normale sur le marché pétrolier» pour «récupérer le manque à gagner» de l'année écoulée. «Depuis le début de l'opération de vaccination dans le monde, nous constatons une amélioration des prix mondiaux des hydrocarbures. Nous sommes aujourd'hui à environ 65$ le baril de pétrole, ce qui va nous permettre de relancer les opérations d'investissements programmées avant l'avènement de la pandémie», a-t-il déclaré. Loi sur les hydrocarbures Interrogé sur la «non entrée en vigueur de la loi sur les hydrocarbures, adoptée fin décembre 2019» et de ses «textes d'application», le PDG de Sonatrach explique que les mesures prises en raison de la pandémie sont à l'origine de ce retard. «Le texte de loi a été adopté fin 2019 et des groupes de travail ont été constitués pour préparer les textes d'application. Mais la réduction de 30% des travailleurs dans les structures administratives de Sonatrach a eu ses effets sur l'avancement des travaux pour la préparation des textes d'application. Mais depuis la maîtrise de cette pandémie, les groupes de travail ont repris leur rythme et ils sont dans la dernière étape de la préparation des textes», affirme M. Hakar. Cependant, ajoute le PDG de Sonatrach, «actuellement, il y a un recul mondial dans les investissements». «Même si tout est prêt, il faudra encore du temps pour que les compagnies pétrolières se rétablissent de leurs pertes financières et reviennent à la phase d'investissement», a-t-il expliqué.
