A peine une trentaine de kilomètres au nord-est de Tiaret, se trouve un véritable musée archéologique à ciel ouvert, livré à l'usure du temps et les déprédations causées par la main coupable de l'homme. Dimanche 21 février, il est à peine 8h du matin quand l'expédition, composée d'une vingtaine de membres invités par l'association de défense et de protection de l'environnement « Essalam El Akhdar », s'ébranle en direction de la commune de Sidi Hosni (ex-Valdeck-Rousseau). Les premiers kilomètres avalés, s'offrent à notre regard les vastes plaines vertes de la partie nord du plateau du Sersou. Accueillis par notre guide, M. Belaoudja, nous entamons notre longue et éreintante ascension vers les nécropoles de Columnata, juchées au sommet d'une montagne gréseuse. Sur place, notre guide nous explique la genèse de ce site archéologique d'une importance nationale, classé une première fois en 1952 et une seconde fois en 1968. Les sites préhistoriques de l'homme de Columnata contiennent 116 squelettes dont des enfants, des objets en poterie et des bijoux en métaux et pierres précieuses. L'on saura que la station de Columnata 01 a été classée, une première fois parmi les sites et monuments historiques en date du 17 décembre 1952, avant d'être reclassée une seconde fois après le recouvrement de l'indépendance, le 23 janvier 1968. Idem pour la station de Columnata 02, classée une première fois en 1952 et une seconde fois en 1968. L'importante nécropole de Columnata, dans la commune mixte de Tiaret, sur les Hauts-Plateaux oranais, a livré, depuis 1954, les squelettes plus ou moins conservés de 116 individus dont 68 enfants. Le site est un ancien abri sous roche, orienté au Nord, dont le surplomb est aujourd'hui effondré. Les fouilles, effectuées jusqu'à aujourd'hui, y compris celles menées par l'université de Bouzaréah 2 en 2017 et l'exhumation de l'homme de Columnata actuellement exposé au musée du Bardo à Alger, n'ont dégagé que le quart du gisement environ, et ne permettent pas encore d'estimer le nombre total des sujets inhumés, nous explique notre guide. Quelques sépultures éloignées de la falaise appartiennent à l'ibéromaurusien typique, représentées par des réinhumations dans un endroit réservé aux morts, marqué d'une pierre de forme particulière. Pas loin, la station des gravures rupestres de Kef Boubekeur dans la commune de Dahmouni. La station de gravures rupestres, remontant de 1.000 à 6.000 ans avant l'ère chrétienne, comporte des écrits berbères et des dessins d'animaux dont l'éléphant, l'autruche, le lion. Ce site a été classé au niveau de la wilaya de Tiaret, en attendant la décision du ministère de la Culture pour son classement comme monument archéologique national. Sur le chemin du retour, en dévalant vers la vallée vers notre point de chute, une forêt de sachets en plastique envahit de larges parcelles de terres céréalières, chahutant le beau décor champêtre des lieux. Les membres de l'expédition, vannés par l'effort, sont invités à un somptueux repas au beau milieu d'une ferme appartenant à notre généreux guide, M. Belaoudja.
