Invité jeudi à la radio chaine 3, Dr Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a estimé nécessaire de «réorganiser un circuit indépendant de prise charge des patients atteints du Covid-19 de façon à les séparer des autres pathologies». «Nous recevons des malades atteints du Covid-19 dans des hôpitaux qui prennent en charge en même temps d'autres pathologies», a-t-il affirmé, mettant en garde contre le fait de «favoriser indirectement la contamination entre les différents services». L'intervenant a également relevé «un manque de moyens de protection (comme les masques de haute protection, les surblouses...) durant ces périodes de pression». Il a rappelé que le syndicat dont il est le président a déjà proposé la mise en place d'une «prise en charge par anticipation des personnels de santé, avec un soutien psychologique et des contrôles médicaux réguliers afin de dépister les contaminations éventuelles pour les soustraire du circuit et casser la chaîne de transmission au niveau des professionnels». A ce sujet, il a fait état d'un nombre important de décès au sein du corps médical depuis le début du mois en cours. «Rien que pour les deux premières semaines de juillet, nous en sommes à 15 décès parmi le personnel de santé, dont 9 durant la dernière semaine, particulièrement dans les rangs du corps médical», a alerté le Dr Merabet Dr Merabet a rappelé que le nombre total de professionnels de santé décédés du Covid-19 s'élève à 340, dont 200 médecins, sur près de 20.000 contaminations depuis le début de la pandémie. « Nous considérons que ce sont des martyrs, tombés en accomplissant leur devoir professionnel et national», dit-il avant de présenter ses condoléances à leurs familles. «Les professionnels de santé sont mobilisés depuis février 2020, et ça continue de manière récurrente à travers plusieurs vagues, une première puis une deuxième et maintenant une troisième vague qui est en train de faire des ravages malheureusement avec beaucoup de pression sur les structures de santé», et par conséquent, «cette pression s'exerce directement sur les professionnels du secteur», a-t-il ajouté. Pour diminuer la pression sur les structures de santé, le président du SNPSP a aussi appelé les Algériens au strict respect des mesures barrières. L'intervenant s'est montré particulièrement inquiet du nombre de professionnels de la santé qui succombent au virus, estimant que pour préserver davantage de vies humaines, y compris parmi la population, «il faut agir en amont». «Le strict respect des protocoles sanitaires et des mesures barrières permettraient de casser la chaîne de transmission et par conséquent de réduire le nombre de cas et la charge virale au niveau des structures de santé, et ainsi, limiter l'exposition des personnels de santé au virus», a déclaré Lyes Merabet. Forte charge pour le personnel médical Cette situation a induit, explique le président du SNPSP, une forte charge pour le corps médical. « En plus d'être mobilisés pour la prise en charge de la pandémie, les professionnels de santé sont également sur un autre front : celui de réussir le défi de la vaccination». «De plus en plus de citoyens sont convaincus par la nécessité de se faire vacciner, un acte responsable, civique et patriotique», dit-il encore, appelant à venir en aide aux personnels de santé publique et à impliquer les praticiens privés dans l'opération de vaccination, pour atteindre l'objectif de 20 millions d'Algériens vaccinés d'ici la fin de l'année. Toujours à propos de vaccination, Dr Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi la possibilité d'instaurer un pass vaccinal permettant aux détenteurs d'accéder aux espaces publics. «Nous allons user de tous les moyens pouvant inciter les citoyens d'aller se faire vacciner. Nous devrons atteindre une étape où l'accès aux lieux publics ne sera pas permis aux personnes n'ayant pas un pass vaccinal», a-t-il déclaré lors d'une opération de vaccination d'étudiants de médecine à Alger.
