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Crise ukrainienne mondialisée: Washington ouvre deux autres fronts en Asie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 08 - 2022

Comme si la crise ukrainienne ne suffisait pas, Washington décide à quelques heures d'intervalle d'exécuter un membre d'El Qaïda en Afghanistan et d'approuver la visite de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants des Etats-Unis (troisième personnage dans l'ordre protocolaire américain) à Taiwan alors que la Chine a expressément exprimé son opposition et averti des conséquences que cette visite aurait sur les relations entre les deux pays.
Cela, même si la visite d'un président de la Chambre des représentants à Taiwan n'a rien d'historique. En avril 1997, le républicain Newt Gingrich y déclarait alors un soutien ferme des Etats-Unis à son gouvernement.
Tout est dans le contexte.
Al-Zawahiri victime collatérale de la crise ukrainienne
A quelques milliers de kilomètres plus à l'ouest, dans la nuit de samedi à dimanche, Ayman al-Zawahiri le chef d'Al-Qaïda est assassiné en Afghanistan par une frappe de drone américain. Accusé par les Etats-Unis, selon des considérations et procédures qui relèvent de leur seul pouvoir, d'avoir été le « cerveau du 11-septembre », il avait succédé à Oussama Ben Laden après son assassinat à Abbottabad au Pakistan le 02 mai 2011.
« Samedi, sur mes ordres, les Etats-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Afghanistan, qui a tué l'émir d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri ». « Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n'est plus », a déclaré fièrement lundi soir 1er août le président des Etats-Unis Joe Biden depuis la Maison Blanche.
« Justice est faite » avait lancé le président B. Obama (en présence de J. Biden, alors vice-président), honoré du Nobel de la paix à peine élu alors que jamais avant lui président américain n'avait ordonné autant d'exécutions extrajudiciaires.
La différence entre Obama, ses prédécesseurs et ses successeurs ? Il a fait la même chose - et même pire - mais sans le montrer, sans s'en vanter... tout est dans le « behind ».1
Les Américains ont tué un mort
Le viol des Accords de Doha (février 2020) dont les Américain se prévaudrait pour exécuter leur basse besogne et en accuser les Talibans, est factice. Le chef décati d'un mouvement obsolète, tapi dans un quartier cossu de Kabul, ne représentait plus rien. L'Etat Islamique qui lui a succédé est lui-même en perdition.
Les médias occidentaux se sont servis de la pandémie du Covid-19 pour tuer le « terrorisme islamiste ». La crise ukrainienne l'a achevé. Il s'est instantanément volatilisé et, en même temps, a montré à quel point ce « danger mortel » était une construction politique qui avait un seul objet : consolider les pouvoirs en place.
J. Biden a réveillé un mort et l'exécute publiquement pour des besoins purement publicitaires. Une dramatisation digne de Hollywood.
Ni Ayman al-Zawahiri ni son mouvement ne représentaient plus aucun danger. A supposer qu'il en ait représenté un un jour.
Les « islamistes » sont une construction élaborée il y a longtemps pour contrer l'influence soviétique dans les pays arabes et musulmans.
Cette mystification a un ancêtre : les accords Sykes-Picot en 1916 qui avaient servi à enrôler les Arabes contre l'Empire Ottoman. Elle découle aussi d'un pacte conclu sur le Quincy en février 1945 entre F. Roosevelt et A. Ibn Saoud.
Un édifice qui a perdu l'essentiel de sa pertinence à partir de 1990.
Ben Laden, ainsi que son second qui vient d'être exécuté, a longtemps émargé à la CIA dès la naissance d'El Qaïda en 1980 et a beaucoup contribué à la chute du régime prosoviétique en Afghanistan avant de s'opposer à ses donneurs d'ordres, après que la chute de l'URSS en 1990 et celle de Saddam Hussein en 2003 aient signifié l'insignifiance des islamistes sous quelque emballage qu'ils se présentent.
Armés et missionnés par la Centrale de Langley, l'islamisme a été un vrai couteau suisse qui a été remplacé par d'autres bricolages selon les fronts et les circonstances.
Ils avaient ainsi continué leur oeuvre en Algérie et plus tard en Syrie, en Tunisie, en Egypte...
F. Mitterrand a été très fâché après que les généraux janviéristes (1992) aient décidé de mettre un terme à l'aventure « démocratique » qui aurait permis au FIS algérien de se saisir légalement du pouvoir à Alger, avec les conséquences que l'on sait. Les socialistes s'accommodent fort bien des « démocratures » et des « régimes forts » lorsqu'ils servent leurs intérêts... ailleurs, sous quelque obédience qu'ils se présentent ou les divinités devant lesquelles ils se prosternent.
Pourvu qu'ils servent...
El Nosra a été gratifiée de qualificatifs élogieux par l'ancien ministre des Affaires Etrangères qui pantoufle aujourd'hui confortablement à la tête du Conseil Constitutionnel français.2
De Kiev à Kaboul : l'espace commercial de la guerre
L'exécution de Ayman al-Zawahiri vise plusieurs objectifs. C'est un message adressé aux Russes qui guerroient en Ukraine et aux Chinois qui lorgnent sur Taiwan.
Face à la quantité brute et sauvage des bombardements russes, l'Amérique étale sa supériorité technologique qualitative, le nec plus ultra de la mort à façon.
Deux missiles Hellfire R9X (baptisé «flying ginsu»3) qui ont servi à tuer al-Zawahiri sur son balcon ont été portés par un drone. Cette version modifiée du missile américain est dépourvue de charge explosive mais dotée de six lames qui se déploient avant l'impact pour découper sa cible sans effet de souffle et sans impact sur son voisinage. Les Américains prétendent que l'opération n'a causé aucun dommage ni aucune autre victime.
Les Russes ont des missiles hypersoniques.
En attendant de mettre au point des armes identiques, les Américains ne peuvent le tolérer et répliquent. Ils ont cette « bombe ninja ». Ils ont aussi des HiMars4, réputés pour leur rallonge et leur « précision millimétrique » qu'ils fournissent à l'Ukraine. Il ne se passe de jour sans que le président ukrainien n'en demande davantage et que les médias européens n'en fassent une large publicité5. Depuis, les commandes pleuvent (Pologne, Roumanie, Arabie Saoudite...) aux industriels qui ne savent comment y répondre. 6
Les guerres offrent un espace opportun pour faire la promotion pour ainsi dire in vivo de la panoplie militaire des industries de la mort. On se souvient de l'Exocet français (tiré par un Super-Etendard) utilisé par les Argentins contre les Anglais lors de la guerre des Malouines : « éprouvés au combat » clamait son constructeur français dans un salon aéronautique international. Il avait effectivement coulé le destroyer Sheffield et indigné les Britanniques.
Les Etats-Unis défendent la présence de l'OTAN aux portes de la Russie et visent à déstabiliser le régime poutinien, tout en consolidant leur présence en Europe. Mais le conflit leur offre sur un plateau l'occasion de faire la démonstration de leur supériorité militaire.
Personne n'a oublié les « frappes chirurgicales » dont le Pentagone a bombardé l'opinion publique mondiale, au cours de la guerre en Irak (depuis 1991 et 2003) qui ont fait des centaines de milliers de victimes.
Tout a été fait pour contrer la publicité que le Kremlin fait de ses divers missiles hypersoniques russes : Kinjal, Kalibr, Zircon, Sarmat...
C'est d'autant plus offensant que le budget du Pentagone à lui seul fait la moitié du PIB de la Russie et plus dix fois son budget militaire.
Les élections de mi-mandat se présentent mal pour la Maison Blanche et son locataire sénile, roublard, expert en combinazione, en perte de crédibilité et qui essaie de se refaire une santé politique. Il tente surtout de faire bonne figure dans une compétition qui n'a plus rien de démocratique, opposant des partis qui participent de la même politique et que plus rien ne divise.
Dans la plupart des pays occidentaux, la démocratie est complètement domestiquée, neutralisée, c'est un spectacle, une mise en scène mercatique qui simule des rivalités factices de peu d'intérêt. La contrepartie : les taux d'abstention aux élections augmentent irrésistiblement dans la plupart des « pays démocratiques » occidentaux.
La « subversion » authentique, l'impertinence salutaire, la résistance, les contrepouvoirs se réfugient dans le sociétal ou sur les ronds points avec les « gilets jaunes »... en attendant que les partis et les Assemblées d'élus retrouvent le sens de leur mission et leur raison d'être.
Jamais le « Bonnet blanc et blanc bonnet » de J. Duclos (1969) n'a été aussi actuel.
Voilà en partie à quoi tient l'assassinat du chef décoratif d'un terrorisme périmé. Pesant du poids de sa modicité, la mort de Al-Zawahiri a été très vite submergée médiatiquement par le bras de fer sino-américain.
Le modèle israélien
« Justice a été rendue » clame J. Biden. Quelle justice ? Pas de tribunal, pas d'instruction, pas de cour, pas de jugement, pas de témoin...
Al-Zawahiri n'a été condamné par aucun tribunal. Seul un « wanted » affiché sur le site de la CIA et un exécuteur des Hautes Oeuvres qui ne rend compte à personne.
Les Israéliens ont été des innovateurs.
Les « assassinats ciblés », les « exécutions extrajudiciaires », c'est leur oeuvre, leur création. Sachant qu'une « démocratie » digne de ce nom (et tous ses soutiens occidentaux clament qu'elle est unique dans la région), qu'une « armée morale » comme le prétendent les sionistes, ne peut se comporter comme les « barbares » qu'elle combat.
C'est pourquoi ses forfaits, exécutions sommaires, vengeances... ne sont pas revendiqués par Israël. Tout au moins jusqu'à ces dernières années...
Israël ne revendiquait pas mais sa philosophie générale sur cette question est publique. Elle est exposée dans un ouvrage accessible à tous : « Lève-toi et tue le premier. L'histoire secrète des assassinats ciblés commandités par Israël ». Des oeuvres de Ronen Bergman, un avocat spécialiste de Cambridge, journaliste au NYT Magazine et éditorialiste au Yedioth Ahronoth.7
Ils ont fait beaucoup d'émules. En France ce n'est pas au crédit biblique que l'on a recours, mais à la raison d'Etat. Traditionnellement, en totale discrétion mais pas toujours.
F. Mitterrand n'a jamais caché son projet (réalisé bien plus tard par N. Sarkozy) d'éliminer M. Kadhafi.
Les opérations « homo » (pour homicides) sont publiquement reconnues par F. Hollande dans un livre d'entretien avec Gérard Daver et Fabrice Lhomme. « Un président ne devrait pas dire ça... Les secrets d'un quinquennat. » Editions Stock 2016, 547 p.8
Au Sahel, pour les interventions françaises elles relèvent de l'ordinaire. Ces éliminations font quelques fois l'objet de communications satisfaites de l'Elysée ou du Quai d'Orsay.
Vincent Nouzille a fait le tour de la question dans son ouvrage « Les tueurs de la République » Fayard 2015, 546 p. L'édition augmentée de 2020, complète la précédente avec « de nouvelles révélations sur les assassinats ciblés, de De Gaulle à Macron ».
Cette « justice » à l'israélienne et à l'américaine n'a rien à voir avec la justice. Elle annonce la mort de la justice et du droit. Précisément parce qu'ils placent leurs promoteurs dans une fâcheuse posture : comment peut-on prêcher le droit, condamner ceux qui ne le respectent pas et violer soi-même les principes au nom desquels on tue sans jugement ?
Vers la guerre...
Elargissement sans limites de l'OTAN vers l'Est, sanctions tout azimut contre Moscou et Pékin (l'Iran, Cuba, le Venezuela...), hausse brutale des taux d'intérêt, élimination d'Al-Zawahiri... le tout avec un unilatéralisme qui ne ménage aucun de leurs « alliés ». Les Etats-Unis prennent un risque inconsidéré à ouvrir tant de fronts à la fois.
De l'« ambiguïté stratégique » que cultive la Maison Blanche depuis la reconnaissance de la Chine populaire par Nixon en visite à Pékin en février 19729, les Etats-Unis pourraient n'en sortir qu'à leur détriment comme dit l'adage.
Cela avait réussi à Shimon Pérez : son « ambiguïté créative » a permis de subvertir habillement les Accords d'Oslo et ses interlocuteurs palestiniens qui naïvement croyaient à la paix. Ils en paient aujourd'hui le prix.
Les spéculations médiatiques sur une possible intervention militaire chinoise contre Taiwan sont infondées. D'autant que Pékin a sans doute retenu le mot explicite de J. Biden sur une réplique militaire si la Chine osait...
Sans compter les conséquences multilatérales désastreuses sur l'industrie des semi-conducteurs dont Taiwan est un producteur mondial majeur et le commerce qui passe par les détroits et les mers de cette région qui irriguent toute la planète. Un blocus du détroit de Taiwan paralyserait le transit d'un tiers du commerce mondial.
Washington et Pékin savent que la Chine n'est pas encore prête pour le « Grand Saut en avant ».
En 2027 (centenaire du PC chinois) ou 2049 (fin de la « Grande Marche » et naissance de la Chine Populaire)... Peut-être...
Cependant, les Chinois ne sont pas sans ressources et l'offense ne peut rester sans réplique. « Ceux qui offensent la Chine seront punis » prévient Pékin.
Par exemple, le soutien -certainement effectif- qu'ils ont apporté à la Russie qui n'a pas raté l'occasion de condamner la visite de N. Pelosi et d'apporter leur soutien à la Chine, était jusque-là très discret. Rien n'interdit qu'il le soit moins et plus massif. Notamment dans le domaine technologique10. Ce qui compliquerait la situation de Kiev et de ses soutiens, aussi massive soit leur assistance, pour le moins préoccupante.
Certes, il y a la menace des contre-mesures américaines contre les entreprises chinoises qui ont (encore) besoin de l'espace marchand mondial, même si les Chinois réduisent leurs créances sur l'Etat américain, leur recours au dollar et la diversification de leurs échanges tout en accroissant l'espace de leurs transactions intérieures.
... la fin de la médiation issue de 1945
Cela marque aussi la fin de la médiation internationale. L'ONU est morte de sa belle mort.
La fin de la crise ukrainienne devra aussi annoncer la naissance d'une nouvelle médiation internationale à venir.
L'extraterritorialisation de la justice américaine, appuyée sur une puissance militaire, technologique, financière, économique... signe la fin d'un monde pluriel, multilatéral dévoyé. Les institutions héritées de la seconde guerre mondiale ne correspondent plus à l'état du monde actuel. Les Etats-Unis sont en passe de faire exploser les Nations Unies en un espace fragmenté en ordres locaux compartimentés et isolés.
Il est certes vrai que le « machin » aussi bien avant 1990 qu'après la « fin de l'histoire » et l'émergence de l'« hyperpuissance » américaine, souffrait dysfonctionnements et de déficiences constitutives.
L'état du monde ne peut s'accommoder d'un tel projet. Les déséquilibres géopolitiques, géoéconomiques et bioclimatiques en accélération rapide appellent à un projet opposé.
L'urgence est à la refondation de la médiation internationale sur de nouvelles bases pour engendrer un nouvel espace de concertation, face à de nouveaux périls et de nouveaux défis.
Notes :
1- Voir le documentaire qui a lui été consacré par William Karel en 2012, « Au coeur de la Maison Blanche » en deux parties de 55mn. Edifiant ! Lire aussi « Obama et la Libye: aux origines du Leading from behind ». Blog Froggy Bottom, https://froggybottomblog.com, 12 février 2014.
2- «Le Front al Nosra fait du bon boulot en Syrie contre Assad et donc il est difficile de les désavouer» (Le Monde, 13 décembre 2012). Son propos est d'autant moins ambigu que François Hollande avait ordonné à la DGSE de livrer des armes aux rebelles syriens, en dépit de l'embargo européen et du risque qu'elles ne se retrouvent entre les mains des djihadistes.
3- Il s'agit d'une arme sophistiquée du nom d'une marque de couteaux américains inspirés du Japon.
4- Le M142 High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS), de conception germano-américaine.
5- Les M142 Himars envoyés par les Etats-Unis à l'Ukraine sont une version « light » du M270.
6- Le plus cocasse est que le nom de ces lance-roquettes américains, prononcé à l'algérienne, prêterait à sourire.
7- Grasset, 2020, 935 p. Edition originale en anglais en 2018. Une partie du titre est empruntée au Talmud. Les Israéliens, en quête de légitimité, inscrivent autant qu'ils le peuvent leurs actions dans une dimension eschatologique entremêlant transcendance et immanence politique.
8- « Avez-vous ordonné des mesures de vengeance ? » lui demanda-t-on encore, mi-2015. « Oui », répondit-il. « J'en ai décidé quatre au moins », avoue-t-il le 09 octobre 2015. Il a autorisé les services secrets à assassiner des « ennemis d'Etat »... « On a une liste de noms de tous les gens qu'on a éliminés » p. 396 sq.
9- Sur les recommandations avisées de C. de Gaulle. Depuis 1979, pour Washington il n'y a qu'une seule Chine, celle de Pékin.
10- Les progrès chinois continuent de surprendre. Malgré l'embargo américain, le fondeur chinois de puces SMIC est parvenu à passer à la technologie de gravure de 7 nanomètres, bien plus tôt que prévu. Cela signifie l'échec et l'effet boomerang des sanctions contre des pays dont les Occidentaux pensaient ainsi réduire le développement et les capacités de substitution des productions locales aux importations. Cela marque peut-être la fin des dispositifs type COCOM, nés lors de la guerre de Corée et de tous les containment sensés provoquer des collapsus intérieurs.


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