Après une longue bataille juridique menée depuis plusieurs mois par des coacquéreurs de plusieurs sites (Atlas 2000, Atlas 1000, site3, Hpc41, Hpc39, Az ville, Bayrek 3000, site2, Cgc et Hpc11) du pôle urbain Ahmed Zabana à Misserghine du programme AADL 2 pour la suppression des charges mensuelles couronnée par la prononciation d'un jugement définitif en mars dernier par la Chambre foncière près la Cour d'Oran en leur faveur, l'affaire des charges mensuelles connait un nouveau rebondissement. Des centaines de coacquéreurs ont tenu, hier matin, un rassemblement de protestation devant la direction de l'Agence AADL située à la cité Pépinière 1.377 logements location-vente pour dénoncer, selon leurs propos, un «abus administratif» et un « sabotage bureaucratique » tout en exigeant l'intervention du ministre de l'Habitat pour mettre un terme à l'«incroyable humiliation infligée aux citoyens par cette agence ». Selon les protestataires, l'Agence leur oblige depuis la suppression des charges à se déplacer chaque mois au siège de la Pépinière pour retirer leurs factures dans un bureau exigu. Ils sont ainsi obligés de parcourir une vingtaine de kilomètres entre le pôle urbain de Misserghine et la cité Pépinière, pour marquer des chaines interminables qui se terminent souvent par des bousculades. Après l'obtention de leurs factures, ils doivent se déplacer à l'Agence bancaire située au centre-ville pour le paiement de leurs factures puis revenir à l'agence AADL pour déposer le récépissé de paiement. Les délégués des protestataires, qui précisent que ce problème concerne 10.000 coacquéreurs, exigent l'envoi des factures mensuelles ou le paiement électronique pour mettre un terme à cette situation. Il est à rappeler que la justice avait tranché pour la suppression définitive des charges mensuelles suite au constat de défaillances dans la gestion immobilière dans certains sites. Les plaignants avaient mandaté un avocat pour ester en justice Gest Immo', une filiale de l'Agence AADL. Un huissier de justice a été également chargé de relever les « manquements dans la gestion immobilière dans le pôle urbain Ahmed Zabana' ». Des délégués des concernés ont rencontré à plusieurs reprises des responsables de la gestion immobilière à l'Agence pour dénoncer « les graves défaillances », mais, selon les concernés, « les réclamations des souscripteurs sont restées sans suite et aucune amélioration dans la gestion n'a été constatée». Les locataires-acquéreurs avaient cotisé pour payer les frais de l'avocat. Des locataires-acquéreurs des cités location-vente à Aïn El Beida avaient déjà obtenu gain de cause devant la justice suite à une plainte contre l'Agence. C'est après une bataille juridique menée, depuis plusieurs mois, par des coacquéreurs du site 1 de la cité 2.500 logements location-vente d'Aïn El Beida du programme AADL 2 pour la suppression des charges mensuelles que la Chambre foncière près la Cour d'Oran avait décidé, en décembre 2020 le maintien définitif du jugement en faveur du collectif des plaignants. La justice avait tranché pour l'annulation définitive des charges mensuelles après le constat des défaillances dans la gestion immobilière. Ce jugement définitif du comité de quartier de cette cité location-vente, qualifié comme une « victoire symbolique », avait finalement incité les coacquéreurs des cités location-vente du pôle urbain Ahmed Zabana à ester l'Agence en justice pour exiger l'annulation des charges mensuelles estimées à près de 3.000 dinars. Les bénéficiaires du programme AADL 2 ne cessent de dénoncer les graves défaillances dans la gestion immobilière des cités. La justice a été ainsi destinataire, à travers le territoire national, de dizaines de plaintes de la part des bénéficiaires de ce programme qui exigent la suppression définitive des charges «abusives ». Les tribunaux ont prononcé, au total, 17 jugements de première instance et huit autres décisions pour l'annulation des charges mensuelles. Selon les coacquéreurs, les nouvelles cités AADL 2, attribuées à travers le territoire national, manquent cruellement de toutes les commodités (commerces, terrains de jeux ) et l'entretien des parties communes, telles les cages d'escaliers et les halls d'entrée, est « défaillant ». Les bénéficiaires du programme AADL 2 ont été relogés dans des cités dortoirs dénudées de tous les équipements publics d'accompagnement.