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INTERVIEW DU DR ABDERRAHMANE MEBTOUL A LA TELEVISION INTERNATIONALE LIBANAISE AL MAYADEEN : Avec l'action terroriste d'In Amenas, l'Algérie respectera t-elle ses engagements internationaux en matière d'approvisionnement de gaz?
Publié dans Réflexion le 26 - 01 - 2013

Question 1.-La place des hydrocarbures au sein de l'économie algérienne ?
En ce mois de janvier 2013, le constat est que 98% des exportations proviennent de Sonatrach avec une recette totale de 600 milliards de dollars entre 2000/2012. L'Algérie importe 70/75% des besoins des ménages et des biens des entreprises tant publiques que privées, dont 60% en euros, le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. Sonatrach. Les hydrocarbures poumon de l'économie algérienne renvoyant donc à sa sécurité participe à environ 40% du produit intérieur brut mais en réalité avec les effets indirects (irriguant les autres secteurs via la dépense publique) plus de 80% du produit intérieur brut (PIB). Sonatrach peut être considérée donc comme un puits de ressources financières, Pour 2011/2012, les exportations gazières se situent entre cette production 55/65 milliards de m3 gazeux. L'objectif des 85 milliards m3 déjà annoncé par le groupe Sonatrach qui devait intervenir à l'horizon 2014, sera certainement non tenu du fait de l'actuelle déprime du prix du gaz sur le marché mondial due à la concurrence d'autres producteurs et de la révolution du gaz de schiste notamment aux USA.

Question 2. La place d'In Amenas dans les exportations algériennes
Depuis 2006, l'exploitation autour d'In Amenas est menée conjointement par l'entreprise nationale algérienne Sonatrach Britisch et Statoil avec un investissement évalué à 2 milliards de dollars et employant environ 700 personnes. En moyenne le site de In Amenas produit 50 000 barils par jour de condensat ainsi que 9 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an avec une recette annuelle estimée par l'AIE à 3,9 milliards de dollars. Donnant une perte journalière, encas d'arrêt d'environ 10,5 millions de dollars sans compter les dégâts de certaines installations et des indemnisations fonction des clauses des contrats d'assurance. Il faut prendre en compte du moins à court terme l'effet psychologique sur les travailleurs qu'il soit algériens qui sont le plus grand nombre que sur les étrangers. Si l'on prend une moyenne de 55 à 60 milliards de mètres cubes gazeux d'exportation ces trois dernières années, la part d'In Amenas représente entre 17 à 18% pour les exportations et à environ 10/12% de la production totale, la consommation intérieure étant estimée actuellement avant les décisions de doubler la production d'électricité à partir des turbines de gaz de 35 milliards de mètres cubes gazeux. Mais fait important le gazoduc est connecté au Gazoduc Enrico Matei anciennement appelé Transmed est déjà reliée à l'Europe via le gazoduc Transmed, qui depuis 1984 relie l'Italie via la Tunisie. L'accord stipule de porter les quantités de gaz livrées á travers ce gazoduc de 27 milliards de M3 á 33,5 milliards de M3 en 2012. D'où l'importance de la sécurité de cet axe qui représente avec la vitesse de croisière entre 52 et 60% des exportations gazières algériennes ce qui est énorme.

Question 3.- Cette attaque terroriste n'aura t- elle pas un impact sur la
venue d'investisseurs étrangers ?
Bien que les champs pétroliers et gaziers n'ont jamais été la cible des terroristes entre 1990/2000 et il faut se demander pourquoi maintenant, je vous répondrai NON. Et pour preuve l'exemple de la période sanglante qu'a connue l'Algérie où les compagnies notamment américaines ont investi et du Nigeria où malgré bon nombre d'attentats cela n'a pas fait fuir les compagnies étrangères. Les différents messages tant des gouvernants occidentaux, russes, chinois, que des dirigeants des compagnies sont rassurants. Ce qui ne saurait signifier qu'il faille dormir sur ses lauriers car d'autres attaques seraient catastrophiques et alors ma réponse serait plus nuancée. Ce serait une erreur stratégique d'inciter à un boycott car cela reviendrait à encourager les terroristes qui peuvent s'en prendre à d'autres sites pétroliers dans différentes contrées du monde. Je rappelle que Sonatrach est liée par avec bon nombre de compagnies étrangères pour les champs exploités en association participant à hauteur de 25% du volume de gaz produit en Algérie. Quitte à me répéter, je ne pense pas que cela aura un impact du moins à moyen termes sur les exportations algériennes. Ce qui intéresse avant tout investisseur c'est le taux de profit directeur étant entendu que cette situation peut engendrer différents surcouts comme les augmentations de salaires, des investissements supplémentaires pour la sécurité indispensable, la prime risque dont le surcout sera supporté par l'Algérie. Et là il revient à Sonatrach de mieux maitriser son management stratégique pour réduire ses couts, de mieux piloter les contrats à partir d'une transparence comptable qui lui fait actuellement défaut ne pouvant pas cerner véritablement ses couts réels, afin de contrebalancer les surcouts induits par cette attaque. Car pour la nouvelle monture des hydrocarbures c'est le taux de rentabilité qui servira d'assiette fiscale et dans ce cas bon nombre de compagnies auront tendance à gonfler les charges ce qui réduira le surplus de Sonatrach. Il faut éviter toute psychose, l'Algérie ayant toujours respecté ses engagements internationaux pour le volet hydrocarbures. Pour tout investisseurs existent plusieurs critères d'attrait dont certes l'aspect sécuritaire mais également la stabilité juridique, une politique cohérente et visible et surtout moins de bureaucratie. L'Algérie est un acteur stratégique pour l'Europe où sa part de marché gazier (GNL, canalisation Medgaz et Transmed) entre 13 et 15% de l'approvisionnement (In Amenas représentant environ 2% de la consommation européenne) derrière la Russie et la Norvège.

Question 4- Quelle conclusion ?
Cette attaque sur le site d'Amenas montre la vulnérabilité de l'économie algérienne qui repose sur une ressource éphémère et de surcroit fluctuante, d'où l'importance de penser en urgence à une autre politique économique afin de dynamiser les sections hors hydrocarbures dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Nous sommes à l'ère de la mondialisation et à l'aube de profonds bouleversements géostratégiques dans le domaine énergétique, économique et politique. Cette situation interpelle donc l'Europe pour sa sécurité énergétique, mais également l'Algérie fortement concurrencée par le South Stream russe, le gaz africain, libyen et qataris et à horizon 2017 par le gaz de schiste américain qui représente 35% des recettes de Sonatrach. Aussi s'impose une stratégie d'adaptation dans tous les domaines, politique, diplomatique et économique, loin des utopies bureaucratiques des années 1970. Les enjeux géostratégiques pour l'Algérie sont donc énormes pour sa survie.


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