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Pourquoi sommes-nous devenus passifs ?
Publié dans Sétif Info le 06 - 09 - 2010

En feuilletant les pages d'un quotidien national il y a quelques jours, je fus particulièrement surpris d'une information concernant notre compagnie aérienne nationale. Cette information relatait la probable interdiction de survol du ciel européen par les avions de la compagnie pour des raisons liées à la sécurité des passagers. L'article en question, fait référence à une publication dans le journal officiel de l'Union Européenne (UE) datant de juillet dernier et dont l'objet est le bannissement potentiel de certaines compagnies aériennes dont Air Algérie. La publication traite, notamment, des mesures à prendre en compte urgemment par la compagnie nationale afin de lui éviter une interdiction pure et simple du survol du ciel européen. Entre autres compagnies concernées par cette publication, Air Bangladesh, Iran Air et certaines sociétés privées d'Indonésie, de Russie ou du Gabon. La compagnie nationale dispose d'un délai courant jusqu'à novembre 2010 pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne en matière de sécurité aérienne, faute de quoi elle se retrouverait « black listée » et considérée comme compagnie non fiable voire dangereuse.
Comment un fleuron du transport aérien africain et, accessoirement, une société monopolistique, est devenu en quarante ans une compagnie à risque ? Faut-il rappeler que l'avertissement européen concerne la sécurité des passagers et non la couleur des sièges ou de la moquette. Il s'agit bien de l'intérêt que doit accorder cette compagnie à ceux qui font son existence au quotidien. Simplement dit, il s'agit de vies humaines en jeu et c'est là où je fus tristement rappelé au désastre que connaît notre pays aujourd'hui. Les scandales succédant aux scandales, les trafics succédant aux violences, le terrorisme succédant au terrorisme, le citoyen algérien ne sait plus où tourner la tête ni dans quelle direction se diriger. Ce constat particulièrement amer n'est point caricaturé puisque, pour finir de s'en convaincre, il suffit de déambuler dans nos rues pour voir le commerce informel qui prolifère, la violence physique qui se généralise, le laxisme des autorités et pour finir les récits incessants de jeunes qui tentent de fuir le pays au péril de leur vie, juste pour quitter cet univers sordide.
Certains diront que le pays essaye de s'en sortir difficilement mais sûrement. Cela est peut-être vrai mais comment s'en assurer ? Notre PIB s'est-il affranchi de la manne pétrolière ? Les algériens bénéficient-ils du plein emploi ? L'Algérie est-elle devenue une destination phare et un havre de renouveau pour sa diaspora ?
Les chantiers clairsemés ça et là et quelques réalisations en place telles que la rénovation des chemins de fer ou l'autoroute Est-Ouest, ne suffisent en aucun cas à confirmer ce diagnostic de rétablissement. De fait, les problématiques engendrées par ces mêmes réalisations dépassent de loin les bénéfices qui en sont tirés. Entre scandales financiers, malfaçons, détérioration de l'environnement et faible impact sur l'économie locale ou nationale, le bilan est plutôt maigre au regard de l'ambition et de l'attente affichées. Prenons l'exemple de l'autoroute Est-Ouest : cet axe majeur avait pour objectifs de fluidifier la circulation, de dynamiser l'économie nationale et de faciliter le transport des algériens. Après plusieurs années de chantiers, de désagréments et d'attente où on est-on de ce projet stratégique ? Plusieurs tronçons ont été finalisés mais l'ensemble n'est pas opérationnel de bout en bout. Certains tronçons à peine livrés souffrent déjà de malfaçons au point où les autorités ont été contraintes de les fermer, temporairement, à la circulation afin de les « retaper ». Sur l'ensemble du tracé de l'autoroute et sur les tronçons opérationnels et connectés, aucune servitude n'a été aménagée pour le confort et la sécurité des usagers de cette voie. Comment peut-on afficher de l'optimisme face à ce constat et pour un projet dont le coût au kilomètre serait le plus cher au monde ?
Des exemples à l'instar de celui-ci existent à foisons et cet article ne suffirait pas à les énumérer. Mais l'objectif n'est pas de constituer un chapelet de projets en échecs, en cours ou en devenir, mais de s'interroger ou plutôt de trouver la réponse à la lancinante question de savoir où est le regard critique et la sanction populaires, leviers de la démocratie et garants de la bonne gouvernance ? Car, au-delà de la mauvaise gouvernance à proprement parler, il s'agit effectivement de la présence réelle du peuple dans la gestion des affaires de la cité. On ne peut reprocher à un mauvais conducteur de mal conduire avant de savoir si celui-ci a réellement reçu la qualification nécessaire à cet effet. Comment reprocher à un gouvernant sa mauvaise gestion si personne n'est là pour le lui dire ? Pire, si personne ne l'a réellement et effectivement mandaté ?
Pourquoi tant de passivité à l'égard de ce qu'on observe à l'œil nu et que nous percevons sans efforts intellectuels particuliers ? Est-ce la peur ? Auquel cas, de qui ou de quoi ? Est-ce la suffisance ? L'est-on réellement ? Est-ce le désespoir ? Pourquoi ne peut-on plus espérer ? Il est évident que la cause rassemble toutes ces questions et bien d'autres mais le fait est que cette passivité devient handicapante au point de se demander si ce n'est pas une forme de suicide collectif. Entre fatalisme et désillusion, la norme sociale semble se déconnecter de ce qui la concerne collectivement et semble vivre dans l'expectative d'un jour meilleur dicté par le hasard. Je parle de la majorité qualifiée de silencieuse car une minorité semble bien se départir de ce constat et prolifère de manière obscène et impudique. Cette caste de « privilégiés » est inhérente à la situation dramatique que traverse notre pays et sa présence massive, en termes d'influence et non en termes de nombre, est le reflet de l'état de délabrement de la société.
D'où mon questionnement : comment un peuple qui a osé se dresser contre son occupant, en soit rendu à cet état végétatif et léthargique ? Comment un peuple, jadis maître de son destin, en soit rendu à devenir un simple figurant dans le film de sa vie, au quotidien et de son avenir, au lieu d'en être l'acteur principal ? Comment un peuple qui dispose d'atouts majeurs pour son développement en soit rendu à un état de dépendance et de sous-développement aggravés ? Comment un peuple jadis exigeant, s'agissant de son existence et de son devenir, en soit rendu à accepter l'inacceptable ?
J'avoue que je ne dispose pas de réponse sinon un début de réponse. L'histoire nous a montré que la marche d'un peuple vers des jours meilleurs passe toujours par la case mobilisation. J'entends par là un mouvement collectif et fédérateur autour d'objectifs communs qui dépose les gouvernants ou du moins rappelle au bon souvenir de ces derniers que c'est au peuple que revient la décision finale et l'ultime approbation. Mais cette mobilisation, hormis de ce qu'on a pu vivre autour de la cause footballistique, semble nous faire cruellement défaut. Tout le monde se souvient de cette mobilisation « guerrière » pour défendre nos valeurs nationales et notre « honneur » suite aux évènements qui ont émaillé le match Algérie-Egypte comptant pour la qualification à la dernière coupe du monde. Tout le monde se souvient de ce formidable sursaut d'orgueil qui avait transcendé tous les clivages de la société et avait fédéré notre nation autour de ses symboles premiers. Certains s'étaient même permis de penser à la possibilité de conquérir l'Egypte tant l'ardeur de l'émotion et la force suscités par ces évènements avaient pu provoquer comme force populaire.
Malheureusement, ce sursaut n'a duré que le temps de l'évènement et à fini par retomber tel un soufflet vidé de son contenu. L'occasion était pourtant trop belle pour se mobiliser sur d'autres terrains que celui du sport mais faute de leaders ou de volonté populaire très forte, cette vision en est restée au stade du vœu pieux. La pensée collective ne semble pas de soucier de l'intérêt collectif ni même de l'intérêt individuel. En fait, l'individu existe par lui et pour lui. Son souci demeure son quotidien pénible ou alors son insatiable appétit prédateur, selon que l'on soit en haut ou en bas de l'échelle de valeurs actuellement en vigueur dans notre pays.
Peut-on espérer un jour un nouveau sursaut d'orgueil qui nous permettrai de nous extraire de cette passivité léthargique voire létale pour nous impliquer dans notre destin et nous faire entrer durablement dans ce millénaire ? J'espère que oui mais je ne sais si pas si je serais encore là pour le voir.


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