Au vu des candidats qui ont quand m?me le courage de retirer leur dossier de can-didature, certains avaient pens? qu?il s?agissait d?une ?lection pour l?APC. Pourquoi ne tenteraient-ils pas leurs chances du moment qu?ils disposent de programmes ? faire conna?tre? Le plus important est que chaque programme soit d?fendu et il appartiendra apr?s au peuple d?en d?cider, si tant est que le peuple va imposer son choix et c?est ce qui est esp?r? tout de m?me. Mais, y a-t-il r?ellement de vrais militants qui partagent les m?mes id?es avec leurs dirigeants et les discutent avec ces derniers, d??gal ? ?gal? S?il peut y avoir une passe d?armes entre les dirigeants, ce qui est quand m?me rare, car eux s?expriment, contrairement ? leurs militants, ou plut?t contrairement aux encart?s, car le militantisme semble ?tre une denr?e rare, les partis, ou plut?t le reste des membres militants des partis, ne savent pas ? quelle argumentation se vouer. Ils ne peuvent pas le savoir car seuls les dirigeants savent et construisent (en toute autonomie?) la ligne directrice du parti et les attitudes strat?giques ? ?adopter? en fonction des contextes. Alors, quand bien m?me que des partis donnent l?impression de bouger ou au moins de tenter de bouger, de contredire le fait que les populations commencent ? ne plus voir leur ?utilit??, de ne plus savoir et pouvoir donner un sens ? leur existence m?me, il n?en demeure pas moins qu?en dehors des dirigeants du FLN qui veulent faire croire qu?ils ont une capacit? d?initiative, c?est l?inhibition g?n?ralis?e, ou bien ils sont dans la situation o? ils r?agissent plus qu?ils ne prennent d?initiative. Ne serait-ce pas favoriser le FLN par rapport ? ses deux alli?s que de revendiquer l?appropriation du pr?sident de la R?publique car il est pr?sident (d?honneur seulement?) du seul FLN et pas de l?Alliance? Quant aux partis de l?opposition, car il y a bien une opposition, cependant neutralis?e, ils sont pratiquement aphones si on les cherche uniquement ? travers la TV. Il conviendrait d?abord de bien d?finir le contenu de ce concept pour savoir exactement qui en est dedans, qui en est en dehors, et qui n?en est ni dedans ni dehors, c?est-?-dire ? ne pas savoir quoi faire. G?n?ralement, ceux qui ne sont ni en dedans ni en dehors n?ont pas de certitudes doctrinales et sont ? la merci du vent comme des girouettes. Ils tiennent la ?canne par son milieu? et on dit m?me qu?ils sont pr?ts ? manger ? tous les r?teliers. Il ne faudrait pas alors oublier, au vu du r?veil des partis ? la seule approche de l??lection, que les perspectives fix?es ? l?action politique s?av?rent inchangeables et sont d?ailleurs demeur?es inchang?es, ? savoir que c?est la question du pouvoir qui est au coeur des pr?occupations. Le pouvoir, pourquoi? Pour qui? Tous les leaders de partis, sans exception aucune, verrouillent la porte d?acc?s ? leur remise en cause. Ceux qui y sont ? diriger le parti veulent continuer ind?finiment ? y ?tre et ceux qui n?y sont pas sont en attente d?opportunit?s pour les en d?loger. C?est la pr?sidence ? vie ? la t?te des partis, et cela est bien une tradition nationale, ? n?importe quel niveau de l?Etat, des institutions, des partis, des associations toutes natures confondues, m?me pour diriger des mouvements de jeunes quand le dirigeant n?est plus jeune, m?me pour les associations dites de la famille r?volutionnaire qui ne r?volutionnent pourtant rien. Ni les partis ni tout le reste qui les suit, comme organisations de masse, ne sont devenus le creuset qu?ils devraient ?tre, ? savoir celui o? on r?fl?chirait pour l?Alg?rie et pas seulement autour des enjeux de pouvoir et de ce que cela pourrait impliquer comme dividendes personnels.