L??lectorat convoqu? pour le scru-tin du 9 avril a ?t? ?valu? par le minist?re de l?Int?rieur ? un peu plus de 20,5 millions d??lecteurs. Parmi ce nombre, ceux qui r?sident ? l??tranger. La question est, donc, de savoir quel discours ont tenu ?ou tiendront- les candidats pour capter leurs voix. Quelques-uns, parmi les postulants, ont bien tent? un clin d??il en direction de notre communaut? install?e outre-M?diterran?e et outre-Atlantique, mais les arguments avanc?s ne semblent pas ?tre taill?s pour un binational qui habite Paris ou Londres. Parler des entraves que connaissent nos compatriotes, au niveau des fronti?res, et des petites ?mis?res? que leur font subir des douaniers z?l?s pour quelques babioles, destin?es ? un parent, pourrait -? la limite- int?resser ?l??migr?? de premi?re ou de seconde g?n?ration qui a gard? un pied au bled et qui y vient de temps ? autre. Ce qui n?est pas le cas des jeunes n?s en Europe, en Am?rique, ou ailleurs, qui viennent de boucler les 18 ans qui leur donnent le droit de glisser un bulletin dans une urne. Evoquer ou d?noncer des difficult?s qu?ont les Alg?riens ? obtenir un document d??tat civil ?d?origine?, des travers d?une administration ou des caprices d?un infirmier qui exerce dans un ?tablissement de sant? d?faillant, ne touche pas le jeune habitu? ? des prestations de meilleure qualit? et qui ne comprend pas, ? la limite, que l?on pourrait payer 200 dinars pour retirer un extrait de naissance qui comporte, de surcro?t, des erreurs. Combien sont-ils ces jeunes ? s?int?resser au pays de leurs p?res? Est-il possible d?imaginer qu?un Jamel, n? d?un mariage mixte et qui a la ?bi?, se sente plus Alg?rien que Mohamed, l?Alg?rien qui vit en Alg?rie mais qui ne pense qu?? la quitter? Le probl?me est que ces Jamel, issus de mariages mixtes ou entre Alg?riens, ne se sentent pas Alg?riens mais Fran?ais, dans le cas de ceux qui sont n?s en France. Ils seront plus r?ceptifs ? une campagne men?e par des candidats fran?ais, parce qu?ils sont concern?s directement. Pour Jamel, aller voter, si jamais il d?cide de le faire, se r?sume ? d?poser un bulletin contre le candidat que les m?dias du pays d?accueil pr?sentent comme ?tant le diable. Son choix ne se r?sume, donc, pas ? comparer des programmes et s?arr?ter sur celui qui r?pond le mieux ? ses aspirations, mais ? ?barrer? la route ? celui qu?une propagande pr?sente comme ?tant ? la solde de ?, qui ferme les yeux sur?, et qui encourage?, bref un Pinochet alg?rien que la CPI a omis de juger. Certains parmi ces jeunes, et moins jeunes d?ailleurs, ont h?rit? de leurs pays d?accueil des mentalit?s et des comportements incompatibles avec la culture, la tradition et les lois alg?riennes. Ils ne distinguent pas entre voter pour un candidat qui deviendra le pr?sident d?un pays, quoi qu?on dise, sous-d?velopp? et celui qui est le pr?sident d?une puissance. Toute la diff?rence est l?. Car ces jeunes dicteront ? leurs p?res leurs choix, en prenant pour exemple ce qui se fait chez ?eux?, et qui n?est qu?un Smig; et ce qui fait d?faut chez ?nous?.