N'y tenant plus, j'ai stoppé net ma voiture devant la mairie. J'ai grimpé quatre à quatre les marches menant vers le dernier étage et le bureau du maire, ne faisant même pas attention aux cris effarés du planton et de la sécurité. Je n'ai même pas frappé à la porte, je l'ai défoncée, j'ai fais irruption à l'intérieur, j'ai saisi au collet le maire, je l'ai entrainé dans les escaliers, mais dans le sens inverse, toujours sans tenir compte des jérémiades du planton et des gardes, j'ai chopé les clés de la limousine du maire dans sa poche, je l'ai balancé à l'intérieur, et j'ai conduit avec lui assis à côté de moi. J'ai conduit pendant une bonne heure sur les routes et chemins cabossés de la commune, j'ai fais grincer à mort ses amortisseurs et je l'ai trainé là où les quartiers de sa circonscription de compétence font plus penser à des cratères lunaires. Puis, lorsque j'ai vu qu'il était bien vert, bien secoué, je l'ai relâché, j'ai libéré mon furtif otage. Pour me réveiller enfin, et regretter que tout cela, ce film ne soit finalement qu'un rêve, un rêve fou, mais fort agréable. Fort tentant, surtout. Allez ! A demain ! [email protected]