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Les élections contre la démocratie
Publié dans AlgerieNetwork le 08 - 03 - 2012


Brahim Younessi
Philippe Braud, sociologue réputé, a donné à un de ses ouvrages sorti en 1980 ce titre : « Le suffrage universel contre la démocratie » qui nous interpelle plus particulièrement à la veille d'élections dont on sait pertinemment qu'elles sont une mascarade démocratique. Les prochaines élections législatives algériennes, même si elles se déroulaient dans une transparence absolue, n'auraient pas la légitimité suffisante pour être représentatives.
La participation à ces élections du Front des forces socialistes dont les scores « électoraux » [élections locales de 2007 APW 2,76%, APC 4,05%, élections législatives de 1997 5,03%, élections législatives de 1991 7,4%, présidentielle de 1999 0,3% pour Hocine Aït Ahmed] sont significatifs de son influence dans la société. Celle des autres partis standardisés fabriqués à la chaîne, créés comme un élevage intensif en vue de la consommation extérieure n'est pas davantage une preuve de la démocratisation des institutions politiques et une réponse à la crise de la légitimité politique.
Les motivations de ces « poussins de batterie » ne sont pas électorales moins encore démocratiques – les « partis » concernés savent que leurs résultats réels se situeront entre 0 et 0,1% et que le pouvoir pour les remercier leur accordera un ou deux sièges chacun – mais bassement financières et matérielles. Le chef d'un de ces « partis myrmidons » reconnaissait explicitement qu'il ne « connaissait pas la plupart des candidats à la candidature aux législatives » et que l'enrichissement était, selon toute vraisemblance, leur principale préoccupation. Pour lui, « la plupart des gens qui adhèrent à un parti le font pour des intérêts personnels et non pour défendre des principes. ».
Ce chef de parti tout fraîchement agréé parle même « d'immixtion de l'argent sale sur la scène politique au cours des prochaines élections.» Ce discours qui se veut éthique n'a malheureusement pas eu de conséquences sur la position de ce parti qui a, quand même, décidé de présenter des candidats « exceptionnellement honnêtes et désintéressés ». Ce rôle sacrificiel serait un exemple louable s'il n'était fondé sur le soutien politique à un système totalement corrompu.
David Easton nous a apprit que sans soutien le système s'effondre. Et que même très discrédité, comme l'est le système algérien, sans « exigences pesantes » il peut se maintenir longtemps. Le système algérien n'est soumis à aucune exigence suffisamment forte pour craindre l'explosion. Au contraire, c'est lui qui pose ses exigences et ses conditions à la société civile et politique. Aucun parti n'existerait sans son agrément, et, de ce fait, aucun parti que le pouvoir agrée n'est véritablement autonome pour le soumettre à ces fameuses « exigences pesantes » de David Easton. Nous savons pourtant – Philippe Braud le rappelle à ceux qui l'auraient oublié – que « le politique est le champ des rapports de force ».
Indéniablement, le rapport de forces est actuellement en faveur du pouvoir en place à cause de l'assujettissement des partis ectoplasmiques et de leur appât du gain qui, pour paraphraser Jules Verne, entraînera toujours l'homme plus loin et plus vite que l'intérêt général. Le Front des forces socialistes peut invoquer tous les arguments pour justifier son « choix souverain » de participer à des élections dont il dit lui-même « qu'il est peu probable que les prochaines élections soient des élections ouvertes. En fait, et sans précautions inutiles, les prochaines élections n'ont aucune chance d'être des élections ouvertes. »
Le président de ce parti, dans un message à ses militants, va plus loin encore en déclarant : « Nous ne pourrons […] pas assurer que nous allons sanctuariser le pays, veiller à la sécurité nationale et initier le changement démocratique en y participant.» Alors pourquoi y aller ? « Remettre du mouvement dans le statu quo », nous explique Hocine Aït Ahmed qui dans une incohérence politique totale décide d'engager son parti dans la course aux quotas de sièges. Le chef du FFS jure tous ses dieux que son « but ne réside pas dans un quota de sièges à atteindre » mais dans « la remobilisation politique et pacifique de [son] parti et de notre peuple. » Tout un programme qui a suscité l'emploi d'un langage militaire et la convocation du général Georges S Patton selon lequel « Les guerres peuvent être menées avec des armes mais elles sont gagnées par des hommes […] ».
Drôle de guerre que veut mener Hocine Aït Ahmed assis sur des sièges que le pouvoir « qu'il combat » lui offre en contre partie de sa capitulation. Après tout, « la guerre assise » – sitzkrieg comme disent les Allemands – a bien eu lieu. Le président du FFS le confesse : « [Il] considère que la participation à ces élections est une nécessité tactique [pour son parti]. » Par définition, l'enjeu de la tactique est circonscrit localement et limité dans le temps. C'est sûr que l'ambition du FFS est de remplacer durant cette législature le RCD qui a opté, quant à lui, pour le boycott.
On a l'impression qu'il y a une dimension ludique entre ces deux partis qui se livrent au jeu des chaises musicales. Philippe Braud nous le dit, la question n'est pas de savoir « pour qui votent les électeurs » mais pourquoi votent-ils ? Ni le FFS ni les autres partis myrmidons ne nous expliquent pourquoi devons-nous aller voter alors qu'il y a, au moins, mille raisons pour s'abstenir voire boycotter ces élections destinées à sauver le système algérien moribond.


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