Deux conventions ont été signées, mardi à Alger, entre le Programme de développement économique durable (DEVED), un projet pilote de la société allemande de coopération internationale (GIZ), et les Banques CNEP et Al-Baraka pour la mise en place d'un service dédié au financement des Toutes petites entreprises (TPE) au sein de chacune d'entre elles. Une troisième convention a été signée entre le DEVED et l'Institut algérien de hautes études financières (IAHEF) pour que ce dernier prenne en charge la formation des cadres de ces deux banques, et d'autres banques dans le futur, à travers la création d'un service spécialisé à son niveau. Les conventions ont été signées par Djamel Bessaa, PDG de la CNEP-banque (publique), Nacer Hideur, secrétaire général d'Al-Baraka Bank (privée à capitaux mixtes), Redouane Kouider Aissa, Directeur général de l'IAHEF, Harraz Mehdi, représentant du ministère de l'Industrie et Ahcene Bellahcene, directeur adjoint du Deved. M. Bessaa, également président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), a salué cette démarche qui permettra au secteur bancaire de "mieux s'adapter aux besoins de financement des TPE (Très petites entreprises)", marquées par un risque élevé de non remboursement, un taux de mortalité considérable et des difficultés de gestion diverses. Les banques qui veulent s'investir pleinement et durablement dans le financement des TPE devraient tout de même "s'approprier" le savoir faire en la matière pour ne pas rester totalement dépendantes de l'expertise étrangère, selon le même responsable. Sur plus de 650.000 PME (Petites et moyennes entreprises) en Algérie, la quasi-totalité représente des TPE. Ces entreprises ne perçoivent cependant que moins de 10% des financements bancaires destinés aux PME, estimés à quelque 3.200 milliards de DA en 2011, selon l'ABEF. La TPE est toute entreprise employant moins de 10 salariés et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions de DA, selon le représentant du ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. M. Bessaa a indiqué que 99% des sept millions de clients que compte la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP-banque) sont des particuliers et donc des éventuels porteurs de projets de TPE, d'où l'utilité de la mise en place d'un tel service. La CNEP, qui s'engage à s'investir le plus longtemps possible dans le renforcement des financements au profit des TPE, "non pas suivant une approche sociale mais dans le cadre d'une vision purement économique", ne "fera aucune distinction entre les projets à condition qu'ils soient fiables et viables", a promis son PDG. Un tel processus "sera une aubaine pour beaucoup de jeunes issus des instituts de formation et qui ne trouvent pas de travail sur le marché classique de l'emploi", a-t-il estimé, en invitant l'ensemble de la place financière à adhérer à ce projet pilote. "Nous allons nous investir lourdement dans ce projet susceptible de faire évoluer la valeur ajoutée hors hydrocarbures en Algérie", a, de son côté, lâché Kouider Aissa. Le manque de formation à l'échelle locale en matière de financement de microprojets a été d'ailleurs au centre de l'intervention du représentant de la Banque Al-Baraka qui a déploré le fait que les partenaires étrangers "n'ont pas procédé à un véritable savoir-faire aux cadres algériens" en se référant à une expérience pilote de micro-financement, menée par la banque en partenariat avec DEVED et le Fonds suisse FIDES dans la wilaya de Ghardaïa. "Il faut qu'on apprenne ses métiers (financement de TPE) pour le développer avec nos propres moyens", a préconisé M. Hideur qui a révélé que sa banque pensait déjà à la création, éventuellement en partenariat avec la BID (Banque islamique de développement), d'une institution spécialisée dans la micro-finance. La signature des trois conventions s'inscrit dans la concrétisation des recommandations de la conférence internationale sur la micro-finance, organisée par le DEVED en avril 2011 à Alger.
