La femme algérienne a réussi, durant 50 ans d'indépendance, à "investir plusieurs domaines" et "réaliser des acquis importants", ce qui lui a permis d'"occuper une place importante au sein de la société et de contribuer efficacement au processus de développement du pays", a estimé la moudjahida Ouzeguene Fatma. Dans un entretien à l'APS, la moudjahida Ouzeguene, condamnée à mort durant la guerre de libération, a précisé que la femme algérienne qui a "arraché ces naquis", durant 50 ans d'indépendance, a réussi à casser les tabous en dépit des obstacles et des difficultés rencontrés. De grandes difficultés ont marqué les premières étapes du processus d'édification, a rappelé la moudjahida à la veille de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance. Le colonisateur français qui avait occupé l'Algérie sous prétexte "d'apporter la civilisation", avait laissé derrière lui un pays détruit et meurtri, a-t-elle précisé. Elle a ajouté que le taux d'analphabétisme, le manque flagrant d'écoles et la détérioration des conditions socio-économiques de la population algérienne dont la moyenne d'âge ne dépassait pas 50 ans en 1962, ne reflétait guerre cette soit disant civilisation que prônait la France coloniale. La moudjahida a salué l'Etat algérien qui a accordé, à l'aube de l'indépendance, un intérêt particulier à l'éducation à travers la réalisation d'universités au profit de tous les enfants de l'Algérie. L'Algérie qui avait vécu une tragédie nationale "a pu se relever grâce aux efforts de tous ses enfants", a-t-elle précisé. Mme Ouzeguene a estimé que chaque génération est appelée à faire des sacrifices pour son pays " ajoutant que "la contribution à l'édification nationale est aussi importante que la lutte armée". Après avoir appelé les jeunes à "la sauvegarde de l'Algérie et à suivre l'exemple des moudjahidine, Mme Ouzeguene a souligné la nécessité d'accorder un plus grand intérêt à l'écriture de l'histoire de la révolution algérienne afin de faire connaître aux générations montantes les sacrifices des martyrs et des moudjahidine pour la liberté et la dignité. La moudjahida a appelé par ailleurs à mettre en exergue la participation de la femme algérienne à la guerre de libération à travers le rôle qu'elle a joué aux cotés de ses frères. Mme Ouzeguene a salué en outre le rôle de la femme rurale durant la révolution, estimant qu'elle constituait un élément efficace eu égard aux missions qu'elle accomplissait durant la guerre de libération. En dépit des méthodes de torture utilisées par l'occupant français contre les Algériens dans les prisons et centres de détention, ceci n'avait point affaibli la détermination des moudjahidine et moudjahidate à aller de l'avant vers le recouvrement de l'indépendance du pays. La moudjahida a enfin invité les femmes algériennes à être plus audacieuses afin qu'elles puissent accomplir pleinement leur rôle dans la société d'autant plus que toutes les conditions leur sont réunies pour leur faciliter la tâche.
