Plus d'une trentaine de nouvelles toiles composent l'exposition graphique de l'artiste Omar Kara, inaugurée lundi à l'espace Aicha Haddad à Alger et qui se poursuivra jusqu'au 6 mars prochain. Peintes à l'encre de Chine, les œuvres de cet artiste, au goût prononcé pour le noir et le blanc, reflètent plus souvent ses états d'âme que des influences extérieures. "Quand je commence une toile, je ne sais pas ce qu'elle donnera au final. Je donne libre cours à mes sentiments présents et le tableau prend forme en fonction de cela. C'est la dernière esquisse qui décide de ce que sera le tableau", explique l'artiste. "La lune", "Pensée profonde", "Le tourbillon", "Le rêve", Le vigilant", "El-Mahmoum (l'accablé)" etc, font partie de cette nouvelle palette proposée aux visiteurs de l'exposition. Dans une de ses toiles, "Mama", l'artiste rend un hommage particulier à sa mère et porte, à travers "Les partis", une autre toile qui traduit la course au pouvoir symbolisée par un siège, un regard critique sur la vie publique et société algérienne. Une troisième toile, "Le théâtre", est une sorte de caricature d'une foule qui se met en scène : "A travers ce tableau qui représente ‘une masse' de personnes, je signifie que tout le monde parle, mais que personne n'agit ...", explique Omar Kara. Outre la peinture, Omar Kara s'adonne à la céramique, sa seconde passion, mais s'avoue "amer" devant l'environnement "décourageant" qui contrarie le développement du troisième Art en Algérie. "Pour qu'un artiste se fasse connaître du public, il faut qu'il expose assez souvent, alors que les espaces d'exposition restent problématiques, dit-il confiant que souvent il lui arrive de se demander à quelle fin il crée. Né à Alger, Omar Kara a étudié à l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger avant d'adhérer membre de l'Union nationale des Arts plastiques (UNAP), qu'il quitte quelques années plus tard. Le peintre compte de nombreuses expositions à Alger et à l'étranger : en France, en Pologne, en Russie, en Bulgarie, au Portugal, entre autres.