La richesse et la diversité du patrimoine culturel de la ville de Jijel et de ses environs sont mis en exergue à l'occasion d'une exposition qui accueille depuis lundi un nombreux public. Une pléiade d'associations activant dans une dizaine de communes de cette région bimillénaire, à la fois littorale et rurale, prend part à cette manifestation organisée dans le hall de la maison de la culture Omar-Oussedik pour célébrer le mois du patrimoine (18 avril-18 mai). Dédiée à l'art culinaire et ses recettes ancestrales, aux habits traditionnels et aux outils et équipements utilisés dans le travail de la terre, en cuisine ou pour d'autres usages, l'exposition suscite un vif intérêt auprès des visiteurs qui viennent découvrir un pan du patrimoine matériel et immatériel de leur région. Le mérite de la réussite de cette manifestation revient au mouvement associatif qui œuvre dans la discrétion avec un dynamisme avéré, comme en ont témoigné à l'APS plusieurs visiteurs, admiratifs devant des objets dont ils ignoraient, quelquefois, l'existence. La palme revient, selon ces visiteurs, à la délégation de la commune rurale et montagneuse, enclavée de surcroît, de Ghebala qui participe pour la première fois à ce genre d'exposition au chef-lieu de wilaya. Forte d'une trentaine de membres (hommes et femmes), la délégation de cette commune située à 95 km au sud-ouest de Jijel, a "épaté" le public par sa large panoplie d'outillages antiques utilisés encore dans le travail de la terre, la couture et broderie, la poterie artisanale ainsi que pour la préparation de plats culinaires bio qui "sentent" l'odeur du terroir. Le responsable de cette délégation, Azzouz Khodja, également vice-président de l'Assemblée populaire de Ghebala, a indiqué que les agriculteurs, dans cette commune enclavée, se servent encore d'instruments et d'outils datant du siècle dernier, comme pour témoigner de leur attachement et de leur amour indéfectible au patrimoine. Cette manifestation "est à encourager, car elle met en relief le riche patrimoine ancestral ainsi que des valeurs identitaires qui ont failli disparaître pendant la longue nuit coloniale", a estimé M. Khodja pour expliquer l'importance de la protection, de la préservation et de la sauvegarde du patrimoine national. De son coté, Kamel A., un étudiant de Jijel, rencontré dans cette exposition, s'est félicité de cette initiative des pouvoirs publics pour "pérenniser un pan de la culture", sans manquer de relever "l'ardeur et le dynamisme du mouvement associatif, encore ancré aux valeurs". Pour cette édition, le nombre des communes participantes est jugé satisfaisant comparativement à l'année passée où seules trois (3) collectivités locales de la région avaient pris part à la manifestation, a affirmé à l'APS, Djamel Brihi, directeur de la maison de la Culture Omar-Oussedik, rappelant au passage que trois concours ont été institués dans le cadre de cette exposition. Ils concernent essentiellement le meilleur stand du patrimoine matériel, la meilleure table gastronomique traditionnelle et le meilleur spectacle folklorique du patrimoine immatériel. Un jury composé de spécialistes n'appartenant pas à la culture a été constitué pour juger et apprécier en toute équité les différentes expositions présentées à cette occasion. Le programme concocté à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine prévoit de nombreuses autres activités et manifestations culturelles et artistiques.