Les participants à une journée parlementaire sur la lutte antidrogue, organisée lundi à Alger, ont souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes pratiques pour faire face à ce phénomène. Des juristes, des spécialistes de santé mentale, des parlementaires et des associations de jeunes ont affirmé que "la rapidité avec laquelle se propagent le phénomène et l'apparition chaque jour de nouveaux types de stupéfiants ne laissent pas de temps au législateur de promulguer des textes de loi pour combattre le fléau". Concernant la législation algérienne en vigueur, l'avocat Mihoub Mihoubi a souligné que cette dernière n'était pas en adéquation avec les développements qu'a connus la société algérienne, notamment en termes de lutte antidrogue. De son coté, Pr. Farid Kacha, Chef de service à l'hôpital psychiatrique de Cheraga (Alger) a souligné que "l'effet de la drogue notamment sur le cerveau est dévastateur" évoquant par la même le phénomène de violence lié directement à la prolifération de la drogue. L'Algérie est située dans une zone marquée par des tensions, ce qui facilite le passage de la drogue à travers ses frontières, a-t-il soutenu. Après avoir qualifié la consommation de drogues de maladie chronique très répandue parmi les jeunes, Pr Kacha a déploré le manque de structures scientifiques spécialisées soulignant la nécessité d'accélérer l'introduction d'une formation universitaire spécialisée dans la prise en charge des toxicomanes. Pour sa part, Mustapha Khiati, président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a indiqué que "le trafic de drogue vient en deuxième position après le trafic d'armes" mettant en garde contre la prolifération de la drogue en milieu scolaire. Le Lieutenant-colonel Mohamed Benchaib de la Gendarmerie nationale a présenté, à cette occasion, les différentes drogues et psychotropes saisies ces dernières années. Mohamed Sadek Djan Hamed, de la sûreté nationale a passé en revue les activités de proximité organisées par la DGSN en milieu urbain pour sensibiliser les jeunes aux dangers de ce fléau. Enfin Mohamed Chekali, chargé de la santé mentale au ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière a mis en relief le rôle des centres intermédiaires spécialisés dans la prise en charge des toxicomanes.