Le tribunal de Silivri, près de la capitale turque Istanbul a ordonné lundi la libération de 21 prévenus, des condamnations devant être prononcées dans la journée dans l'affaire des putschistes présumés contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Soupçonnés de préparer un coup d'Etat à l'encontre du gouvernement, les 275 prévenus étaient présents au tribunal de Silivri qui a ouvert lundi son audience. Seuls les avocats, les prévenus, les journalistes et des parlementaires ont été autorisés à rejoindre la salle d'audience. Le réseau "Ergenekon" (du nom d'une vallée mythique d'Asie centrale d'où serait issu le peuple turc) est accusé d'avoir tenté de favoriser un coup d'Etat militaire contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en semant le chaos dans le pays par des attentats et des opérations de propagande. L'acte d'accusation prévoit de lourdes peines contre les putschistes présumés, dont la prison à vie pour 64 d'entre eux, devant répondre du crime de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel par la force". Les accusés, dont des généraux, des journalistes et des chefs de la pègre, sont écroués depuis 2007 et jugés depuis octobre 2008 dans le cadre de ce procès. L'ex-chef d'état-major, le général Ilker Basbug (qui a dirigé l'armée turque entre 2008 et 2010) qui figure parmi les accusés rejette toutes les accusations portées contre lui, et a dénoncé dimanche soir l'interdiction faite à ses proches d'assister au procès. En outre, la justice turque a annoncé la condamnation à perpétuité d'anciens hauts gradés de l'armée. Ilker Basbug figure notamment parmi ces condamnés. Malgré les interdictions de rassemblement décidées vendredi par le gouverneur de la province d'Istanbul, Hüseyin Mutlu, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter d'empêcher un groupe d'environ mille personnes de rejoindre le tribunal.
