Le nécessaire élargissement de l'action des mourchidate en milieu social dans l'orientation et la préservation de la référence nationale religieuse a été au centre des débats d'un colloque international, mercredi à Oran, sur "le discours féminin et la culture arabo-musulmane contemporaine". L'universitaire de Mila Amar Bachiri, a indiqué que l'action des mourchidate se limite actuellement aux mosquées. "Il faut élargir leur champ à d'autres établissements sociaux dont les centres pénitentiaires, les hospices de personnes âgées pour leur permettre de mener efficacement leur rôle dans la protection de la société et de la famille à l'ère de la prolifération des fetwas." L'intervenant a situé, dans une communication intitulée "mourchidate en Algérie entre référence algérienne et celle des satellites", l'importance d'une coordination entre les guides religieux et les femmes intellectuelles comme les avocates, les psychologues, les sociologues en matière d'orientation pour préserver la référence religieuse nationale. Le professeur Bachiri estime que le nombre de mourchidate "est faible par rapport aux 16.000 mosquées réalisées à travers le pays d'où la nécessité de son augmentation eu égard à l'importance de l'orientation religieuse pour préserver la référence nationale". Le professeur Neggaz Meknassi, de l'université de Sidi Bel-Abbès, a rappelé que grâce aux mourchidate 70.000 femmes sont sorties de l'illettrisme, ajoutant que l'Algérie est le premier Etat arabe et islamique à avoir créé le poste de mourchida. Le conférencier a ajouté que le décret promulgué en 2008 a élargi l'activité des mourchidate et a créé le poste de mourchida principale. Les participants ont traité d'autres sujets ayant trait au discours féminin dont ceux inhérents à "la femme arabe et son rôle dans la renaissance de la pensée arabe contemporaine", "les droits de la femme entre le discours religieux et contemporain", "la place de la femme dans la pensée philosophique" et "entraves culturelles de la femme entrepreneur en Algérie". Cette rencontre, étalée sur trois jours, est initiée par le département de philosophie en collaboration avec les laboratoires "philosophie: sciences et développement en Algérie" et "dimensions de valeurs et mutations politiques en Algérie" de l'université d'Oran.