La famine et les maladies, telles que la malaria et le choléra, vont aggraver la crise au Soudan du Sud, pays ravagé par la guerre civile depuis six mois, a prévenu dimanche l'ONG humanitaire Oxfam. "Le conflit a pris des milliers de vies et détruit les moyens de subsistances de millions" de Sud-Soudanais, a déclaré dimanche la chef d'Oxfam dans le pays, Emma Jane Drew. "La population du Soudan du Sud est confrontée à une triple crise, guerre, faim et maladie, et avec la saison des pluies qui bat son plein, la situation ne peut qu'empirer". Samedi, les Nations unies avaient lancé un appel aux donateurs, demandant plus d'un milliard de dollars (739 millions d'euros) pour venir en aide à 3,8 millions de personnes "touchées par la faim, la violence et la maladie". "Maintenant que la saison des pluies est là, les conditions de vie au Soudan du Sud se détériorent chaque jour: les gens vivent littéralement dans la boue", avait décrit le responsable des opérations humanitaires de l'ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer. "Le choléra est apparu, la malaria est endémique et beaucoup d'enfants sont sous-alimentés. Des millions de personnes ont besoin de soins médicaux d'urgence, de nourriture, d'eau propre, de sanitaires corrects et d'un abri pour passer l'année", avait-il ajouté. Le conflit dans le plus jeune pays de la planète, qui a commencé le 15 décembre, a fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et les combats ont forcé plus de 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers. Le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival politique et ancien vice-président, le chef rebelle Riek Machar, se sont engagés cette semaine à former un gouvernement de transition d'ici à 60 jours, mais les experts doutent de leur volonté de mettre fin au conflit, les soupçonnant de privilégier une victoire militaire.