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Un ministère d'Etat chargé de la planification stratégique et sept à huit pôles économiques régionaux Pour une plus grande cohérence afin de s'adapter aux nouvelles mutations :
Pour l'Algérie, il s'agit de procéder à une autre organisation institutionnelle, qui ne sera efficace que sous réserve d'objectifs précis, d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques. Cette organisation institutionnelle implique d'avoir une autre organisation tant des ministères que des wilayas par des regroupements évitant les micros institutions budgétivores, incluant la protection de l'environnement et surtout étant à l'écoute de la société civile réelle en symbiose et non imposée, par les pouvoirs publics vivant du transfert de la rente incapable de mobiliser. Dans ce cadre, je réitère ma proposition faite aux pouvoirs publics depuis des années de la création d'un ministère d'Etat chargé de la planification stratégique sous la coupe directe du président de la République, et travaillant en réseaux avec l'ensemble des membres du gouvernement, devant distinguer pour reprendre l'adage militaire, tactiques et stratégie. A ce ministère d'Etat lui seront rattachés tous les organes de collectes d'information, travaillant en réseaux. Il est souhaitable un regroupement des ministères afin d'éviter les télescopages actuels pour plus de cohérence, dont un grand ministère de l'Economie et un grand ministère de l'Education nationale avec des secrétariats d'Etat. L'objectif stratégique pour tous les ministères est de d'appliquer une feuille de route quantifiée et datée suivi par le ministère d'Etat chargé de la planification, les entreprises relevant étant liées par un contrat de performance sur une période de 5 années, ce qui nécessite la dépénalisation de l'acte de gestion afin de libérer les énergies créatrices. La réforme nécessaire des collectivités locales implique nécessairement la réorganisation du pouvoir central devant étudier les expériences internationales : les Etats-Unis d'Amérique, un des pays les plus décentralisé, les provinces relativement autonomes en Chine, la Fédération de Russie, les Landers allemands ,les cantons suisses, les régionalisations en Italie et Espagne, la France étant un des pays les plus centralisés. Comme je l'ai rappelé depuis de longues années (voir nos contributions 1980/2024), les pouvoirs publics doivent donner de plus larges prérogatives aux collectivités locales afin de favoriser le développement et une société participative. Je définis la décentralisation économique comme un mode d'organisation de l'Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendante de l'Etat régulateur central pour les grandes orientations stratégiques,tant politiques qu'économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l'autorité nationale. Toute décentralisation économique appelle les questions fondamentales suivantes : compétences des régions, règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs régionaux ; ressources des régions ; relations avec le pouvoir central ; modalités de transfert aux pouvoirs régionaux et enfin concertation entre régions. La mise en place de la décentralisation économique doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l'argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu'il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu'une solution nationale. La diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s'adapter aux conditions locales spécifiques. La décentralisation économique suppose une clarté dans l'orientation de la politique socio-économique évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central et des concurrences entre le centre et la périphérie ce qui permet un nouveau cadre de pouvoir avec des nouveaux acteurs, de nouvelles règles et de nouveaux enjeux avec des nouvelles stratégies élaborées. En conclusion, la pleine réussite de ce processus complexe de la réorganisation des institutions, action éminemment politique implique de poser le rôle de l'Etat et son articulation avec le marché, ce qui renvoie au mode de gouvernance et à l'urgence d'une lutte contre la bureaucratie centrale et locale néfaste qui, d'ailleurs, enfante la sphère informelle et la corruption. Cette vision stratégique implique de placer l'homme pensant et créateur au cœur du développement donnant le primat au savoir, et non aux relations de clientèles produit de l'esprit rentier , afin de réaliser un triple objectif: une société plus équilibrée et plus solidaire, la croissance au service de l'emploi et mettre l'Algérie au cœur du développement de la Méditerranée et de l'Afrique. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités