Près de 7 millions de personnes nécessitent aujourd'hui une aide humanitaire au Soudan, une situation imputée à l'aggravation du conflit au Darfour (ouest), à l'afflux de réfugiés fuyant le Soudan du Sud et à une crise aiguë de malnutrition, ont annoncé mercredi les Nations unies. L'année dernière, l'ONU avait évalué ce nombre à 6,1 millions de personnes. Les agences humanitaires ont besoin d'urgence de fonds "pour venir en aide à 6,9 millions de personnes", ce qui représente environ 20% de la population soudanaise, annonce l'ONU dans un communiqué. "Le plan humanitaire pour le Soudan a été révisé pour prendre en compte la détérioration de la situation au Darfour, l'afflux de nouveaux réfugiés en provenance du Soudan du Sud ainsi que la crise aiguë de malnutrition", a déclaré Ali Al-Za'tari, le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Soudan. Le conflit au Darfour, qui dure depuis 2003 et a fait des centaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés selon l'ONU, s'est aggravé cette année. Depuis fin février, près de 300.000 personnes supplémentaires ont été déplacées ou autrement affectées par les violences, les pires des dix dernières années, ce qui porte à 2,2 millions le nombre de personnes ayant dû quitter leur foyer et vivant dans des camps au Darfour. A cela s'est ajouté un afflux de 85.000 réfugiés à la frontière sud du pays depuis que des combats ont éclaté en décembre au Soudan du Sud entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son rival Riek Machar, faisant des milliers de morts. Il y a eu aussi "une augmentation des personnes souffrant d'une sévère malnutrition, tout particulièrement les enfants", selon l'ONU. Plus d'un million de personnes ont en outre été déplacées ou sévèrement affectées par les combats qui se sont intensifiés ces derniers mois au Kordofan-Sud et dans au Nil Bleu, deux régions situées le long de la frontière sud, où des rebelles sont actifs comme au Darfour. Outre l'ampleur de l'aide qu'elles doivent fournir, les agences humanitaires doivent travailler dans des conditions de sécurité difficiles, souvent compliquées par la mauvaise volonté des autorités.