Au moins vingt sept personnes ont été tuées et 101 autres ont été blessées au coeur même de N'Djamena, capitale tchadienne, visée lundi, pour la première fois, par un double attentat-suicide attribué au groupe armé extrémiste Boko Haram par le gouvernement tchadien. Les deux attaques ont visé le commissariat central de N'Djamena et l'école de police, faisant 27 morts et 101 blessées, a confirmé le gouvernement tchadien dans un communiqué. "Quatre terroristes ont également été tués", selon la radio gouvernementale qui a précisé que "cette attaque ne découragera pas le Tchad de combattre ces bandits (Boko Haram)". Dans la capitale tchadienne endeuillée, une réunion de crise sur ces attentats a été tenue en l'absence du président Idriss Déby Itno, attendu dans la journée à N'Djamena de retour d'Afrique du Sud où il a participé au sommet de l'Union africaine. L'armée tchadienne participe en première ligne depuis février 2015 à une opération militaire régionale visant à chasser le groupe de pans entiers de territoire qu'il avait capturés dans le nord-est du Nigeria qui est éloignée d'à peine une cinquantaine de kilomètre de N'Djamena. Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin sont convenus le 11 juin, lors d'un sommet à Abuja, de mettre sur pied une force régionale dans le but de mieux lutter contre Boko Haram, désormais affilié au groupe terroriste "Etat islamique" (EI /Daech). Cette force MNJTF (selon son acronyme anglais), forte de 8.700 hommes et sous commandement nigérian, aura son quartier général à N'Djamena. Environ 5.000 soldats tchadiens sont engagés dans la lutte contre Boko Haram. En avril, N'Djamena avait déploré la mort de 71 soldats dans le cadre de cette opération. Soutien de l'Algérie au Tchad dans sa lutte antiterroriste Dans un communiqué condamnant "vigoureusement" le double attentat-suicide qui a ciblé le commissariat centrale et l'école de police de N'Djamena, l'Algérie, par la voix du porte parole du ministère des Affaires étrangères Abdelaziz Benali Cherif, a réitéré son rejet et sa condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifesté son soutien au Tchad dans "sa lutte remarquable contre ce fléau". L'Algérie a salué, selon le communiqué des Affaires étrangères, "l'engagement et les efforts déployés par le Tchad et les autres pays de la sous-région visant à développer une coordination étroite et une coopération plus conséquente à l'effet de déployer rapidement une force d'intervention conjointe multinationale capable de neutraliser le groupe terroriste Boko Haram qui constitue une sérieuse menace à la paix et la sécurité, non seulement pour la sous-région, mais aussi pour l'ensemble de notre continent africain".
