Les différents acteurs du conflit au Yémen semblent envisager de renouer avec la paix en exprimant une volonté d'aller mutuellent vers des pourparlers porteurs d'espoir, d'autant que la suggestion de l'ONU à travers l'application de la résolution 2216 semble avoir un écho favorable du côté des forces gouvernementales comme de celui des rebelles houthis. L'ONU a invité samedi le gouvernement yéménite et les rebelles zaïdites (Houthis) à participer à un nouveau round de pourparlers destiné à mettre fin au conflit au Yémen, qui perdure depuis sept mois. "Nous avons reçu une invitation du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, par l'intermédiaire de son envoyé spécial pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, pour tenir un nouveau round de consultations avec les Houthis et Ali Abdallah Saleh (l'ex-président, allié des rebelles) en vue de l'application de la résolution 2216" du Conseil de sécurité de l'ONU, a indiqué le porte-parole Rajeh Badi. La résolution 2216 prévoit entre autres le retrait des rebelles des zones qu'ils ont conquises. Même s'il n' y a pas eu encore d'accord sur le lieu et la date de ces pourparlers, le gouvernemlent du Yémen a indiqué qu'il répondrait "officiellement" à l'invitation de l'ONU. Toutefois, l'ONU espère voir le gouvernement yéménite et les rebelles houthis reprendre les négociations de paix avant la fin d'octobre, selon, le secrétaire général adjoint de l'organisation, Jan Eliasson. De leur côté, les milices rebelles des Houthis et leurs alliés ont indiqué qu'ils accèptent l'application de la résollution 2216 de l'ONU avant d'entamer les pourparlers avec le gouvernement ce qui traduit la volonté d'aller de l'avant pour mettre fin à l'affrontement armée entre les deux belligérants. Les discussions interyéménites de Genève "décevantes" selon l'ONU Pendant ce temps, la guerre entre les deux antagonistes a encore fait des victimes du côté des forces régulières yeménites puisque 30 soldats ont été tués "par erreur" dans un bombardement de la coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite à Taëz (sud-ouest) du Yémen. Le camp militaire bombardé par des avions de la coalition, situé dans une zone montagneuse près de la ville de Taëz, était occupé par des forces gouvernementales et non par des éléments du mouvement Ansaruallah, dit Houthi. Cette nouvelle impulsion de paix que connait le Yemen depuis le début du conflit entre les forces gouvernementales et la rebellion armée houthie, intervient après plusieurs tentatives de négociations de paix menées par l'ONU qui ont toutes échoué. Le secrétaire général adjoint des Nations Unis, Jan Eliasson a qualifié, jeudi de "décevantes" les discussions inter-yéménites déjà tenues à Genève sous l'égide de l'organisation internationale, en raison des positions inconciliables des deux parties. Ces discussions ont été initiées par les Nations unies en vue d'aider les parties au conflit à s'entendre sur un compromis susceptibles de favoriser la fin des hostilités et la préservation de l'unité et de la souveraineté du Yémen. Le conflit a éclaté fin mars avec l'intervention de la coalition menée par l'Arabie Saoudite qui venait en aide au gouvernement pour empêcher les rebelles de s'emparer de tout le pays après leur prise, à partir de septembre 2014, de vastes territoires. Les rebelles houthis sont partis en juillet 2014 de leur fief de Saada (nord) pour entrer deux mois plus tard dans la capitale Sanaa. Ils se sont emparés depuis de vaste territoires dans le pays. Répondant à l'appel du président en exil, l'Arabie Saoudite soutenue par Bahreïn, le Qatar, le Koweït et les Emirats Arabes Unis (EAU) a lancé le 26 mars l'opération aérienne "Tempête décisive" (Tempête de fermeté) contre les Houthis. L'Egypte, la Jordanie, et le Soudan entre autres ont également rejoint la coalition. Le 21 avril, Ryadh a annoncé la fin de l'opération et le lancement, à partir du 22 avril, d'une nouvelle opération au Yémen baptisée "Renaissance de l'espoir" destinée à "rétablir le processus politique et à mettre fin aux activités militaires des Houthis". Plus de 5.000 personnes, dont beaucoup de civils, ont été tuées et 25.000 autres blessées dans le conflit depuis mars, selon l'ONU. Par Salah HARIRECHE
