La presse française a appelé lundi les Français à rester fidèles aux valeurs d'humanisme et de tolérance et refuser la stigmatisation, suite aux attentats de vendredi, qui ont fait 132 morts et plus de 300 blessés, estimant que les terroristes ont voulu atteindre des Français tolérants. Le quotidien Libération écrit dans son éditorial que les terroristes ont voulu "atteindre des Français tolérants. C'est bien la tolérance qu'on vise autant que la France", ajoutant que dans ces conditions, "l'erreur cardinale serait de devenir intolérant soi-même". Pour le journal, "le discours de la fermeture, de plus en plus bruyant, ne rendra pas justice à des victimes qui vivaient quotidiennement dans des valeurs d'ouverture". Le quotidien de la capitale, le Parisien, considère que la meilleure réponse "qu'on puisse leur opposer (aux terroristes), c'est de rester fidèles à nos valeurs d'humanisme et de tolérance", relevant qu'il ne faut "plus jamais transiger avec elles : ceux qui les violent sont nos ennemis". Le Figaro, de son côté, estime que faire la guerre "requiert d'avoir derrière soi des guerriers déterminés et sans états d'âme". S'attaquant au gouvernement de Valls, le journal pense que "nul n'osera prétendre que la majorité socialiste est la plus à même de mener le titanesque combat contre l'Etat islamique". Pour l'Humanité, le terrorisme "sera d'autant plus efficacement combattu que nous resterons une société ouverte, tolérante, qui refuse la stigmatisation, de confondre nos concitoyens de confession musulmane avec l'étendard de la mort djihadiste, qui combat le racisme sous toutes ses formes". Il considère que la République comme "arme commune" et la solidarité comme "bannière" pourront "renverser les montagnes de haine et de division que cherchent à ériger la barbarie fondamentaliste et ses exécutants". Le journal les Dernières Nouvelles d'Alsace abonde dans le même sens et souligne que la peur "n'est jamais une raison suffisante pour céder à la panique", avertissant que les "sirènes démagogues venues ou aux discours de haine qui, au fil des jours, vont devenir assourdissants". Pour lui, "se diviser, se livrer à des vendettas primitives, jouer les communautés les unes contre les autres c'est faire le jeu des terroristes qui se nourrissent du chaos". L'Opinion, quant à lui, écrit que l'agression a changé d'intensité, donc "la riposte sécuritaire et militaire doit maintenant être réévaluée", tandis que la Presse de la Manche affirme que "lutter sans relâche pour éradiquer les fanatiques de la dérive islamiste est un objectif de salubrité publique", poursuivant qu'il faudra "neutraliser une folie meurtrière, pour préserver l'harmonie entre tous, sans s'abandonner à la haine et à l'exclusion". Point de vue partagé par Ouest-France qui parle de "changements inévitables" à tous les niveaux. "Le terrorisme, a-t-il écrit, ne concerne qu'une infime minorité d'individus, mais pour en venir à bout, il faut faire le désert autour d'eux". Sur un autre plan l'Est républicain revient sur la question d'une coalition mondiale contre le terrorisme incluant même la Russie. "François Hollande ferait preuve de grandeur s'il écoutait Nicolas Sarkozy en renouant avec les Russes, et partait à l'Onu pour initier une vraie coalition mondiale", a-t-il écrit. "Elle devra, poursuit-il, terrasser les fanatiques militairement, mais aussi sur le terrain politique et économique quitte à se fâcher avec les pétromonarchies ambiguës".
