La volonté politique est nécessaire pour motiver les femmes africaines à pratiquer davantage le sport et faciliter l'accès de la gent féminine aux postes de responsabilité, notamment au niveau des Fédérations sportives, ont souligné les premiers intervenants au Forum africain "Femme et sport" qui a débuté lundi à Alger. Pour Lassana Palenfo, président de l'Association des comités nationaux olympiques africains (ACNOA), il reste encore du chemin à parcourir pour la promotion de la pratique sportive chez les femmes en Afrique, appelant à suivre le "modèle algérien" qui reste, selon lui, une "référence". "Nous sommes comblés à chaque fois en voyant la détermination de l'Algérie dans sa lutte pour l'émancipation de la femme sportive, c'est vraiment un modèle en la matière surtout en ce qui concerne l'égalité entre hommes et femmes. Preuve en est, la présence en force des femmes au sein des assemblées élues, ce qui se répercute naturellement sur la position de la femme dans la société en général et dans le monde du sport en particulier. L'Algérie est parmi les 30 premières nations où la femme à une place privilégiée", s'est félicité Palenfo dans son intervention. Les autres intervenants durant la séance matinale ont abondé dans le même sens, estimant que les femmes doivent elles aussi s'impliquer pour orienter les choses vers les résultats souhaités. La championne olympique du 1500 m, l'Algérienne Hassiba Boulmerka a expliqué que son titre en 1992 à Barcelone a été comme une "prise de conscience" sur les potentialités de la femme sportive en Algérie. "Après mon sacre olympique, Bénida Merrah m'a imitée avec une autre médaille olympique, également sur 1500m. Depuis, l'investissement dans le sport féminin a sensiblement augmenté", a-t-elle jugé. "Le Comité international olympique (CIO) a reconnu le droit de tout le monde à pratiquer du sport, moi je n'ai pu le faire qu'à l'université. Les temps ont changé. Le CIO souhaite avoir plus de 20% de femmes dans ses différents organes", a, pour sa part, fait savoir Anita De Frantz, membre du CIO. La Tunisienne Meriem Cherni Mizouni, récipiendaire du Trophée mondial "femme et sport" du CIO en 2011 a, elle, évoqué l'expérience de son pays. "Grâce à ma consécration, j'ai bénéficié d'une prime de l'instance olympique que j'ai consacrée à la promotion du sport féminin en Tunisie. Mon action s'est articulée sur deux principaux axes : le premier consiste à aller vers les zones isolées pour connaître les besoins des femmes en matière de sport pour leur donner le matériel nécessaire et le second est l'encouragement des Fédérations actives dans le domaine de la promotion du sport féminin", a détaillé Mizouni. De son côté, la Marocaine Nezha Bidouane, championne du monde 1997 et 2001 sur 400m haies, a insisté sur l'"institutionnalisation" du droit de la femme à faire du sport. "Au Maroc comme en Algérie, la volonté politique de donner un rôle indispensable à la femme est claire. Il est impossible d'atteindre les objectifs et aspirations des femmes sportives africaines sans l'instauration des leviers juridiques adéquats en prenant en considération les spécificités de chaque coin du continent", a estimé Bidouane. Plus tôt, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, avait ouvert les travaux du Forum en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali et de plusieurs personnalités du mouvement olympique national et international. Lors de cet événement de deux jours organisé par le Comité olympique et sportif algérien (COA) en collaboration avec l'ACNOA, plusieurs sujets relatifs à la promotion du sport féminin seront débattus à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie et du tourisme d'Aïn Bénian (ouest d'Alger). Durant la première journée, les thèmes traités concernent l'effort global pour le développement de la femme, du sport et du mouvement olympique, le financement durable pour le développement des femmes et du sport au 21e siècle ainsi que les capacités d'encadrement durable pour les femmes africaines (rôle des Fédérations sportives).
