Les participants à une conférence-débat sur les aspects éthique et moral soulevés par le dépistage du cancer du sein ont plaidé, samedi à Constantine, pour des campagnes d'information et de sensibilisation "plus intenses" et "mieux ciblées". Les conférenciers, des praticiens venus de plusieurs wilayas de l'Est du pays, ont précisé que la "condition majeure" pour le succès du dépistage du cancer du sein demeure "la participation la plus large possible des personnes concernées" d'où, ont ils soutenu, l'importance de sensibiliser par "une information adaptée sur le test de dépistage et son utilité". Ils ont soutenu, dans la même optique, qu'une "communication adaptée aux acteurs et aux contextes locaux", aiderait les femmes à "franchir la barrière de la peur" de cet examen, et permettrait "d'assurer une meilleure adhésion des femmes dans les campagnes de dépistage précoce du cancer du sein". D'autres praticiens conviés à cette conférence-débat organisé par le Conseil de l'ordre des médecins de la région de Constantine, ont évoqué l'importance d'adopter "un programme de dépistage du cancer du sein plus organisé" pour atteindre un nombre plus important de femmes. Le Pr Assia Bensalem du service d'oncologie de l'hôpital de Didouche-Mourad (Constantine), a souligné que les femmes "commencent malgré tout à prendre conscience de l'importance du dépistage précoce du cancer du sein". Elle a affirmé que les cas métastatiques (au stade final de la maladie, ndlr) ont "diminué de 30 % en Algérie". Soulignant la nécessité d'opter pour un "langage clair" dans les campagnes d'information et de sensibilisation des femmes, cette praticienne a insisté sur l'importance du plan anti-cancer adopté par l'Algérie et sur le rôle des médecins généralistes dans l'orientation des femmes, ce qui, selon elle, a encouragé les femmes à recourir au dépistage précoce. De son côté, le directeur local de la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS), Said Allami, a toutefois fait savoir que sur les 7.000 femmes salariées et leurs ayants droits de plus de 40 ans, invitées annuellement depuis 2010 à faire une mammographie au centre d'imagerie de la CNAS, "seulement 10% répondent à cette invitation". Il a également été indiqué, au cours des débats, que le cancer du sein était en phase de devenir "un problème de santé publique", d'autant, a-t-on fait savoir, que les cancers du sein chez des sujets de moins de 40 ans étaient de plus en plus fréquents.