L'Irak a une nouvelle fois été endeuillé dimanche par un attentat terroriste qui a fait au moins 176 morts et 180 blessés dans la capitale Baghdad, au moment où les forces gouvernementales poursuivent leur offensive pour en finir avec l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) dans le pays. L'attentat à la bombe est survenu dans le quartier de Karrada, où de nombreux habitants font leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré du Ramadhan. L'explosion a été provoquée par une voiture piégée déclenchée près d'un restaurant, a déclaré Saad Maan, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Après la déflagration, plusieurs bâtiments et magasins du quartier ont été ravagés par les flammes. Le dernier bilan officiel de cette attaque terroriste fait état de 176 morts et de 180 blessés. Il s'agit du bilan le plus lourd dans un seul attentat dans la capitale irakienne cette année. Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi s'est rendu sur les lieux du drame et a promis de "punir" les responsables de l'attaque, selon son bureau. L'attentat suicide, revendiqué selon les médias par l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech), survient une semaine après la perte par l'organisation ultra-radicale de son fief de Fallouja, repris le 26 juin par les forces irakiennes après une offensive militaire de plusieurs semaines. La dernière attaque majeure de l'EI à Baghdad remonte au 17 mai, lorsqu'un double attentat contre deux quartiers avait fait près de 50 morts et plus de 100 blessés. Les forces irakiennes veulent en finir avec Daech L'EI a mené en 2014 une attaque fulgurante en Irak où il s'est emparé de vastes pans de territoire. Appuyées par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, les forces irakiennes sont parvenues à reprendre de nombreux secteurs. Leur dernière victoire remonte à la semaine dernière, lorsqu'elles avaient annoncé avoir totalement libéré Fallouja après une opération de plus d'un mois, soutenues par la coalition qui a mené plus d'une centaine de frappes aériennes contre les terroristes. Au moins 1.800 terroristes du groupe Daech sont morts lors de cette offensive à Fallouja qui fut la première ville à tomber aux mains de ce groupe en janvier 2014. L'attention se tourne désormais plus que jamais vers Mossoul, la grande ville du nord irakien dont la reprise est le grand objectif des forces irakiennes contre les terroristes. Daech frappe le monde musulman pendant le mois sacré Les attaques terroristes et les conflits armés ont fait 662 morts, dont 382 civils et 1.457 blessés en Irak au mois de juin, selon le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, en citant les chiffres de la Mission des Nations Unies pour l'Irak (UNAMI). Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Irak, Jan Kubis, a déploré que les violences continuent, malgré le mois sacré du Ramadhan. Outre l'Irak, les terroristes de Daech n'ont laissé aucune occasion pour attaquer les marchés, les mosquées et les endroits où les gens se réunissent, afin de causer le plus de pertes humaines parmi les civils, "au mépris total des valeurs de l'islam". Le 6 juillet, cinq individus travaillant pour les services de renseignement jordaniens ont été tués alors qu'ils se trouvaient dans un poste de sécurité du camp de réfugiés de Baqa'a, au nord de la capitale jordanienne Amman. En Afghanistan, des terroristes de Daech ont attaqué le 11 juin un centre de la police dans la province orientale de Nangharnar, tuant six policiers, dont un chef. L'Egypte a également déploré le mois dernier le perte de plusieurs membres de son personnel de sécurité, notamment dans le Sinaï Nord dans plusieurs attaques revendiquées pour la plupart par le groupe terroriste "Ansar Beït al-Maqdess", qui a prêté allégeance à l'EI. La Turquie a pour sa part attribué deux attentats à Daech, le premier remontant au 7 juin, lorsqu'une explosion dans un quartier historique d'Istanbul a fait 11 morts, dont sept policiers et quatre civils. Le second a frappé fin juin le terminal de l'aéroport international Ataturk d'Istanbul, faisant 43 morts. Le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" a également fait en juin plusieurs victimes dans des attentats suicide visant les forces du gouvernement d'union en Libye (GNA) qui le combattent à Syrte. En Syrie, Daech a mené plusieurs attaques au moyen de kamikazes et de voitures piégées contre les civils, mais aussi pour freiner l'avancée des forces syriennes, qui tentent de le déloger des territoires qu'il contrôle, notamment dans le nord. La plus récente attaque revendiquée par Daech remonte à vendredi, lorsque des hommes lourdement armés ont tué 20 personnes, dont 18 étrangers, la plupart à l'arme blanche, dans un restaurant de Dacca. Le gouvernement bangladais assure toutefois que les assaillants appartenaient à un groupe extrémiste local et non à l'EI.
